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On trouvera plus loin des témoignages sur la 1ere BERP et un billet retour sur AIR ATLAS avec le pilote Bernard LAMBERT.
ACCIDENT MORTEL SUR T-6 À SIDI ZOUINE
Le blog Mangin@Marrakech est sollicité pour une recherche: "Mon frère, le Sous-Lieutenant LALOÉ, a été victime d'un accident de T-6 le 26 janvier 1955. Il est mort ainsi que son instructeur le sergent GOBILLIARD. Qui pourrait m'apporter des informations ?"
Beaucoup d'entre nous étions bien jeunes en janvier 1955, mais nous pouvons connaitre des anciens qui ont des souvenirs de cette époque ou nous pouvons avoir accès à des documents. Nous pouvons les partager dans les commentaires. Un portrait d'André Laloé quatre ans avant l'accident pour éveiller les souvenirs de ceux qui l'auraient connu à Marrakech ou ailleurs. Le frère d'André LALOÉ nous donne plus d'indications:

"Je me suis déjà procuré auprès du SHD de Vincennes le rapport de l'accident de mon frère André . Il ne met en évidence aucune cause technique. Je souhaiterais maintenant entendre des acteurs de l'époque me parler de l'ambiance à l'école de pilotage, et du T-6.
Mon frère et son instructeur ont évacué l'avion bien trop bas; il semble qu'ils se soient attendus.
Evidemment, 55 ans ont passé, et il ne doit pas rester beaucoup de survivants. Mon frère aurait 85 ans !
L'avion a décollé de Sidi Zouine, et le crash a eu lieu près du douar Ouled Moussa , à 52 km à l'ouest de Marrakech.
Mon frère avait fait un stage d'élève pilote aux USA. quelques années auparavant. Puis, comme il avait été éliminé, on l'avait versé dans la spécialité "navigateur". Puis un séjour en Indochine. Ce qui ne l'a pas empêché de préparer le concours d'entrée à l'École de l'Air. Il sortait de l'École de Salon.
Une histoire qu'il m'avait racontée me laisse songeur: Au cours de son séjour à l'école de pilotage de Houston, un T-6 s'étant trouvé en difficulté, l'instructeur a sauté en parachute, laissant l'élève à bord, qui a réussi à ramener l'avion au sol. Je dois préciser un détail important: Francis Gobilliard était un camarade de mon frère à Houston qui n'a pas été éliminé au pilotage. Ils pensaient probablement tous les deux à cet incident quand leur appareil s'est mis en vrille..."
Notre ami Glibert NEEL nous apporte d'autres informations: "Je n'ai malheureusement pas de détails sur les circonstances de cet accident, sinon qu'il s'agissait du T-6D n° 42-86463 de la BE 707, immatriculé F-TEQF et marqué "84".le dossier (n° 100E 1634) est classé SC (secret confidentiel) ce qui n'augure rien de bon quant à sa communication (soumise à autorisation, je suppose).
J'ai cherché des informations sur les deux pilotes (dans l'ouvrage "Ailes Françaises en Amérique du Nord" édité par l'ARDHAN) :
Gobillard Francis faisait partie du second détachement de pilotes envoyés aux Etats-Unis dans le cadre du programme de formation de l'OTAN au début des années 50. Il a été breveté en février 1952.
Beaucoup de pilotes ainsi brevetés aux USA ont été affectés à Marrakech à leur retour, pour contribuer côté français à l'effort de formation.
André Laloé faisait partie du même détachement, mais a été éliminé du cours de pilotage et orienté vers une formation de navigateur à Ellington AFB au Texas (cours 51-25NF, brevet le 25/9/1951). Son séjour s'est achevé le 4/10/1951 à l'issue de sa formation.
Voici quelques détails sur son départ vers l'Amérique :
2e détachement, class 51-G : 96 élèves-pilotes encadrés par les lieutenants FRANCHI et BLANCHARD embarquent à Casablanca le 20 août 1950 à bord du porte-avion Dixmude. Escale à Fort-de-France et passage du canal de Panama après escale à Manzanillo (Mexique). Arrivée à San Francisco le 18 septembre 1950. Transfert en train à Randolph (Texas) du 18 au 20 septembre 1950.
La présence du Sous Lieutenant Laloé comme élève-pilote dans l'avion accidenté au Maroc peut s'expliquer par les critères d'élimination des écoles américaines plus sévères que ceux des écoles françaises ; ainsi, un certain nombre d'élèves éliminés aux USA ont été "repris" dans les écoles de l'armée de l'Air et brevetés pilotes.
André Laloé a réussi l'Ecole militaire de l'Air, une formation comparable à celle de l'Ecole de l'Air mais réservée sur concours aux militaires en activité. Cela explique son grade de sous-lieutenant élève-pilote."
Quelques indices: André LALOÉ avait son adresse à Versailles, lors de sa formation à Ellington, c'est ce qui apparait sur l'Album souvenir de sa promotion. On y apprend aussi qu'il avait pour surnom Le Cheval, pour expression favorite "Oh zut alors.." et pour hobby, le pilotage sur Piper Cub 65HP
PHOTOS D'ANDRÉ LALOÉ AVEC SA PROMOTION, à l'époque de sa formation de navigateur 4 ans avant son accident.
Avec les Navigateurs de la CLASSE 51-25 NF à ELLINGTON Field
Rangée debout, de gauche à droite: G.F. LABATUT, André M. LALOÉ, A.V.FOX, J.R. MONTEGNIES, Y.A. GARCIA, G.J. DRAPIER, A.G. DE LONGVILLIERS, G.L. LE COZANET, T.M. LE SAOUDER, J.M. PUSSIOT, M.H. LAVIGERIE.
Rangée devant, de gauche à droite: G.L. AMOUROUX, R.M. QUIBEL, P.A. DUPAIGNE, A.J. ERMOGENI, H.M. DE SARS, J.J. MAUSSENET, R.J. GERVAIS, M.G. LALANE, G.R. LANG. Peut être que certains membres de cette promotion pourraient nous faire part de leurs souvenirs.
A la suite de cet accident le S/Lieutenant André LALOÉ fut déclaré "Mort pour la France" et reçut la légion d'honneur. De son côté le Sergent Francis GOBILLIARD, natif de Vendôme figure comme "Mort en service aérien commandé, médaille militaire. Il compte aussi parmi les "morts pour la France" - marié à Marie Claire Madeleine RANJARD
Nous pensons également à la famille et aux amis du Sergent Françis GOBILLIARD. Ils auraient probablement aussi des souvenirs à partager. Le blog accueillera volontiers leurs témoignages.
Comme aussi ceux des officiers et sous-officiers de la BE707 qui connaissaient fin 1954-début 1955 André LALOÉ ou Francis GOBILLIARD, où qui ont reçu des explications sur cet accident d'un T-6D près du Douar Ouled Moussa entre Sidi Zouine et Chichaoua.
APRÈS 1962 LE NOM DE BE707 DISPARAIT
En 1962, ELLE EST DEVENUE la "BGERA" (Base Groupement Ecole Royale Air). Actuellement, elle s'appelle la "BEFRA" (Base Ecole des Forces Royales Air).
Le Colonel PATIN à pris le commandement de ce qui était en 1962 le détachement liquidateur de la BE707 pour préparer la mise en place de la 1ere BERP ( Base Ecole Royale de Pilotage )
Un lieutenant Marocain issu de l'école de l'Air de Salon de Provence est arrivé en 1962 en biseau avec le colonel Patin, chacun s'occupant des siens dans une bonne ambiance. Le Colonel PATIN était toujours en poste en 1964 nous dit Georges.
Abdelatif Naciri se souvient:" j'avais une chambre tout a fait à coté de la piscine.Je travaillais au magasin 116 en tant que ravitailleur relevant des moyens techniques sous le commandement du colonel Chaloyard et du lieutenant Vincent. Toute une équipe composée des adjudants-chefs Auspin ,Deleglise,du sergent-major Charzat, des sergents Jason ,Debout au M.Fet puis d autres .J' aimerais avoir des nounelles. Mon nom est Naciri"
A cette époque madame Christiane Auspin était chef de service des effectifs et son mari était ravitailleur ERS comme le rappelle Bachir Barbach.
Autres souvenirs d'Abdelatif Naciri: "J'etais a Marrakech de 1962 a 1966 en tant que sergent, puis je fus mute a la deuxieme BAFRA de meknes et designé pour passer le BS à l ecole 721/Rochefort , Mais revenons a notre base 707 , au magasin 116, le premier jour ou plutot la 1ere matinée ,je me souviens j avais pris place derrière une table ,un bac de fichier a ma gauche juste a coté du sergent JASON,un jeune ,un bosseur dans son travail de fichier, tres gentil et bien éduqué ,qui m a donne un aperçu sur le systeme du travail ,d ailleurs toute l'equipe MMCT des moyens techniques etait composée de vrais bosseurs .Je fais connaissance du sergent chef major Charzat qui avait une très belle ecriture ,qui s occupait de la bonne marche du travail ,amelioration et circuit des pieces comptables et relation avec les differents services et sections dans le domaine du materiel, ce dernier était tellement pointilleux qu on l'appelait balzak,c'etait juste pour rigoler et puis l'adjudant chef Auspin chef du magasin des pieces de rechange, de l adjudant chef Deleglise qui s occupait du materiel indisponible et du sergent Debout qui etait chargé du magasin de fonctionnement juxtapposé au hangar de mecanique des avions, lui ne souriait pas beaucoup et tenait constamment un mégot de cigarette au bout des levres. A 9 h 45,on stopait le travail pour 1/4 d heure pour reprendre le soufle ,et derriere le bureau on se contentait d un petit cassecroute et on jouait au fléchettes pendant 10 mn .Parfois un soldat marocain de 2eme classe qui s s'appelait Ben achir des moyens generaux, se presentait au magasin pour recevoir un materiel commandé, ce dernier avait un tic et c est l adjudant chef Auspin qui le prenait en charge avec un encrier a la main ,alors la il fallait les voir, on éclatait de rire, on ne pouvait rester indifferent quand il mettait le doigt dans l'encrier.
Un jour ,je me souviens, un copain et moi, on était aux envirrons du logement de l'adjudant chef Deleglise ,ce dernier nous invitat de prendre une boisson chez lui ,on s'attendait a une limonade et puis c est la bouteille de vin qui se dressa sur la table ,on fait signe qu on ne boit pas de vin ,alors il repond a voix basse ,une phrase d'un dicton arabe: buvez ,on est sous le toit, dieu ne chouffe pas ,c est a dire que Dieu ne nous voit pas.
Autre chose ,un jour on reçoit un nouveau candidat .on m"a confié la tache de le mettre sur les rails .Alors il s assoit a mes cotes et sans le regarder j explique , je lui montre les ecritures et mouvements , les imprimes et ainsi de suite ,mais quand je me retourne vers lui ,je le trouve endormi .
Ses collègues se souviendront certainement d'Abdelatif.
Ils peuvent apporter d'autres souvenirs de cette époque de transition dans les commentaires.
APPEL AUX SOUVENIRS DES PERSONNELS D'AIR ATLAS
Pierre LAMBERT confie au blog Mangin@Marrakech la recherche de souvenirs de son père Pilote à Air Atlas. "Mon père Bernard LAMBERT a commencé sa carrière de Pilote à la Cie Air Atlas en tant que radio, puis pilote sur Junker, puis sur DC3 en 1947/1948 au retour de la guerre...
Il était de la 2e DB... né à Casablanca en janvier 1924...
Y aurait-il des enfants de Pilote ou mécanicien de Air Atlas de la Compagnie de l'époque dont le père aurait pu connaître le mien .. Merci .. Pierre L."
Pierre précise aussi que sa famille était en partie sur Casa et Rabat, du côté de sa grand mère et de sa tante, par Le café de France à Casa et le Petit conservatoire de Musique à Rabat

Le Pilote Bernard Lambert en janvier 1949 devant son DC3 de la Compagnie Air Atlas.
Les marrakchis sont nombreux à avoir emprunté les lignes d'Air Atlas. La glorieuse équipe du SAM dès 1946 faisait confiance à la compagnie pour se rendre dans les meilleures conditions sur les terrains adverses. (SAM 1946). Il est cependant rare d'avoir en sa possession des photos du Cdt de bord et de son équipage, de même de connaitre des mécanos de la compagnie. Pourtant certains doivent savoir où se trouvait le hangar d'Air Atlas sur la base aérienne de Marrakech et quels étaient les noms des mécanos qui entretenaient ces avions civils. Pierre aimerait voir des photos d'équipages d'Air Atlas,.. qui en aurait à lui communiquer pour l'aider ?
On connait des marrakchis qui ont travaillé aux CFM, à la police, à la poste, dans l'armée, dans le commerce, dans la restauration, les banques, les assurances, etc...On connait aussi des marrakchis de l'aéroclub; mais qui nous parlera des marrakchis de l'aéronautique civile ?
j'étais jusqu'en 64 sur la base, j'ai connu ces personnes dont tu parles, specialement Debout qui etait magasinier au GEP ( hangar se faisaient les révisions des T6, 100 heures et 300 heures) j'ai servi sous les ordres du colonel Patin, avec qui nous fétions la st Georges tous les ans, j'ai peut être eu l'opportunité de te rencontrer,mais 50 ans sont passés et beaucoup de souvenirs se sont estompés, nous avons oeuvrés tous français et marocains dans un trés bon esprit à mettre en place les bases de cette académie de l'air; en aout 64 je suis parti à Chateaudun et un jour les marocains sont venus récuperer des T28, et il y avait pour moi de la part de mes amis mecanos marocains une caisse de Boulaouane, j'ai été trés touché par ce geste; je me suis dit ce jour là, tu as laissé là bas des amis et ils ne- t-ont pas oublié georges