XIMA & XIMA,
LES ENFANTS DES PILOTES CHANGENT SOUVENT DE MAISON
Claudine XIMA et son chien Fouga entre Anne Massart et Roland Galibert
Claudine XIMA poursuit le récit de ses années à Marrakech avec sa famille et ses camarades de la Base 707. Elle nous a raconté son enfance, elle poursuit par le début de son adolescence. Voir sur ce blog : 22 septembre 2010: Regards de Claudine sur la DMP; 10 octobre 2010 : le Commandant André Xima; 16 octobre 2010: logement des familles sur la Base; 30 octobre 2010: Souvenirs de Claudine à la BE 707 et fête de Noël; Claudine a aussi participé à d'autres pages en ajoutant des photos et des documents.( Écrire Claudine Xima dans la case du moteur de recherche). Elle poursuit pour nous le récit de "Mon aventure marocaine "
Après le bloc "Air Atlas " sur la base aérienne, mon père nous trouve un logement plus grand en ville, au Guéliz ,construit par l'office chérifien des logements pour militaires : OCLM
C'etait tout neuf et spacieux.
L'environnement : terrain vague planté de palmiers, une séguia passant au fond du terrain où nous allions pecher tortues d'eau , grenouilles et têtards.
Les deux soeurs Blandine et Claudine soignent la tortue
L'école du Guéliz était proche puisque nous y allions à pieds. Tout le long du parcours nous mangions des jujubes. Il y avait une allée plantée de muriers qui conduisait à la séguia, ce cours d'eau sans doute venu de l'Atlas?
Inutile de vous dire que nous, les enfants de l'époque, avions un terrain de jeux fantastique.
Les petits marocains venaient faire paitre leurs moutons dans cet espace et nous jouions avec les petits agneaux.
Annie-Claude Garcia, Geneviève et Dominique Luciani et le chien de Claudine
Tout autour il y avait des petits pavillons occupés par les familles de l'armée de terre.
C'est à ce moment que ma passion pour la gente animale s'est développée et a mis la patience de mes parents à rude épreuve.
Nos logements avaient un balcon "de plaisance" d'un coté , et un balcon utilitaire à l'arrière, muni d'étendoir pour le linge et surtout de 2 grands bassins en ciment dont je me servais pour mon élevage de grenouilles, têtards et tortues d'eau....
Le problème c'était surtout quand des dizaines de têtards devenaient des dizaines de minuscules grenouilles à l'instinct libertaire qui sautaient partout hors du bassin !
Il fallait les rattraper et les transporter pour les remettre en liberté dans le cours d'eau,.. avant les foudres paternels !!!
J'élevais aussi des vers à soie et j'allais tous les soirs ramasser des feuilles de muriers fraiches pour mes petites bêtes dans la grande allée. j'adorais observer la transformation, le cocon, la chrysalide , le papillon c'était fantastique.
Puis il y a eu aussi la souris blanche "Minnie" apprivoisée certes mais mal aimée de ma mère! Il faut dire que la petite chérie avait aussi fait de l'exploration dans l'appartement et avait fait de la broderie anglaise dans un foulard de soie de maman qui n'a pas aimé du tout !
Un jour j'ai voulu l'emmener à l'école dans ma poche pour la montrer aux copines.
Et en plein milieu de la classe elle s'est échappée sous les yeux ahuris de la classe qui n'osait pas bouger, elle trottinait ...vers le bureau de l'institutrice , je tremblais de peur. Elle se trouva un petit trou sous l'estrade, puis disparut... L'institutrice n'avait rien vu mais j'ai fixé le trou jusqu'à la récré en attendant la catastrophe!
La récré tant attendue arriva enfin : pendant que des filles faisaient le gué , les autres enlevaient le bureau de l'estrade , d'autres soulevaient l'estrade pendant que nous essayions de récupérer "Minnie" qui faisait de la résistance. Enfin nous sommes arrivés avant la fin de la récré à tout remettre dans l'ordre et ré apparaitre, tel de petits anges, innocentes devant notre instit comme si rien ne s'était passé. (cf la photo CM1 de novembre 1956, pour voir les visages des innocentes!)
La scolarité de "Minnie" prit fin ce jour là....00" style="font-size: small;">
De gauche à droite, rang du haut: xX, xX, xX, xX, Monique JURY, xX, Léa DESOTTO, Jeanne PARDO, xX, xX, xX,
Rang du milieu haut: Marie-France MARTY, Claire LEGROS, Christiane LEMARÈRE, xX, xX, xX, xX, Colette BIANCARELLI, Madeleine TOURNIER, Claudine XIMA, Françoise CARTIER,
Rang du milieu bas: Betty BALL, x POMMIER, xX, xX, Ginette ACOCA, xX, xX, xX,
Rang assis devant: Chantal BARRY, xX, xX, xX, xX, xX. (Merci à Marcel pour son commentaire en bas de page)
Lors de nos ballades dans la mini palmeraie j'ai trouvé un bébé hérisson dont la mère était morte.Je l'ai bien sur ramené à la maison et nourri avec le biberon de ma poupée.Je l'ai sauvé , apprivoisé , il mangeait dans ma main, je le couchais sur le dos les piquants sur ma main et lui grattait le ventre , il adorait cela et ne hérissait pas ses pics pour ne pas me faire mal. Il s'appelait "WILLY", le soir je le promenais dehors; comme un petit chien il me suivait .
Les hérissons au Maroc n'avaient pas de puces comme en France.
Les besoins nutritifs de Willy évoluaient. Il lui fallait des fruits , des légumes, du lait et en plus des insectes.
Les enfants du quartiers étaient mes pourvoyeurs en sauterelles, cafards, etc...que je mettais dans des grosses boites d'allumettes sur la paillasse de la cuisine.
Évidemment lorsque Maman voulait allumer le gaz elle ouvrait la mauvaise boite et avait des sauterelles qui lui sautaient au visage, elle hurlait et me maudissait , il valait mieux que je ne sois pas dans les parages dans ces moments là.
Puis mon père nous trouve un petit pavillon au pied du djebel GUÉLIZ ... et nous redémenageons à la fin de l'année scolaire (j'ai pu enfin finir une année complète).
C'était pas très loin des casemates rondes qui ont eu l'honneur du blog, (19 janvier 2010) des photos ont paru peut-être aussi sur celui de Michel Dupré?
Ce petit marché (disparu depuis) ou j'allais acheter des bonbons, et mon journal de Mickey.
Notre pavillon (que je n'ai pas retrouvé car il y a un parking à la place) était le dernier de l'allée en terre battue. Il y avait beaucoup de militaires (terre et air).
Nous étions au ras du djebel.
Combien de fois l'avons nous escaladé jusqu'au fort, d'énormes blocs de rocher parsemaient le parcours et procuraient des cachettes superbes. Que de jeux et d'aventures avons nous inventés sur cette colline. Le monde nous appartenait, je n'ai jamais retrouvé en France ce sentiment de liberté , d'espace, que nous ressentions. (innocence de l'enfance ?)
J'ai ramené un pauvre chien battu et malheureux : un magnifique épagneul breton que j'ai surnommé "FOUGA"
J'ai du user de beaucoup de persuasion pour obtenir l'autorisation de le garder.
IL n'écoutait que moi ! Il a mordu mon père, ma mère, s'est installé dans le lit de ma petite soeur et montrait les dents à mes parents qui voulaient le déloger .. C'était mal engagé !
C'était sans compter sur ma pugnacité !!!
Et puis je lui ai appris à devenir civilisé à mon chien !
Et dernière ligne droite avant le retour en France.
Les fonctions de mon père sur la base l'obligeait à être sur place ... : donc redéménagement pour venir habiter le quartier officiers dans une villa (cf plan de Roland Galibert : 9 janvier 2011).
Autoportrait d'André Xima (Cazaux, vers 1950); Remise de la coupe au responsable de la sécurité des vols ( Marrakech1958).
Les souvenirs sur cette base sont régulièrement évoqués sur le blog, ce qui a permis de nous "retrouver" de plus en plus nombreux pour évoquer nos années bonheur , partager nos anecdotes et nos souvenirs.
BLANDINE, NOUS PARLE AUSSI DE SA SOEUR:
Voici quelques extraits de ses souvenirs:
Digne émule de St François d'Assise, Claudine, dés son plus jeune age,montra une attirance certaine pour nos amis les animaux. Et ils le lui rendaient bien. Peu lui importait qu'ils fussent estropiés, bancals ,caractériels, elle les aimait, c'est tout. Appartements ou maisons furent rapidement convertis en zoos grâce à l'indulgence patiente de ses parents.(...)
Aquatiques ou terrestres les braves tortues de Claudine pêchées dans les seguias marrakchis étaient trés voraces mais faisaient sa joie et celle des enfants alentour.
Le bac lavoir en ciment normalement affecté à la lessive était squatté par cette confrérie envahissante, d'autant plus qu'une horde de têtards avaient pris pension dans le bac voisin, le temps de sa croissance.
Précisons que la métamorphose des têtards en dizaines de grenouilles sauteuses, semait la confusion laissant la mère de famille au bord de la syncope.
Titine,Caroline et Gertrude les tortues terrestres causèrent moins de soucis.
WILLY , le hérisson eut une place à part. Claudine l'avait si bien apprivoisé, qu'il répondait à son nom .
La nuit se faufilant dans la chambre parentale, il se roulait en boule au fond des babouches confortables. Au matin, le Pater Familias expérimenta plus souvent qu'à son tour des réveils qui ne manquaient pas de piquants ! (...)
La moindre bête éclopée ou abandonnée atterrissait pour "révision" ou "réparation" chez notre vétérinaire en herbe. Il y eu un bébé marcassin orphelin , une caille blessée à une aile , deux tourterelles estropiées, un épagneul breton,un élevage de vers à soie,un lapin terroriste friand de fils électriques, etc... Au fil des années, contraintes de logis obligent, Claudine dû se résoudre à limiter les pensionnaires.(...)
Nul doute qu'une vocation d'infirmière libérale ne demandait qu'à s'épanouir.
SUR LA BASE, LES ENFANTS SE DÉGUISAIENT POUR LES FÊTES
JEAN-PIERRE GOUD NOUS EN DONNE QUELQUES EXEMPLES
QUI RECONNAÎTRA LES MARMITONS ?
JEAN PIERRE ET CHRISTIAN LACINCE; QUELLE FÉE SE CACHE DERRIÈRE SON LOUP ?
QUI SE TROUVE SUR CETTE PHOTO AVEC JEAN-PIERRE ?
André XIMA avait un sens artistique inné
Dans toutes les escadrilles où il est passé (pendant la guerre en particulier) il faisait au crayon la caricature des pilotes et mécaniciens de l'époque. Il nous en reste que très peu, car ses dessins sont dans les archives du ministère parait-il car "de vrais petits chef-d'oeuvres" nous a t on dit. Nous regrettons de ne pouvoir y avoir accès, nous aimerions au moins en avoir des photos.
Dans le bel ouvrage de l'adjudant Albin DENIS " HISTORIQUE de l'escadron de chasse 1/3 NAVARRE de 1915 à 1999" , il y a plusieurs pages qui lui sont consacrées ou il est dit: "L'Adt André XIMA 2ème escadrille du GC1/4 , en plus d'être pilote ,il est l'artiste caricaturiste de l'escadrille "...
" 8 septembre 1944 : les avions du NAVARRE se posent à AMBERIEU-EN-BUGEY . Les 2 escadrilles installent leur "popote" et rivalisent de talent pour les décorer. Plusieurs dessins et peintures seront réalisées par l'adjt André Xima , l'artiste du groupe.(...) L'adj XIMA auteur de tous les dessins qui ornent les bars de la 2."
J'ai retrouvé dans le grenier des esquisses au crayon qu'il dessinait, entre 2 alertes de la guerre 39 -45; certaines inachevées ... car la sirène avait dû sonner ..
Sans jamais avoir appris la musique il jouait "d'oreilles" dés qu'on lui mettait un instrument en mains ( c'était basique bien sur , mais nous ses enfants nous étions admiratives!) ( saxo - piano - accordéon - harmonica !) Que grâce à ce blog "il revive" me fait un bien fou , il nous manque tellement...
Une anecdote supplémentaire:
"J'allais à l'école du Guéliz et j'étais très amie avec Marie-France Marty ( cf photo CM1). Son père était dans l'armée de terre, et ils habitaient un petit pavillon proche de nos immeubles OCLM.
Marie-France venait à la maison et un jour elle raconte à mon père que son père était originaire de Cahors.
Mon père lui raconte le mauvais souvenir qu'il avait de cette ville, son avion ayant pris feu, il avait du se poser en catastrophe, en flammes dans un champ salvateur, et un jeune homme qui se trouvait là l'a aidé in extremis à se sortir de son avion qui a entièrement brulé.
Marie-France raconte le soir l'histoire à son père .... qui était ce jeune homme qui avait sauvé le mien ! n'est ce pas extraordinaire comme coïncidence ?
Papa qui était trés croyant me disait qu'il n'y avait pas de coïncidence, mais un doigt divin qui nous poussait là ou il voulait que nous soyons."
La chapelle de la Base 707 par André Xima
MERCI À CLAUDINE POUR SES RÉCITS PLEINS DE LA SPONTANÉITÉ DE L'ENFANCE. ELLE NOUS PERMET DE REVIVRE NOS PROPRES HISTOIRES DU TEMPS DE L'ÉCOLE PRIMAIRE. ELLE PARTAGE AVEC NOUS LES OEUVRES ARTISTIQUES MÉCONNUES DE SON PÈRE À MARRAKECH ET AU MAROC (KOUTOUBIA, SOUK DE MOGADOR ET REMPART DE TAROUDANT). AVEC JEAN-PIERRE GOUD ELLE NOUS OFFRE UNE PHOTO DE CLASSE AU GUÉLIZ ET DES PHOTOS DE FÊTES SUR LA BASE AFIN QUE NOUS PUISSIONS RECONNAITRE DES VISAGES ET RETROUVER DES NOMS DE CAMARADES. CETTE PAGE APPELLE D'AUTRES SOUVENIRS, MERCI À CELLES ET CEUX QUI VOUDRONT LES PARTAGER SUR LE BLOG DANS LES COMMENTAIRES.