PREMIER PLAN DU GUÉLIZ

LE GUELIZ AU TEMPS DE LYAUTEY

Au temps du Marechal Lyautey le quartier du Guéliz (ou Guiliz) fut conçu par le Capitaine LANDAIS tel un éventail et l'architecte-urbaniste de renom Henri PROST le compléta plus tard du côté du quartier industriel et du côté de l'Hivernage.
De la place du 7 septembre partaient les rues et avenues comme les rayons d'un soleil.
Contrairement à ses successeurs Lyautey avait pris soin de donner des noms marocains aux rues du Guéliz.
Il y avait quatre exceptions: la rue des Écoles, l'avenue de France, la rue du Camp Senégalais  et la Place du 7 septembre;
Dans l'esprit de Lyautey, le 7 septembre (date de l'arrivée des troupes de Mangin sous les murs de Marrakech) était la date qui signifiait le rattachement de Marrakech au Sultan Moulay Youssef; car en aout 1912 Marrakech était militairement aux mains d'El Hiba et de ses partisans tous ennemis du Makhzen. El Hiba était surnommé le Sultan bleu et s'est enfui de Marrakech précisément le 7 septembre.

LE PREMIER PLAN CADASTRAL

cliquer sur la carte postale pour agrandir le plan
Il est intéressant d'examiner de près le plan du Guéliz tel que le géomètre J. RAYNAUD l'a dressé le premier sous l'autorité du Capitaine LANDAIS, chef des services municipaux.
La parcelle 145 est réservée au Groupe scolaire en construction (future École du Guéliz)
Les parcelles 146 à 148 sont prévues pour le logement des personnels communaux.
Le quartier de l'hôpital n'est pas encore tracé, à son emplacement se trouvent les "Jardins des Cherkaoua"
Après le départ de LYAUTEY en 1925, qui démissionna à la suite d'un rapport tendancieux de Philippe PÉTAIN sur sa politique marocaine, beaucoup de noms de rues ont été changés, généralement par des noms d'hommes politiques ou de militaires français :
- l'avenue du Haouz............Avenue Poincaré
- l'avenue des Oulad Delim..Avenue Louis Barthou
- l'avenue du Guiliz,...........Avenue du General Mangin
- l'avenue des Écoles..........Avenue Clémenceau
- l'avenue des Doukkalas,....Rues Cambon et Maginot
- la rue des Chaouis,..........Rue de la Liberté
- l'avenue des Oudaïas,.......Avenue du Capitaine Landais
- la rue des Djebilets,.........Rue du Cdt Verlet Hanus
- la rue de la Mehallah,.......Rue Regnault
- la rue du Camp Sénégalais,Rue du Cdt Humbert
- la rue des Rhamna ?.........Rue Painlevé
- la rue des Monanha?.........Rue Orthlieb
- la rue des Alda................Rue Cne Traën
- la rue des Cherkaoua........Rue Alexandre 1er de Yougoslavie
- la rue du Djenan El Hartsi..Rue du Dr Madeleine
- la rue des Aramren ?.........Rue du Cne Capperon
- la rue des Palmiers...........Rue Marie Lay
Ces changements ont eu lieu pour la plupart entre 1925 et 1935.

DOCUMENTS HISTORIQUES
Ce plan cadastral du géomètre J. RAYNAUD  a été édité par un des premiers photographes de Marrakech sous la forme d'une carte postale. Ainsi tout nouveau propriétaire d'une parcelle du Guéliz ou nouvel occupant pouvait cocher l'emplacement de la parcelle sur laquelle il habitait pour en informer ses correspondants. Au plan cadastral était associé la liste des numéros de parcelles ainsi que leurs surfaces.
Vous pouvez repérer sur quel numéro de parcelle vous avez habité si vous demeuriez dans cette partie du Guéliz. Vous pouvez aussi repérer le numéro de parcelle de votre cinéma préféré.

Ernest Désiré MICHEL, fut photographe à Marrakech dès 1910, donc avant l'arrivée de Mangin le 7 septembre 1912. Son petit fils Claude MICHEL né en 1934 à Marrakech, mais parti en 1938 eut l'idée de réaliser un livre avec 121 cartes postales de son grand père en les associant à des prises de vues des mêmes lieux plus de 90 ans après. Son éditeur (Maisonneuve & Larose) décrit ainsi le projet de ce beau livre: "Ces vues donnent un aperçu significatif de l'évolution du paysage. Tous ces monuments photographiés à presqu'un siècle d'écart, sont repérés sur un plan, les modalités de leur construction, les événements historiques qui s'y rattachent enrichissent leur découverte. Déceler à travers ce livre, la transformation des sites est riche d'émotions, avec ou sans nostalgie, suivant votre appréciation du cours du temps sur les civilisations. Feuilleter ce livre vous entraînera dans une visite de Marrakech hors des sentiers battus, vous donnera envie de voir ou revoir, cette cité mythique dans sa vraie nature."
Ce livre de 175 pages a été édité en novembre 2003. ISBN-10: 2706817062  -  ISBN-13: 978-2706817069. Ci-dessous sa page de couverture.

Avec tous les MICHEL les souvenirs du Marrakech d'antan se réveillent et s'associent à la vie des Marrakch'amis d'aujourd'hui...

Comments

[marueco]

L'édition de ce livre fut une "galère"!!! C'est bien parce qu'il me tenait particulièrement à coeur de le réaliser, du fait que les clichés étaient dus à mon grand-père et que j'ai eu le bonheur de naitre dans cette vile et d'y passer ma prime enfance, que je suis arrivé à mes fins.

J'ai du engager des poursuite judiciaires à l'encontre de l'éditeur pour obtenir le règlement de mes droits d'auteur, de connaitre le suivi des ventes, et de savoir que les derniers livres avaient été soldés à 3 € sans en avoir été averti comme il était dit dans le contrat d'édition. J'ai heureusement gagné et pu rentrer dans mes frais.

Aussi, je ne suis pas très chaud pour continuer, le monde de l'édition est un monde de requin!!!

Cordialement. Claude MICHEL

[Claude MICHEL]

Je tombe par hasard sur ce site et suis émus de retrouver ce cliché de mon grand-père, que je n'avais pas encore trouvé lors de l'édition de mon livre" Marrakech d'un siècle à l'autre".

La villa que fit construire mon grand père et que j'ai connu était sur le n°117, devenu depuis la Polyclinique du Sud.

Cordialement

Claude MICHEL

[jj]

Bonjour,suite à votre communiqué j'ai regardé la 5,MERCI :Quel spectacle affligeant que de voir ce qu'est en train de devenir le Maroc ..
Voir cette "destruction" m'a été pénible,à d'autres aussi j'espère.C'était révoltant... révoltant,à commencer bien sûr par Marrakech vivant sous l'OCCUPATION touristique,je sais l'analogie est de mauvais goût.
Peut-être..Mais j'ai été encore plus révolté par les images de Saidia qui a été un paradis pour nous il n'y a encore pas si longtemps.En revanche il m'a semblé important qu'i l yait les témoignages (enfin) de Marocains révoltés par le saccage quotidien auquel ils sont soumis.Bref,UNE ALERTE maximal et courageuse que ce film Au revoir