SOUVENIRS D'ÉLÈVES PILOTES EN 1960
Jean-Pierre et Jean-Michel de deux promotions différentes entrées en 1960 partagent avec nous des souvenirs
Jean-Pierre un ancien élève pilote de la 60 F2 rejoint le blog et par le lien 'contactez l'auteur' envoie un message: "Je viens de rechercher dans mes souvenirs et j'aimerai en faire profiter ceux qui m'ont donné tant de bonheur en mettant les leurs en ligne. J'ai scanné quelques photos et documents divers qui plairont surtout à ceux qui ont eu le privilège de vivre l'expérience d'un élève-pilote, même si comme moi leur rêve s'est arrêté là. On n'oublie jamais ! !
Merci de me dire comment je peux mettre photos et documents ? Je suis heureux de voir à chaque visite que le site s'enrichit........Cordialement Jean-Pierre"
Jean-Pierre a très vite eu la réponse à sa question. Merci à lui de partager à son tour ses souvenirs et d'élargir le cercle des anciens de la Base école 707 visiteurs du blog.
LA PHOTO DE LA PROMO 60 F2
Trois agrandissements ont été tirés ci-dessous pour mieux voir les visages.
Cliquer pour agrandir et compléter les noms dans les commentaires
Debout: X, X, X, X, X, X, Lt marocain. Accroupis: X, X, LABAROUSQUE, X, X, X, Yves ROUSSET
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Debout : X, X, Adjudant-chef RAFFIER, Ss/Lt STEPHANT, X, X, X. Accroupis: X, X, LETÊTU surnommé 'La grande baluche', X, X.
"Je me souviens surtout des copains de chambrée et comme on avait tous un surnom j’en ai oublié les vrais noms…..moi c’était le 'P’tit Cabot' étant donné que j’avais déjà passé mes pelotons à Nîmes.
Pour la petite histoire c’est grâce à la gentillesse de l’adjudant/chef Raffier que j’ai pu rapatrier ma superbe Moukala qu’il a fait passer dans son déménagement."
Debout de gauche à droite: X, X, Bernard BROCAIL, Aldo PERIZATTO surnommé 'Luigi', Jean-Pierre LEFEVRE, X, MARCOGNE ? Accroupis: X, Michel REPOS surnommé 'LE YÉTI', Pierre HENRI-GASTON, X, X.
"J’ai fait une photo avec le fourreau d’épaule, l’insigne de la base, la plaque à vache comme on disait, avec notre nom, grade et promotion et l’insigne d’élève-pilote dont on pliait l’extrémité de l’aile quand on était ‘’laché solo’’... En espérant raviver quelques souvenirs……Le P'tit Cabot."
cliquer sur la carte de circulation d'Élève-pilote pour l'agrandir
ANECDOTES ET SOUVENIRS D'UN AUTRE ÉLÈVE PILOTE ISSU DE LA 60 B
Jean-Michel SAUX partage avec les lecteurs du blog ses souvenirs de la Base école:
"J'avais promis quelques anecdotes relatives à mon passage par la BE 707 et viens enfin les narrer en vrac après un mois passé aux USA . Certaines ne seraient peut être pas à diffuser, .... mais après cinquante ans il y a certainement prescription."
UN ACCUEIL PRIVILÉGIÉ DE QUELQUES ÉLÈVES:
A la suite des différents tests et visite médicale nous sommes , pour quelques uns d'entre nous , regroupés au Centre de Transit de Marseille en vue d'être dirigés vers Marrakech . Décollage de bon matin et arrivée dans l'après midi à Meknès via Oran . Je suis heureux de me trouver là puisque j'ai vécu dans cette ville pendant dix ans environ et décide d'aller faire un tour pour me rappeler une partie de mon adolescence . Mais à peine sommes nous installés dans les chambres qu'un sous officier arrive et appelle six noms , dont le mien , pour un départ immédiat vers Marrakech car nous devons entrer en promo dès le lendemain matin . Voyage nocturne en Julie et accueil à l'arrivée par un sergent qui nous affecte une chambre provisoire pour la nuit et nous fournit draps et couvertures . Quel bonheur , chambre de six lits de 80cm dotés de matelas épais , le luxe quoi . De plus passage par le mess élèves , pour nous la vie de château commence .
Le lendemain matin changement de décor ; c'était une erreur nous apprend-on , retour à la Troupe immédiatement . Le beau rêve s'envole et il faut supporter les sourires ( pour ne pas dire les rires gras ) des laissés pour compte de la veille à Meknès enfin arrivés . Et pour comble , nous nous retrouvons sous la coupe du Sgt. Hauser ; ceux qui l'ont connu ne peuvent pas l'avoir oublié malgré l'usure du temps . Je n'en écrirai pas plus sur ce sergent.
LES ÉLÈVES PILOTES ET LES TESTS
Quelques semaines plus tard , entrée en promo . Cours au sol dispensés par les instructeurs de la DIS . Par ma formation je suis assez à l'aise dans certaines matières en particulier l'aérodynamique et la mécanique du vol , et puis , ayant toujours vécu dans le milieu aéronautique et même au milieu des avions , je connais un certain nombre de choses les concernant , mais ne suis pas pour autant un génie , loin de là . Comme par ailleurs je me suis particulièrement distingué lors du premier test écrit ( 19,5 la meilleure mais unique note jamais eue de toute ma scolarité ) je suis devenu pour certains camarades le "prof " , celui auquel on pose des questions ou dont il ne faudra pas être trop éloigné les jours de tests écrits , ces fameux tests américains avec questions accompagnées de cinq réponses . Ces jours là il faut assister , au moment de prendre place dans la salle, au combat de certains pour m'avoir " à vue " et me demander si mon questionnaire est identique au leur . La technique mise au point est la suivante : ils me donnent par signe le numéro de la question et si je connais la réponse , ce qui n'est pas toujours le cas , je touche mon épaule gauche pour la réponse 1 , mon oreille gauche pour la réponse 2 , le dessus de ma tête pour la 3 et ainsi de suite . Mais le hasard faisant paraît-il bien les choses , ceux qui avaient profité de cette aide " illégale " ne sont pas arrivés au terme de la progression , heureusement pour eux sans doute . Pourtant certains ont manqué de peu la réussite , mais la voulaient-ils vraiment ?
Je me souviens de l'un d'eux en particulier qui ne savait toujours pas démarrer le moteur à l'époque ou l'on effectuait les vols de nuit ; était-ce la peur de se retrouver seul en vol ou réellement de l'ignorance ? Celui-la même qui avec 4 ou 5 autres ayant été collés au test final et devant le repasser avait "cambriolé" de nuit le bureau du patron de la DIS pour récupérer les questions du nouveau test . Nous nous étions ingéniés à lui fournir les réponses mais il avait tout de même été définitivement collé comme certains autres . Pour la petite histoire il a trouvé sa vocation....CRS .
LES ÉMOTIONS À SIDI ZOUINE
Je me souviens également du jour ou , en tour de piste à Zouine , nous nous sommes " frolés " , si j'ose m'exprimer ainsi , avec le dénommé Shoendorff . Retour au parking je coupe le moteur ; voyant alors d'énormes flammes sortir du pot d'échappement je n'écoute que mon courage légendaire et saute de l'habitacle . Heureusement qu'un moniteur passant par là monte à bord et a actionne le démarreur ce qui a peut-être évité une catastrophe .
Toujours les tours de piste à Zouine . Assis par terre à coté de la remorque faisant office de tour de contrôle et dégustant nos oranginas , nous entendons un hurlement à la radio ; l'un d'entre nous en solo est victime d'une panne moteur . Panique dans la volière , tous les avions en l'air sont priés de dégager et il est demandé à l'élève de donner sa position exacte et surtout de ne pas paniquer ; mais comment rester calme avec seulement quelques heures de vol ? Finalement il se pose en travers des pistes et tout finit bien .
Moins de chance en revanche pour cet autre élève qui est également victime d'une panne moteur mais dont le moniteur crashe l'avion tant bien que mal ; notre copain a le coccyx félé et a droit jusqu'à sa guérison au même parachute que celui réservé aux moniteurs , parachute qui a un coussin beaucoup plus épais et plus doux que les nôtres d'ou jalousie bien compréhensible de notre part .
LE PREMIER LACHER SOLO EN JUIN
Un moment privilégié pour tous , celui du lâcher . Après les 3 tours de piste règlementaires et une remise de gaz pour cause de fusée rouge , le Testeur me laisse partir . Je me vois encore m'alignant et regardant sur ma droite l'élève "starter" chargé de donner l'autorisation de décollage ; comme je lui fais signe de la main que j'ai la " trouille " il me fait comprendre de la tête et des yeux , avant d'abaisser son drapeau , que ce sera facile . Il était d'autant plus à l'aise qu'il n'avait pas lui même encore subi les affres du lâcher . J'ai décollé bien sûr mais je crois que jamais tous mes sens n'ont été aussi éveillés qu'à cet instant là , l'ouie surtout , pour détecter la moindre défaillance du moteur . Après , le soir venu , que de choses à raconter aux copains qui n'ont pas encore été lachés sur ces cinq petites minutes qui nous ont donné tant de fierté .
LES RÉVEILS TONIQUES OU MÉLANCOLIQUES
J'allais oublier les réveils . Dans la chambre à côté un élève possédait un tourne disques et tous les matins nous avions droit pour nous réveiller soit à "Jumping Jack" soit à " Greenfields " par les Brothers Four . Je n'ai jamais retrouvé ces disques mais on peut toujours écouter Greenfields sur Utube . Je pense que ce dernier disque passait de promo en promo , ce genre de musique étant très à la mode à l'époque et de plus très apprécié .
"Voila ce qu'il me reste aujourd'hui comme souvenirs ; d'autres sont certainement enfouis au fond de ma mémoire mais cinquante ans sont passés depuis ces évènements , peut-être resurgiront-ils un jour .
Amicalement ,
Jean-Michel."
Jean-Michel nous avait présenté des photos intéressantes le 10 octobre dernier: --> Promo 60B
MERCI À TOUS LES DEUX POUR TOUS CES SOUVENIRS QUI VONT ÉMOUVOIR D'AUTRES LECTEURS ET LES AIDER À RETROUVER LA MÉMOIRE DE LEUR JEUNESSE.
je suis arrivée à cette époque sur la base mais je ne fréquentais pas les élèves pilotes, (trop jeune!) le récit de Jean Michel m'a intéressée et m'a fait souvent sourire, merci
bien amicalement
Francine