Marcel_Mar

Joyeux anniversaire à Marcel, ancien du lycée Mangin et aussi du LVH; nous lui souhaitons d'être magnifiquement fêté en ce 18 juin, jour qui est aussi celui de l'Appel du Général. Nous le remercions pour ses nombreux Petits cailloux blancs. Il sera présent ce week-end au Moussem d'Avignon. Comment pourait-il en être autrement ? 

 

Notre parking

Bel anniversaire de mariage à Jean-Marc et Dolorès dans leur maison-nid couleur Marrakech avec cuisine super-équipée en bord de Méditerrannée.

 

francine et Jean-Paul71_o

 

Sans oublier Francine et Jean-Paul à qui nous souhaitons de bien fêter le 22.. en MUSIQUE évidemment !

 

 

 

 

ÉCOLE GEORGES ET MAURICE LEVEN 1952-53

Joseph MORYOUSSEF a reconnu son professeur d'hébreu M. SUISSA sur une photo d'un article composé avec des textes de Joseph DADIA sur l'Historique de l'École de l'Alliance Israélite Universelle publiée sur ce blog le 12 novembre 2011. Grâce au blog il a repris contact avec son ami d'enfance Joseph Dadia.

Joseph Moryoussef vit en Israel et se souvient: "J'ai fait mes études primaires au début  a l'école Corcos dont le directeur  était M . Goldenberg et ensuite  à  l'école  Georges et Maurice Leven (qui etait dénommée à son ouverture l'école Arset el Maach du nom du quartier où elle a ete construite)".

Ecole_corcos_48 Le personnel enseignant de l’école Yéshoua Corcos, année 1948, derb Tajer, mellah de Marrakech. De gauche à droite : Céline Ohana, M. Suissa, M. Lévy, infirmier, Rabbi Haïm Chochana, Yvette Oiknine, Alfred Goldenberg, directeur, Jacqueline Abitbol, Jacques Lévy, Mlle  Hadida, Simon Sabbah. 

"La photo des enseignants à l'école Corcos ne contient pas tous les maitres et maitresses de l'école  à l'époque car il y avait près de 14 classes primaires et peut être plus où l'on enseignait mi-journée hebreu et mi journée francais.
Il faut preciser qu'on allait en classe le matin de 8 h à midi,  et on revenait l'après midi  - de  13h30 jusqu' 17h ou 17h30. 

Hé-Yod

Les maitres d'hébreu étaient en général des rabbins renommés ou des fils de rabbins et de juges au tribunal rabbinique. Quelques uns des maitres d'hébreu enseignaient   -de plus en privé -  dans les synagogues – les dimanches et durant  les 3 mois de vacances – rémunerés par les parents qui envoyaient leurs enfants afin de completer leur instruction juive.
Les maitresses en général etaient aussi  les filles de riches  ou  de rabbins renommés qui avaient reçus leur éducation française soit dans les écoles de l'Alliance au Maroc ou Marrakech-même soit en France. Ma  soeur était aussi institutrice a l'école de filles Jacques Bigart. Mon grand frère lui aussi donnait à la même école des cours d'hébreu quelques heures par semaine.
Après l'école Yeshoua Corcos j'intégrais l'école Georges et Maurice Leven ; M. Goldenberg en était le directeur. A cette école fut jointe, dès son ouverture  en 1950, le cours complementaire qui préparait au BEPC (brevet d'études du premier cycle) et qui se trouvait auparavant a l'école Jacques Bigart .

M. Goldenberg  était  donc le directeur tant du Primaire que du Secondaire."

arset_elmaach_hebreu_jan53 Classe d'Hébreu prise à Georges et Maurice Leven en 1953 avec le directeur Albert Goldenberg à gauche. Qui reconnaitra des visages ? Cliquer sur la photo pour l'agrandir.

Joseph Moryoussef la commente: " Le maitre d'hebreu qui y figure à droite  s'appelle M. Harboun Haim. Sur cette photo se trouvent les eleves de 2 classes :  4 eme et 3 eme du cours complementaire G. et M. Leven. A cette époque j'etais en 5 eme du cours complementaire.

À mon avis on a réuni les 2 classes peut être par manque de maître d'hébreu à l'époque, car le rabbin Rabbi haim Chochana zal avait quitté l'Alliance de Marrakech pour devenir Juge au tribunal rabbinique à Casablanca) et pas seulement pour la prise de  la photographie.
L'hebreu était enseigné a l'époque séparément: les filles d'une part et les garcons d'autre part. De même l'éducation physique était enseignée séparement.
Seules les classes secondaires pour les études francaises étaient mixtes -filles et garcons ensemble. Pour les études primaires il y avait des écoles  pour les filles à part et pour les garcons à part."

Arset_elmaach_leven53 Notre école d'Arset el maach, école G. et M. Leven, à ses débuts, côté entrée principale.

"A cette époque il n'y avait même pas de trottoir, et la photo a été prise  diagonalement depuis un rempart proche de l'école. 

L'école se composait de deux étages: de gauche à droite en bas 4 fenêtres  de la classe du cours moyen ( on avait placé dans la même classe  les 1ere et 2eme années); les 4 fenêtres d'après correspondent à la classe de  6eme du cours complementaire; les 4 autres fenêtres sont celles de la 5 eme du cours complementaire. Vient  ensuite l'entrée  principale de l'école avec arcade,  comme il convient aux établissements officiels marocains.

Les deux petites fenêtres en arcade appartiennent au bureau du direteur de l'école M. Alfred Goldenberg. Les autres fenêtres – 4 par 4 – étaient celles des classes  de 4 eme et 3 eme du cours complementaire.

Au 2eme étage se trouvaient les autres classes primaires  de l'école. (il faut remarquer  qu'elles avaient 3 grandes fenêtres seulement !!!) . Au centre  presque au dessus du bureau de M. Goldenberg, il y avait le bureau de l'infirmière de l'école, Madame Ohana,  femme de M. Ohana Ben  Zion  que l'on voit dans la photo plus bas ,  à gauche debout  au 2 eme plan  avec lunettes, et surtout  avec son éternel sourire.

M. Ohana était toujours souriant et racontait très souvent des petites histories amusantes qui faisaient rire toute la classe. Il  était à la fois  maître de mathématiques pour la 6 eme, d'histoire et géographie pour les autres 3 classes secondaires et d'éducation physique  pour les 4  classes secondaires.

Pendant les dimanches matin et des fois le samedi après midi il nous enseignait aussi l'espéranto. Quand  M. Goldenberg est  tombé malade (c'était évidemment trés rare!!) une fois M. Ohana l'avait remplacé avec beaucoup de succès!  Et à notre grande stupéfaction et joie à la fois."

arset_elmaach_leven-janv53 Les quatre classes des cours complementaires de G. et M. Leven, année 1952-1953

Les maitres et maitresses sont :  M. Ohana debout à gauche au 2e rang, M.Bensimon et sa femme à côté de lui. M. Bensimon enseignait la dissertation francaise, l'orthographe et la grammaire de la 5eme à la 3eme du cours complémentaire, ainsi que le dessin et les travaux pratiques à toutes les classes .

Les travaux pratiques dans notre école - a posteriori  je pense que peut être par faute de budget - c'était la reliure de livres. Par consequent on reliait les livres de l'école tout en apprenant à faire ce travail.. Les élèves en général recevaient chaque année au début d'octobre les livres  d'étude de chaque  classe et les rendaient fin juin à la fin de l'année.. On achetait rarement les livres d'étude sauf l'anglais et ce  seulement en 4 eme et 3eme. Queques livres  rendus étaient dans un état lamentable et donc on avait du travail à faire. Le métier enseigné  etait rentable pour l'école. 

Mme Bensimon  nous a enseigné en 6 eme la langue francaise , l'orthographe la grammaire et elle était chargée de l'éducation physique et des travaux ménagers  - entre autres  couture et cuisine - pour  les filles de toutes les classes .

Moi  je me trouve dans la premiere rangée assis  5eme garcon de droite. La maitresse à coté de M. Goldenberg à droite, je ne me souviens plus de son nom!!! C'est dommage!!

Je ne sais pas pour quelles raisons les autres maîtres  manquent: M. Amar -maître de géometrie, algèbre, physique et chimie et surtout surtout maître de musique et dirigeant de la chorale de l'école. M. Haziza – maitre d'anglais  et de scienses  naturelles, le maitre d'hebreu  qui était à l'époque M Harboun, M. Vincenti  maitre d'arabe dialectal et classique. Mme Zrihen –maitresse de sciences naturelles, Mlle Anahorie la remplacera en 1955-1956. En général M. Goldenberg veillait beaucoup à ce que les élèves et maitres assistent aux séances de photographies."

Une photo de 1958 montre une réunion de maîtres.

 

58-Leven-003 M. Albert Goldenberg à gauche et M. David Dayan sont reconnaissables. Qui citera les autres noms ?

Les souvenirs de classe de gymnastique à l'école G. et M. Leven sur les agrès du portique

Arset_el_maach_leven_fev52 Février 1952, très belle photographie, probablement d'un professionnel où se distingue la Koutoubia alors que les ombres des huit élèves se projettent sur le mur d'enceinte.  

Une autre école existait, celle de Djenan El Afia

IMG_0797 L'ami Halfaoui partage avec nous ce cliché de sa collection de cartes postales édité par Combier.

Qui nous parlera aussi de cette école, de ses maîtres et de ses élèves ? Qui reconnaitra les personnes photographiées ?

LES ÉCLAIREURS ISRAÉLITES DE MARRAKECH ONT PARTICIPÉ AU JAMBOREE DU CANADA EN 1955

Le journal bilingue du Jamboree en a parlé et a publié une photo:

Jewish Scouts of the French Contingent were patiently waiting fot tht next move when our photographer came along. Anxious to please, the group quickly posed in this happy formation.

Les scouts juifs du contingent français posant pour notre photographe. Désireux à la fois de partir et d'être agréable à notre artiste, ils sont à la fois immobiles et prêts à bondir. Photo Shore & Willey.

1955-8- Jamboree Canada, Délégation E I F 

La France avait envoyé par avion environ 1000 scouts et éclaireurs au Jamboree du Canada, dit des Horizons Nouveaux (New Horizons), ce qui était exceptionnel, la plus grosse délégation française jamais envoyée à l'étranger pour un Jamborée: chef de délégation Rigal, adjoint Cousouyan. Michel HARRUS, fils d'Elias des EIF de Marrakech faisait partie de la troupe israélite du Maroc. De Marrakech il y avait aussi des Scouts de France et des Éclaireurs unionistes, nous en reparlerons dans un autre article. Michel HARRUS qui sera aussi au Moussem d'Avignon le 23 juin nous raconte:

jordan-Frankie
"Nous, aussi, faisions partie de la délégation française (E. I. F. ).
De Marrakech nous étions 8, je crois et le reste de la représentation venait de Fez, Casa, Rabat : ceux qui sont sur la photo. Entre autres “Claude et Mikado” qui se connaissaient bien, de Casa tous deux. Mikado était le Totem de l’un (dont je ne connaissais pas et toujours pas) le nom. L’autre, Claude n’était autre que Claude Benzaquen que j’ai retrouvé, bien plus tard, étudiant (62-63), au Mazet (entre autres restos U) à Paris. Il y faisait des études dentaires. Je dis “n’était autre” car il a été, un temps, le “concurrent” de Johnny Halliday (en même temps que Eddie Mitchell) sous le nom de scène de Frankie Jordan : cela lui permettait, en 1 soirée de gala, de se payer tout un tas d’extras!  Je l’ai encore croisé, il y a 4-5 ans.
Pochette de disque avec Sylvie Vartan.
Notre programme : arrivée à Lachine (où Jacques Cartier a cru arriver en Chine justement). Puis Trois Rivières près d’une forêt assez dense, sombre et humide. Nous sommes également allés à Toronto, en bateau “d’où on ne voyait plus les rives du Lac”. Là, j’ai découvert dans une espèce de Foire-Kermesse le Loto-Bingo qui se jouait en "grande taille”, dans la rue (mais pas comme à une kermesse ou foire à Marrakech...) Je ne pense pas que nous soyons allés dans les Laurentides mais nous avons fait “un tour”, avec la Canadian Pacific (Railway) à Montréal, Québec- Chateau Fronsac, la Chute Montmorency... Et bien sûr de Niagara-on-the Lake aux Chutes du Niagara et à l’horloge florale, près de la station électrique. Elle m’avait “bluffé” car je n’avais encore rien vu de tel ! Nous avons visité une scierie avec son bois flotté, une “fabrique” de pain industriel, genre Jacquet ou Harrys, le “pain Weston”... Nous avons été reçus sinon dans des familles, (encore que...) du moins dans des Centres communautaires juifs, plus ou moins conçus sur le même plan : avec une grande salle de réception-bal-conférences, dotée d’un piano (au moins). Et pendant qu’on nous y servait petits fours-canapés et rafraichissements Claude (toujours le même) nous gratifiait d’un récital de piano ! Il en avait fait je ne sais combien d’année, du classique. Mais là, il introduisait des feuilles de papier-journal, entre marteaux et cordes (ce qui accompagnait ses sons d’un “environnement orchestral, et nous jouait des airs endiablés de Jazz ou de Variétés : souvenir mémorable ! Nous avons bu de “la bière d’épinette” (un peu) et beaucoup de Coca et de Canada Dry !!
 
Je suis retourné, “récemment”, en 2003, avec femme et enfants, en voiture dans toute cette partie centre-orientale du Canada, de Toronto- Chutes du Niagara jusqu’au Nouveau-New Brunswig (noyé de pluie). J’ai retrouvé les Chutes (bien sûr), Niagara on the Lake petite ville provinciale, un peu bo-bo, artistes etc, et l’horloge florale !!! Et, devant cette horloge, un “Ranger”avec un groupe de personnes. J’ai voulu “l’épater” en lui disant que “j’y étais -surement avant sa naissance- à l’occasion du Jamborée, en 1955” ! Quelle n’a pas été ma surprise de l’entendre me répondre qu’il y était, lui aussi, jeune certes mais qu’il se souvenait très bien de la tenue dudit Jamborée : il était du coin !! J’ai retrouvé -et fait voir aux miens- tous ces lieux Montréal, Québec-ville, Chute Montmorency, (et autres) dont j’avais gardé un souvenir si fort et des images plein les yeux. J’ai aussi des photos... que je n’ai pas encore scannées et qui m’attendent dans tout un tas de cartons (pleins!)
 
Nous n’avons pas appris le Chant du Jamborée, ou n’en ai pas été marqué, ou ne l’ai pas retenu. En revanche, l’hymne canadien, bien sûr !! “Ô Canada ! Terre de nos aïeux, Ton front est ceint de fleurons glorieux ! Car ton bras sait porter l'épée, ...” J’en ai surpris quelques uns en l’entamant lors de notre périple. Quant à la devise du Pays : " a mare usque ad marem” elle m’est restée aussi !
 
Comment nous y sommes allés?  Du “pré-pré-camp” près d’Azrou, nous sommes allés en train d’Oujda à Oran; Oran-Marseille en Bréguet 2 ponts (en bas, je ne vous dis pas le raffut !!). Marseille-Paris en train, bien sûr. Et “le clou du spectacle” Paris-Montréal via les Açores et Terre Neuve (27 h à l’aller), et via Terre Neuve et l’Irlande (24 h au retour)...
en DC 4 !  À Orly, cela ne nous a pas “choqués”. Mais, au retour, à Montréal on s’est demandé ce qu’on allait faire (ou si on allait accepter de monter) dans ce “ridicule petit coucou”, car à côté, il y en avait de bien plus gros, dont je crois, les premiers Boing 707 ! C’étaient des avions de “récup” d’une compagnie, “Flying Tiger Line”, crée par d’anciens pilotes de l’Air Force US, en Corée (guerre tout juste finie). Nous n’avons raté aucun trou d’air !!! je peux le certifier. Et le parfum dans les avions (à l’aller comme au retour) ne provenait pas de la “Fête de la Rose” à El Kelâa des M’Gounas...!  J’ai surement d’autres souvenirs oubliés pour le moment ou cachés... Mais c'est l’essentiel."  
Merci à Michel HARRUS pour cette évocation très vivante de cette épopée, nous espérons qu'il pourra ouvrir ses cartons pour retrouver des souvenirs à partager et souhaitons que les sept autres marrakchis de la délégation se fassent connaître.
DES LIVRES SUR MARRAKECH

Murder-Mauchamp_Katz

L'article de Joseph Dadia sur la Doctoresse Légey a été remarqué par un professeur d'université US. Pr Jonathan KATZ, de l'université d'Oregon
"J'ai récemment découvert votre superbe blogue.
Je voudrais ajouter à votre liste de livres le titre d'un livre que j'ai écrit il y a six ans en anglais, que peut-être vos lecteurs trouveront intéressant. Il s'appelle, MURDER IN MARRAKESH:ÉMILE MAUCHAMP AND THE FRENCH COLONIAL ADVENTURE.

jewish_culture-AFN

J'ai écrit aussi un chapitre dans un autre livre sur l'ÉCOLE A.I.U. DE MARRAKESH. (JEWISH CULTURE AND SOCIETY IN NORTH AFRICA)
 

Emily_mellah

Mon amie Emily BÉNICHOU GOTTREICH a publié sa thèse, très complète et dense sur le Mellah."
THE MELLAH OF MARRAKESH: JEWISH AND MUSLIM SPACE IN MOROCCO'S RED CITY
On peut regretter que l'orthographe officielle des marocains pour "Marrakech" n'ait pas prévalu. Mais on regrettera encore plus que ces travaux n'aient pas été écrits ou traduits en arabe et en français. Les conséquences politiques et sociales du meurtre du Dr Mauchamp pour l'avenir du Maroc sont particulièrement bien analysées.
Nous sommes reconnaissants à Joseph Moryoussef qui vit en Israel et à Michel Harrus qui vit en France pour leurs contributions. Souhaitons qu'elles fassent surgir de nouveaux souvenirs des Marrakchis d'autrefois et de Marrakech à partager sur le blog.