SYNAGOGUE DU MELLAH, ÉGLISE DES SAINTS MARTYRS ET TEMPLE DU RAIL
DEUX ÉMINENTS REPORTERS DU BLOG SONT ALLÉS RECHERCHER DES IMAGES DE LA VILLE EN 2011. CLAUDINE XIMA NOUS INVITE À LA SUIVRE À L'ÉGLISE DES SAINTS MARTYRS ET À LA GARE FERROVIAIRE. JEAN-YVES TRAMOY NOUS FAIT DÉCOUVRIR L'UNIQUE SYNAGOGUE AU SEIN DU MELLAH.
Marrakech, la ville de toutes les cultures
LE VIEUX QUARTIER DU MELLAH
Le quartier des ferblantiers, qui jouxte la palais du Badi, ruines d'un passé luxuriant, sert de refuge aux cigognes et abrite les fabricants et revendeurs de lanternes, de lavabos, de toutes sortes d'objets métalliques à base de boîtes de sardines ou de cuivre.
Dentelles de fer blanc
Sur la place jouent les enfants tandis que la vieille dame est absorbée par la dégustation de son yaourt à l'aide de son doigt, isolée du reste du monde.
Calèche devant le palais
C'est le coeur du mellah, caractérisé par ses maisons à ouvertures extérieures, typique de l'art juif. En face le souk des bijoutiers, « coffre fort » des artisans bijoutiers juifs dont les successeurs musulmans ont conservé les installations. Or, argent, pierres précieuses, bijoux berbères anciens, vieilles montres font toujours briller le regard des femmes dans cette galerie carrée autour d'un patio, y compris celui des touristes
Galerie carrée autour d'un patio
Objets brillantissimes
Le quartier est riche en monuments remarquables, puisque l'immense palais de la Bahia est tout proche. J'ai l'intention de pénétrer, plus que d'habitude, ce quartier discret, populeux, encombré par une circulation indisciplinée, anarchique, bruyante, de piétons, de calèches, de voitures, de motos, de vélos mêlés dans un vacarme de coups de sifflet, de cris, de moteurs polluants.
Circulation "fluide" !
Il faut s'éloigner de cette mêlée en longeant le mur de la Bahia, sous les fenêtres surmontées d'un auvent en bois ouvragé, et passer sous une voûte étroite, avant d'aborder les ruelles hostiles au soleil qui ne les atteint qu'au zénith. Les maisons sont protégées par des portes solides, cloutées, cadenassées dont les cicatrices démontrent l'ancienneté.
Belle voûte habitée
Je recherche les vestiges juifs, désireux de découvrir cette culture et soucieux de voir si les sites ont été conservés, démolis ou transformés. Un jeune marocain, un peu désoeuvré, portant le maillot du footballeur madrilène Ronaldo, me propose de m'initier. Bien me prend d'accepter son aide puisqu'il me conduit rapidement à la dernière synagogue existante (sur les 45 de Marrakech) : la synagogue Lazama. Derb Manchoura, une ruelle très étroite, ombrée en plein midi, n'autorisant le passage qu'aux piétons et aux motocyclettes. La synagogue marrakchia se dissimule dans une maison pareille aux autres, rose délavé, aux menuiseries marron. Dans le minuscule couloir d'entrée, deux policiers montent la garde en devisant joyeusement. Ils n'assurent qu'une présence au cas où … et ne prêtent pas attention à nous parce que nous sommes accompagnés par un « guide ». Nous entrons dans une forme de musée, dont il faut payer l'entrée (20 Dh par personne) à un « gardien » du mausolée, sous l'oeil fatigué d'un vieil homme affalé sur un bac et présenté comme le dernier responsable de la communauté juive. Un petit corridor débouche sur une cour dans laquelle la lumière éclate brusquement, bleue-blanche comme à Essaouira, comme au jardin Majorelle.
cour intérieure
Des inscriptions en hébreu témoignent de la qualité du lieu. La sérénité s'empare des visiteurs dans cette atmosphère magique conservée malgré l'abandon du culte. Les murs du patio portent des photos légendées et des reproductions de documents attestant du caractère juif du bâtiment. Deux portes monumentales dorées nous introduisent au choeur de la synagogue, dans une pénombre fraîche qui incite au respect et au silence.
Portes monumentales
Le décor impressionne par sa magnificence illuminée par des chandeliers et des guirlandes lumineuses. Les rangées de sièges vides face à face et l'étroitesse due à la hauteur du plafond, tous les objets religieux confèrent à cette salle un sentiment de recueillement qui oblige les visiteurs instinctivement à murmurer leurs réflexions.
La Synagogue, les tables de la loi avec les dix paroles
Un dernier regard à la lanterne mêlant les écritures hébraïques à l'ouvrage de broderie métallique, et nous retournons dans cette cour spacieuse agrémentée d'arbustes tortueux et de petits rosiers.
Les étages, nous dit-on, sont occupés par des familles nécessiteuses, derrière des rideaux à rayures les abritant de la chaleur. Nous quittons à regret cette synagogue, témoignage de la présence des juifs et oasis de paix au coeur d'une médina grouillante de fureur. Les juifs ont disparu, gagnant Israël pour la plupart. Le quartier à fait sa mue et les commerçants hèlent les rares touristes pour gagner quelques pièces.
Rue commerçante
Non loin, le cimetière juif fera l'objet d'une visite lors d'un prochain séjour.
CLAUDINE NOUS RAMÈNE AU GUÉLIZ, À L'ÉGLISE DES SAINTS MARTYRS
"L'église des Saints Martyrs, autrefois entourrée de grandes perspectives est maintenant enclavée avec en face vue sur une pizzeria et une mosquée. J'ai eu beaucoup de mal à la retrouver, j'avais le souvenir d'un espace avec des palmiers devant la sortie...
J'y ai fait ma confirmation, l'évéque ne se déplaçait pas souvent et lors de sa venue tous les enfants qui avaient "l'âge" se retrouvaient là.
Ma petite soeur n'avait jamais vu d'évêque et clamait partout qu'elle avait vu le PAPE!"
Sur les Saints-Martyrs de Marrakech voir le blog
La nef
Claudine photographiée par Philippe pense à sa confirmation.
La chapelle
Joli angle de vue, saisi en partant.
LE TEMPLE DU RAIL FAÇON PALMERAIE
"Marrakech est devenu une grande et belle ville que je découvre à nouveau. Une belle avenue mène à la gare : d'un côté vue sur l'Atlas , de l'autre sur le Guéliz , on passe devant le théâtre."
L'avenue Hassan II avec le Guéliz et le Palais des Congrès
L'avenue Hassan II avec l'Atlas enneigé
"La gare incontournable ..."
Le dépliant touristique
La façade et l'entrée principale
Le grand hall et les guichets
Les quatre colonnes centrales de la salle des pas-perdus transformées en palmiers, et plus haut la galerie des restaurants
AUTRES VUES PRISES DEPUIS LA GALERIE:
L'épée de Damoclès tient à trois ou quatre fils.
Le pavement avec une rose des vents à neuf pétales et une étoile à 9 branches, comme les 9 lettres de Mar-rak-ech. L'architecte serait-il un disciple de Jean-Baptiste Louis Bourgeois et de la religion Baha'ie ? cela ne serait pas étonnant car cette croyance prévoit une "maison d'accueil pour les voyageurs" au sein de l'Orient de la louange à Dieu. مشرق اﻻذكار
Le bâtiment de la gare a été agrandi en empietant sur les voies principales, réduites à la longueur de l'antique voie secondaire (à gauche) et en rajoutant des auvents "palmieriformes".
Les six voies sont maintenant du même côté. Autrefois les voies 3 à 6 se prolongeaient vers la ville. Un passage souterrain serait inutile, puisqu'il n'est plus nécessaire de les traverser.
LE TEMPLE DU THÉÂTRE SUR L'AVENUE HASSAN II
Le théâtre
Avenue Raymond POINCARRÉ pour les anciens.
MERCI À CLAUDINE ET JEAN-YVES POUR CETTE VISITE DU MARRAKECH D'AUJOURD'HUI. LEURS PHOTOS NE LAISSERONT PAS LES ANCIENS MARRAKCHIS INDIFFÉRENTS.