LES ARCADES DU GUÉLIZ
(dans la Marrakech des années 40)
Jean-Pierre Koffel, écrivain franco-marocain, ancien élève du lycée Mangin, puis professeur de lettres, disparut il y a 16 mois à 78 ans avait écrit en 1948 une série de notes sur son enfance à Marrakech. Ces notes réunies dans un recueil intitulé "Au jour les jours" n'ont jamais été publiées. Les anciens de Marrakech aimeront revenir dans leurs souvenirs en lisant ce qu'il écrivait sur les Arcades du Guéliz. Les mots entre parenthèses ont été ajouté par JPK en septembre 2008. Merci à Hassan Azdod un de ses amis de nous avoir fait connaître cet écrit.
Chaque lecteur pourra à la suite de ce texte raconter dans les comentaires un souvenir des "Arcades du Guéliz" telles qu'il les a connues. Des photos peuvent être aussi envoyées au blog, par l'adresse: mangindemarrakech (arobase) free.fr .
Ce que j’aimais dans l’architecture du Guéliz colonial – le quartier européen de Marrakech-la-rouge, très séparé de la médina – c’étaient les arcades. Ça faisait ville, comme les feux rouges − il y avait des feux rouges et des arcades dans Casa-la-grise, et pour le petit garçon que j’étais, une vraie ville devait avoir des arcades et des feux rouges, comme dans la rue de Rivoli à Paris, que je ne devais découvrir que plus tard −, et à Marrakech, il n’y a eu longtemps qu’un seul feu rouge, quelle honte !
Donc, il y avait des arcades au Guéliz, essentiellement avenue Mangin, devenue tout naturellement Mohammed V. Au bas des immeubles de ce rose n’importe quoi qui fait grincer Mlle Masson (Porte ouverte sur un jardin fermé). Au bas de l’immeuble Padovani, rue Verlet-Hanus.
J’aimais bien me promener sous les arcades. Les pas étaient plus sonores. Il y en avait en face du Marché, puis on pouvait continuer sur le même trottoir en passant devant chez Diofébi l’épicier grec, jusqu’à la Poste (là où se trouve le Syndicat d’Initiatives maintenant), carrefour ou rond-point où se coupaient l’avenue Mangin, filant vers les contreforts du Guéliz, et l’avenue Landais (Zerktouni, je crois, maintenant). Il y avait à gauche le Café de l’Atlas, du père Zurita, premier rendez-vous des poivrots de l’époque ; en face, à droite, la Brasserie des Négociants, avec son bar américain, sa barmaid très femme fatale (à M. Calvaruso mon beau-père, notamment) ; il y avait aussi le Tout va bien, également avec barmaid mémorable (celle-là avait les cheveux, violets ou mauves, en éventail), et à côté la pâtisserie Dépied (mais si, mais si !) ; il n’y avait pas encore sur le même carrefour La Renaissance, ni un peu plus bas, le cinéma Colisée, face au restaurant La Taverne, qui, lui, était déjà là...
Les Négociants, comme L’Atlas, et comme plus tard La Renaissance, avaient des tables en terrasse, sous les arcades. Dans l’immédiat après-guerre, il y avait aux Négociants un orchestre sur une estrade. Sous les arcades qui formaient là un généreux arrondi. Les rengaines de l’époque, des airs de Tino Rossi, de Georges Guéthary, de l’inévitable Rina Ketty, des morceaux de bravoure pour accordéon, tangos, javas, cancan... C’était joyeux les beaux après-midi d’automne et de printemps, les samedis, les dimanches, pour les flâneries du badaud peuple pied-noir, et aussi marrakchi, arabo-berbère, car la médina aimait bien descendre lentement au Guéliz, et nul n’y trouvait trop à redire.
Sous le couvert des arcades, sur le trottoir, il y avait, comme maintenant, des éventaires de marchands de journaux. Un peu après le petit magasin du grand photographe Bertrand, un brave homme à taguia, silencieux, tranquille avec sa tête, à la démarche lente, avait installé son étal et vendait des livres d’occasion, des revues, des cartes postales. J’étais un de ses bons clients.
A vous maintenant d'ajouter vos souvenirs des "Arcades du Guéliz"
Les Marakch'amis évoquent Marrakech et envoient des souvenirs
HUGUETTE ajoute une petite suite à son Chkoun Ana et parle de son étoile

MONIQUE nous écrit: Je suis la petite fille de la mémé DROUIN d'Igherm Nougdal. Fidèle du site mais jusqu'à présent je suis restée silencieuse ...
J'ai trouvé dans un livret "Marrakech et le grand atlas" éditions Inter-presse Casablanca des années 1936 (je pense) un encart de pub sur la teinturie "Maison Breton"...
Je rajoute une autre page de pubs des mêmes années, un petit clin d'oeil à la famille JAMET.
La publicité pour la Maison Breton complète les informations que recherchait Catherine sur sa grand mère et son magasin "Au Poupon Parisien". Maison fondée en 1921. La publicité sur le restaurant des Jamet "Au Poussin d'Or" faisiat aussi partie du livret.
Ce qui nous permet d'avoir une pensée pour Sissi (Félicie) ainsi que pour Alain qui vient de s'installer en Bretagne avec Betty.
D'autres publictés sur des photographes de l'Avenue Mangin, dont le célébre FÉLIX et le bien moins connu Aristote Zermas qui semble avoir exercé à Casablanca. Voir plus bas un cliché qui serait de lui d'un Spahi-Sénégalais. De ceux qui sous les ordres du Colonel Mangin participèrent à la bataille de Sidi Othmane.
Qui se souvient de ces autres commerces ?
Certains auront des souvenirs des hotels et des restaurants. Nous avons parlé de l'Hotel d'Alger sur ce blog grâce à Jean-Marc Berger.
MAMIE PAULETTE ou MAMIE D'IMINI nous fait un petit coucou. Avant de prendre la route pour Imini elle desscendait souvent à l'Hotel Majestic dont Fadwa recherche des photos.
Le Majestic/Koutoubia est fermé, mais l'Hotel du Pacha est toujours là, Blandine nous en a rapporté des photos récemment.
Un petit clin d'oeil pour Marie-France avec le Magasin Arribe de la rue Bab Agnaou
Merci à Huguette, Paulette, Monique, de même qu'à Jean-Pierre pour ce voyage dans nos souvenirs.
Nous pensons à tous ceux qui sont empéchés d'écrire, quelquesoient les raisons de ces empechements et notamment à cause d'ennuis de santé. Nous leur souhaitons de retrouver rapidement la faculté de partager avec nous le plaisir d'échanger nos souvenirs et de resserrer nos liens d'amitié.
OUI C ETAIT VRAIMENT MON AMI
CE SERAI SYMPA DE CONTINUER
JE VOUS AI ENVOYE LA TOTALITE DU MANUSCRIT
FAITES EN PROFITER LES MARAKCHAMIS
MERCI
HASSAN AZDOD MARRAKECH