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MANGIN@MARRAKECH
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10 avril 2011

CLAUDINE REVIENT À SA BASE

LE "RETOUR AUX SOURCES" DE CLAUDINE

Claudine a vécu une partie de son enfance sur la Base aérienne de Marrakech et rêvait d'y revenir, comme Francine accompagnée par Azor l'a fait avant elle. Elle nous raconte comment son rêve s'est réalisé et l'accompagne de photos exceptionnelles prises plus tard depuis son avion car il n'était pas permis de prendre des photos sur la Base.

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 © Photo Lemaure-Xima. Le bassin de la Ménara dans son écrin de plantations d'oliviers multicentenaires

L'âge aidant sans doute, je ressentais une envie de plus en plus importante de revoir les lieux de mon enfance et de mon adolescence passés à Marrakech.
J'y pensais de plus en plus intensément jusqu'au jour ou c'est devenu obsédant et nécessaire à ma sérénité.

Outre mes passages dans la ville , il y a eu aussi la Base Ecole 707 qui a beaucoup compté dans mes jeunes années et je n'imaginais pas qu'un jour je puisse fouler à nouveau ce sol dans les conditions qui vont suivre. Je ne respecterai donc pas l'ordre chronologique de ma reconquête de Marrakech.

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 © Photo Lemaure-Xima.Tour de contrôle, hangars, chateau d'eau de la base un dimanche soir.

Malgré un courrier à Rabat pour demander une autorisation de pénétrer sur cette base, je suis partie au Maroc sans avoir de réponse et l'espoir en berne.

Trois jours aprés notre arrivée  je reçois un coup de fil d'un Colonel de la base à notre hötel!  Il me proposait deux dates pour venir, m'affirmant qu'il n'y avait aucun soucis. Le lendemain 11 heures fut décidé!

C'est la gorge un peu nouée que je me suis retrouvée devant cette entrée majestueuse ... qui changeait bien de la modestie de la notre autrefois.
Le Colonel est venu nous chercher en voiture au poste d'entrée pour nous conduire directement au bureau du Général de Brigade ( commandant la base Ecoles des Forces Royales Air et l'Ecole Royale de l'Air).
Il nous a accueilli trés chaleureusement autour d'un thé à la menthe et de petis fours.
Nous avons bavardé un moment pour faire connaissance, ce que faisait mon père.., le nombre d'années passées sur la base.., etc... J'avais amené quelques clichés anciens.. C'est un homme charmant , sachant mettre à l'aise et très à l'écoute de ce qui m'interressait de "revoir".

Il était temps car beaucoup de choses vont disparaitre pour du neuf , il nous a montré les plans futurs des nouvelles habitations qui vont remplacer celles que nous avons connues. Et tout naturellement il nous a emmené lui même dans son véhicule avec le Colonel pour la visite de la base.

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 © Photo Lemaure-Xima. Les hangars qui existaient  déjà avant pour les avions et materiels militaires.
Seuls ceux qui y ont vécu vont pouvoir "suivre" pleinement la visite.

Direction le bout de la base prés des pistes d'atterrissage , en face de l'aéroport, vers nos blocs "Air Atlas". Le quartier n'a plus la même allure: des clôtures hautes partout, les blocs ont mal vieillis et on comprend la démolition prévue. Tous les petits chalets vétustes qui longeaient le mur de la Menara n'existent déjà plus.

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 © Photo Lemaure-Xima.On voit trés bien nos blocs Air Atlas , en bas à gauche le toit de l'aéroclub, et le long du mur de la Menara le terrain ou il y avait les petits chalets vétustes disparus ce jour.

En passant j'ai aperçu nos deux petites chapelles qui existent toujours , la dernière , plus grande a perdu son clocher pour un minaret , mais c'est resté un lieu de prières et cela m'a fait plaisir que ça ne serve pas à n'importe quoi.
Notre piscine officier est "out" , les tennis sont toujours là.
Quartier officiers : encore des hauts murs autour des villas qui sont en rénovation. La notre , celle de Roland Galibert et des Patin , Germeaux existent toujours. Celle des Daillou a été détruite pour faire place à un parterre de fleurs.
La base est trés bien entretenue. Routes et chemins goudronnés , espaces verts et fleurs à profusion. Les batiments militaires qui existaient sont rénovés, d'autres nombreux ont poussé. Il y a peu de terrains vagues maintenant!

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 © Photo Lemaure-Xima. Bloc vue de l'arrière. Les clotures n'existaient pas

Visite du côté militaire: les salles de cours et de repos des élèves pilotes , l'étage de la "chasse" , celui du "transport" etc...

La salle du souvenir ou un tableau indique tous les commandants français  de cette base depuis 1945. J'ai pu montrer du doigt un bon nombre que j'ai "connu". A côté le portrait des officiers marocains ayant suivi.
Dans une autre salle 2 grands tableaux noirs sur lesquels des noms sont inscrits à la peinture blanche , le Général me demande si je vois le nom de mon père , non il n'y est pas; mais la liste ne commence qu'à partir de 1961 , année de notre retour en France. Gentiment un officier me tend un carnet pour y inscrire son nom afin qu'il puisse l'ajouter à  cette liste. Cela m'a beaucoup touché.

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© Photo Lemaure-Xima. Claudine ajoute cette photo à l'intention de Jean-Louis, prise comme les autres à travers le hublot de son avion de retour.

Les hangars avec les avions , il y a la patrouille de voltige de la marche verte que j'ai eu l'occasion de voir évoluer lors d'un meeting aérien en France. .....Il me montre les nouveaux T6 nouvelle génération qu'il vient de recevoir, avec me dit-il ,un tableau de bord aussi sophistiqué que celui du boeing.

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 © Photo Lemaure-Xima. Aéroclub et arrière d'un bloc Air Atlas. L'aéroclub va devenir militaire et son entrée déplacée. Un autre aéroclub civil va être installé plus loin.

Les batiments de l'école de l'air , importante structure avec internat.

Visite du cinebase qui lui aussi fait peau neuve. La salle n'a pas beaucoup changé, les sièges sont maintenant confortables et rembourrés , d'un beau beige.
Ce cinéma m'a vu monter moultes fois sur son estrade lors des distributions de prix qui existaient encore... Et les Noëls avec le père Noël qui arrivait en parachute , avec la distribution de nos cadeaux ... et les soirées de gala avec des artistes de valeurs qui nous ravissaient...C'est là aussi que mon père reçoit la coupe de sécurité des vols des mains du Colonel Chantier... et les films ... et les soirées jazz...etc...
La salle de projection est transformée en loge (à l'étage) , la petite loge en bas est vitrée et accueille les personnes devant avoir une traduction des films ( 5 langues disponibles).
Seule l'entrée a été agrandie par une grande esplanade vitrée avec des colonnes, à droite le vestiaire, à gauche la billeterie.

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 © Photo Lemaure-Xima.La tour de contrôle et le batiment des élèves pilotes.


Puis un adieu "au trigon" ou j'ai vécu 8 mois à l'âge de 6 ou 7 ans. Il est à l'abandon , appelé lui aussi à la démolition. Il était pourtant sympa avec son petit bassin et sa cour intérieure.

Et là, cerise sur le gâteau le Général nous dit : rien n'a été prévu mais acceptez vous de venir partager notre repas au mess officier?
J'avoue avoir protesté trés mollement et de façon peu convaincante.....
J'ai pénétré 50 ans plus tard dans ce mess familier avec un immense plaisir.
Toujours le patio à ciel ouvert et son jet d'eau , et les salles à manger qui s'articulent tout autour. Seul le bar a été transformé en salle à manger, les colonnes et le bas des murs recouverts de mosaïques colorées.

Le Général nous fait monter à l'étage et je lui fais remarquer que je n'avais pas de souvenir de cet étage... Et non il a été ajouté depuis. Nous débouchons sur une belle terrasse et il nous montre la nouvelle piscine officiers plus proche du mess et plus grande que la précédente.
Nous entrons dans une grande salle à manger aux voilages orangés ... où nous attendent debout une quinzaine d'officiers supérieurs pour passer à table !

Le Général fait les présentations et nous installe , mon mari à sa droite , moi à sa gauche : seule femme au milieu de tous ces officiers , j'ai beau avoir l'habitude j'étais quand même intimidée... et trés honorée.
Le Général trés aimable a su maintenir une conversation pour mettre à l'aise et le repas s'est déroulé dans une ambiance trés détendue.

Aprés le thé à la menthe , l'heure de quitter la base étant venue, le Colonel nous a raccompagné trés courtoisement à la sortie souhaitant avoir satisfait mes attentes....  S'il savait ô combien .....
Seule ombre : pas de photos et en plus il tombait des hallebardes , nous sommes restés beaucoup en voiture, et l'émotion aidant j'avoue que je regardais intensément partout sans avoir eu l'idée " de tenter un forcing" pour un petit cliché........

Merci à Claudine pour nous avoir décrit son rêve réalisé dans les traces de son passé. Merci de nous en avoir fait vivre l'émotion avec l'accueil magnifique qui lui a été réservé. Laissons lui le temps de savourer son bonheur pour connaître la suite de ses retrouvailles avec la Ville rouge.
A suivre : à la redécouverte de la ville.

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Commentaires
G
Je suis Michèle Biguet , j'ai habité sur la base avec mes parents dans les petites maisons près de la piste, puis aux Loma Ier étage, à coté de la famille Kieche tout au bout habitait la famille Lemoux Je suis rentrée en France dans les Années 61 , je n'ai encore retrouvé personne de mes connaissances de Marrakech, je reconnais bien Chantal Jelh, Josette Lemoux,sur les photos d'école, mais aucune photo ou je figure!!!!!! ;j'étais pourtant à l'école primaire de la Base, puis au collège, mais rien, si quelqu’un voulait me contacter , je serais très heureuse car c'était les plus heureux moments de ma vie. Merci
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A
Félicitations à ma cousine Claudine pour ce reportage sur Marrakech BA707... Un réel talent de photographe et de conteuse...<br /> J'ai retrouvé dans les archives de mon père Jean Xima, cousin germain du père de Claudine (André Xima,ils firent tous deux carrière dans l'armée de l'air), une amusante lettre de André, datée du 15 février 1936, alors qu'il était en école de pilotage à Istres, avec seulement 8h20 de "lâché" en solo. Si Claudine peut m'envoyer son adresse e-mail, à michel.xima@orange.fr je lui enverrai une copie scannée de cette lettre...<br /> Michel XIMA
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À
Merci Jean-Jacques. Je suis convaincu que tu n'as pas fait intentionnellement le commentaire auquel vrai, j'ai réagi, instinctif que je suis. Désolé mon ami et merci pour les excuses, sachant que toi aussi si tu entendais ou tu crois comprendre là où tu vis des choses déplaisantes sur Marrakech, je suis convaincu que tu réagiras et que tu défendras ta ville adoptive, la ville rouge qui nous a vue grandir dans l'insouciance. Merci Jean-Jacques.<br /> Ton ami et compatriote Azor.
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J
En ces temps de Printemps,les Fleurs vont toutes vers Nos Marrakch'Amies !<br /> Ou' s'en vont les Avions? Réponse dans une tres Belle chanson de Julien Clerc ! Surement vers Notre Marrakech ! <br /> Bonne Nuit aux senteurs de Jasmin et de Fleurs d'Oranger !
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J
Je suis vraiment désolé,Azor, d'avoir pu vous froisser, responsable, et non J-Louis, de ces plaisanteries du potache que je redeviens,que voulez vous,quand je revois mon école!<br /> Je tiens,par égard pour J-Louis, Claudine et Michel à prendre donc ma part de responsabilité<br /> dans ce qui a provoqué votre colère,compréhensible et que j'ai tout de suite vue s'afficher-<br /> et bien entendu à témoigner,s'il en est besoin!, de la Haute Tenue de cette Base Aérienne où j'avais été moi-même si bien reçu par les Officiers auxquels mon Beau-Frère m'avait à l'époque adressé.<br /> Dans la même démarche que celle de Claudine.Mais<br /> je reste attristé par cette fin de voyage sans doute un peu mouvementée par nos humeurs de pleine lune,non?<br /> Bien à vous.<br /> JJ
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