LE TERRAIN D'AVIATION DE SIDI ZOUINE,
À 29Kms À VOL D'OISEAU DE LA BE 707, ÉTAIT UNE ANNEXE DE L'ÉCOLE DE PILOTAGE.
Cliquer sur la carte pour l'agrandir. Sur le bord gauche de la carte un petit avion symbolise l'emplacement du terrain de Sidi Zouine. Dans le coin en bas à droite la grande piste de la BE707. Entre les deux la "route de Mogador" dont la direction s'infléchit à hauteur du pont sur l'Oued Nfis.
C'est Frank Denoyel qui en postant un commentaire rappelle la fonction de ce terrain et l'utilisation des JU 52 dans la formation des élèves pilotes : "le Ju 52 servait a éxécuter des missions de transport dont la base pouvait avoir besoin. Il assurait aussi tous les jours le transport des élèves vers Sidi Zouine, le terrain annexe de la base où les élèves débutants (encore incapables de rester sur une piste) pouvaient décoller ou atterrir plus facilement !" et en connaisseur des ressources de la nature il ajoute: "... à Sidi Zouine on pouvait aussi cueillir d'excellentes asperges sauvages...délicieux souvenirs."
LA JULIE À LA BASE
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Pour illustrer l'apprentissage des pilotes Jean-Louis Roy nous a fait parvenir des photos de JU52, familièrement appelés " LA JULIE". "Elle" stationnait sur la Base 707 (voir ci-dessus) et se trouvait pour l'exercice sur le terrain de Sidi Zouine (voir ci-dessous).
LA JULIE À ZOUINE
Frank Denoyel, qui a vécu sur la Base 707 d'octobre 1955 à août 1959 complète l'information: "Pendant toute cette période Zouine était en activité. C'était un grand carré de latérite (situé au sud du Douar de Sidi Zouine comme sur la carte) sur lequel les avions décollaient vers l'est ou l'ouest dans la partie nord; la partie sud servant aux atterrissages. En début de piste il y avait une roulotte appelée "starter" où un moniteur s'installait avec un projecteur vert/rouge pour donner les autorisations d'atterrir ou de décoller. À ce projecteur pouvait se substituer, si nécéssaire, un pistolet à fusée rouge ou verte. Sur cette grande plateforme si les élèves décollaient en zig-zag cela n'avait pas d'importance...alors qu'à Marrakech il fallait rester sur la piste !..."
cliquer sur la carte pour l'agrandir et voir le terrain (entre le village de Sidi Zouine et la route)
Il y avait 5 escadrilles formant les promotions espacées d'environ 2 mois. Sur les 5, une seule travaillait à Zouine, le lacher se situait à 15 heures de vol environ. Une promo correspondait en gros à 30 élèves, chaque moniteur ayant 3 élèves.
LA JULIE EN VOL
UN EXPLOIT AVEC LA JULIE
L'exploit s'est produit en février 1954 ou 1955, époque où plusieurs lieutenants de la Base aérienne 707 furent promus capitaines: Amaury MONFORT, COSTA, LASSUS et LECOCQ. Le capitaine André GUEDEZ et tout l'équipage eurent les honneurs de la presse marocaine.
Retour à la Base aérienne de Marrakech après une mission de sauvetage à Ifrane. À sa descente du JU52 le capitaine GUEDEZ commandant la mission en fait le récit. De gauche à droite : capitaine Gérard ARCELIN, officier de presse ; capitaine André GUEDEZ, commandant le JU52 ; adjudant MASSON pilote, (père de huit enfants) ; sergent ADER ; sergent BOUSQUET radio ; au-dessus sergent-chef HAENSLER, mécanicien.
Le journaliste marrakchi écrit : Le Maroc entier a suivi avec angoisse le sauvetage des bûcherons marocains bloqués dans les neiges aux environs d’Ifrane et d’Aïn-Leuh. L’aviation de Meknes a déployé le plus actif dévouement. La base aérienne de Marrakech a tenu à participer aux ravitaillements. L’opération fut pour elle très délicate. En voici le récit, dussions-nous blesser la modestie des aviateurs de notre ville.
« Dans la nuit du 8 au 9 février, l ‘équipage du JU52 (Junker) commandé par le capitaine André GUEDEZ reçoit la mission de se préparer à un parachutage de containers dans la région d’Ifrane-Aïn Leuh. Pendant toute la nuit s’accomplit un travail fiévreux pour préparer et plier 50 parachutes.
« Dès le jour, le JU52 décolle pour Meknes et participe au largage en ravitaillement, le 10 février. L’avion de Marrakech reçoit une mission sans facilité : ravitailler à 10 heures du matin 40 bûcherons bloqués à 20 kms au sud d’Aïn-Leuh dans le poste forestier de Bin-Ouarié près d’un petit lac.
« L’opération est rendue périlleuse par la topographie du lieu. La piste est au creux d’un profond ravin. Le parachutage pour être efficace doit être effectué à 40 mètres au-dessus des bûcherons et sur leur poste, dans un tout petit carré.
« Le junker n’hésita pas : il piqua à fond, largua le ravitaillement et remonta en chandelle du fond du ravin en frolant les rochers. » André Guedez, ancien des Groupes lourds, 55 ans plus tard.(Photo de Jean-Michel Gravaud, neveu de Guy Bourreau, ancien des Groupes lourds présenté sur ce blog le 29 septembre 2010)
Un cinéaste des Actualités marocaines était à bord. Peut-être verrons-nous sur l’écran cette opération. Le parachutage avait été dirigé techniquement par le capitaine HERAULT. On comprend la joie de l’équipage au retour de ce "bombardement pacifique", parfaitement réussi. Le capitaine André GUEDEZ s’est borné à rendre compte au colonel LECLÈRE : « Mission accomplie. Rien à signaler. »
Nous invitons les anciens qui auraient encore dans leur mémoire des souvenirs d'exploits avec la JULIE, le goût incomparable des asperges sauvages ou la charge d'émotions des "lachers en solo" à les partager en écrivant dans les commentaires. Merci à Frank et à Jean-Louis pour avoir fait décoller ce nouveau sujet porteur de souvenirs. Ceux qui ignoraient l'existence de ce terrain peuvent aussi parler des ballades vers l'Oued Nfis.
Pour les curieux, sur GOOGLE MAPS, le terrain est parfaitement identifiable. Goggle maps, c'est un peu notre tapis volant, aussi...