RENÉ DUCOURNEAU, ENSEIGNANT AU GUÉLIZ ET AILIER GAUCHE AU SAM

Le blog a présenté plusieurs époques de la glorieuse équipe du SAM. En voici une autre, celle du début des années 50 et de l'amitié. Le blog réalise une nouvelle page d'histoire sur ce club marrakchi prestigieux grâce à Evelyne Ducourneau, Daniel Arbacette et le Dr Michel Simon.

Le Directeur de l'école du Guéliz, René Ducourneau après M. Boulanger

Les anciens marrakchis ont gardé un excellent souvenir de M. Ducourneau. Ils le saluent dans sa retraite de Dordogne où il vit avec sa femme et sa fille Evelyne, marrakchia de naissance. Evelyne nous donne quelques nouvelles: "Il a continué à jouer au foot comme ailier gauche (il est gaucher) à Remoulins, village du Gard où mes parents se sont installés de 1956 à 2010. Il a créé un club, a entraîné plusieurs équipes de foot, de hand, d'athlétisme (il était prof au collège de Remoulins). Il a reçu beaucoup de distinctions. Il était adjoint au maire, puis avec la maladie et la vieillesse il est venu avec ma mère vivre chez moi en Dordogne, mais sur un fauteuil roulant! Sa tête marche toujours bien..."

René DUCOURNEAU avec ses collègues de l'école du Guéliz, année 1952-53

Année 1952-1953 L'équipe d'nseignants de l'école du Guéliz, année 1952-53. De gauche à droite, rang debout; 2e René DUCOURNEAU, 4e: M. Boulanger. Assises: Angèle FIESCHI, Mme BOUCHET, X, X, X, Mme ROUTIER. (Merci de compléter les noms dans les commentaires). Evelyne nous a fait parvenir d'autres photos d'enseignants de l'École du Guéliz qui seront bientôt publiées. 

SAM champion du Maroc 1952-1953  Le SAM, équipe de Marrakech championne du Maroc, saison 1952-53. Entraîneur Gilbert AUVERGNE en tenue sombre.  L'équipe était composée de: 1 X- 2 CHINOIS - 3 Joseph THOMAS - - 1 MAMOUN - 2 MARTINEZ - 3 FOUCHÉ - 4 - 5 DUCOURNEAU -BOUCETTA - PAPOT - MOULAY - N'JAR - DUSSONI - Lena Ducourneau (fille aînée) ajoute que Gilbert Auvergne, l'entraîneur du SAM fut champion de France d'athlétisme en juillet 1930 en 100m et 200m au stade Yves-du-Manoir.

Evelyne nous communique aussi une photo de quelques membres de l'équipe du SAM en déplacement ( rue Rodin).

SAM - Lopez au 1er plan - Ducourneau arrière plan gauche -

Martinez est au premier plan, puis le premier à gauche est René Ducourneau, puis Fouché et ensuite qui reconnait-on ?

René Ducourneau partage aussi avec nous une caricature, qui nous aidera dans les commentaires à indiquer les noms des joueurs caricaturés et où ils se trouvent sur le dessin ?

SAM - Caricature

Marcel Martin nous indique "n°3 CHINOIS; le canon à la main FOUCHÉ (il marquait souvent les buts)- n°11 Auguste CLÉROUIN, il avait la caractéristique de protéger son ballon avec tout ce qu'il pouvait et en particulier les épaules et les bras!" 

Nous saluons René Ducourneau dont beaucoup d'élèves du Guéliz ont conservé le souvenir ému et dont de nombreux supporters du SAM lui sont reconnaissants pour sa participation à l'équipe championne du Maroc en 1952-53. 

Mr Ducourneau - 1er janvier 2014 -

Photo prise le 1er janvier 2014 chez Geneviève en Dordogne. Merci Mr Ducourneau, les marrakchis vous doivent beaucoup et sont heureux de vous féliciter pour tout ce que vous avez fait pour eux.

On pourra se rapporter à trois autres pages sur le SAM:  avec LOPEZ en 1951, avec BELGHALI en 1928, avec André ARBACETTE pendant toute la période.

Marcel Martin a apporté des compléments sur les légendes  des deux photos et de la caricature du SAM. Il exprime son émotion: "Suite à la publication sur le blog du 20 janvier 2014, j'ai bien entendu été ému par les photographies d'équipes du SAM qui était aussi appelé par les médias de l'époque "L'EXPRESS DU SUD". C'est sympa de nous faire partager cette mémorable équipe et les emblématiques et illustres joueurs qui l'ont fait. Il faut se rappeler que toutes les équipes craignaient de venir jouer le SAM au stade du Hartsi . Je me souviens que mon père y allait très souvent. Il avait comme il se disait à l'époque le cœur noir et blanc, je l'ai accompagné de très nombreuses fois au stade. J'ai eu le plaisir de voir évoluer et  je ne me souviens précisément que des équipe du WAC, De l'USM de l'ASPTT, du RAC , de L'IDEAL (ICM club du quartier Bourgogne-Casa) et le SCCRN (club  des Roches Noires-Casa). J'ai connu personnellement (amis de mon père,  en particulier Martinez , Fouché , Moretti qui tenait le café du siège de club l'ASM, avant la fusion avec le SAM pour devenir ASAM après l'indépendance. Il se situait  juste derrière l'école du Gueliz, il y avait: un terrain de basket, de Volley, et surtout un boulodrome (4 terrains) pour la boule lyonnaise . La surface était importante puisqu'elle s'étalait depuis l'avenue de France jusqu'à l'avenue de Casablanca."

DANIEL ARBACETTE PARTAGE AVEC NOUS DEUX PHOTOS DE NOS STARS À  D'AUTRES DATES

Sam-Mrkc1 

La photo est prise sur le terrain de Marrakech, on remarquera le clocher de l'église des Saints-Martyrs: Daniel commente:"à coté de Chinois, Kupper, je crois à sa droite"  Michel Simon complète: "je ne reconnais que Chinois , debout 2ème à partir de la gauche ; et Dédé Arbacette accroupi , à droite". Marcel Martin reconnait avec certitude:"accroupis à gauche Joseph D'Anna (père de Gilbert) que l'on appelait familièrement PÉPINO, à droite bien entendu André ARBACETTE."

Sam-Mrkc2 

L'Équipe de la saison ... : Daniel commente: "je reconnais Bottini le gardien de but à coté de Chinois et Pierrot Juncas sous Bottini..." Michel Simon ajoute: "Debout , de gauche à droite : Bouceta , Chinois , Robert Bottini , ? , ? , David Cohen; Accroupis , de gauche à droite : Pierrot Juncas , ?  , Fouché , N'jar , et Dédé Arbacette ." Pour Marcel: "rang du haut en 6 , c'est Moretti".

Daniel Arbacette a retrouvé deux articles dans la presse de l'époque. "Le Petit marocain" nous parle de nos stars. Une défaite honorable face au GALLIA CLUB d'ORAN et plus loin une victoire.

SAMcontreGallia

Kasmach, Dinjean, Salas, D'Anna, Taïbi, Ben Hocine, Feneyrol, N’Jar, Roggero, Clairouin, Arbacette.

Gallia club oranais bat Sports Athétiques Marrakchi par 2 buts à 1

L’on escomptait généralement dans les milieux sportifs, une victoire assez nette des Gallistes, don’t l’excellente forme s’affirmait à chacune de leurs rencontres, sur l’équipe de Marrakech qui, pour la première fois, participait à la competition proper de la Coupe de l’Afrique du Nord.

Les premiers échanges semblaient, en effet, confirmer cette opinion, lorsque les coqs, malgré un vent violent contre lequel ils avaient à lutter, surent imposer leur jeu, s’assurere le contrôle de la balle et déborder bien souvent la défense adverse. Mais leur ligne d’avants n’avait pas hier, la cohésion indispensable pour traduire efficacement leur supériorité.

Les Marrakchi jouèrent avec un coeur admirable. Dominés en technique, ils suppléèrent à cet inconvenient par une grande activité ne laissant aucun répit à leurs adversaries et contre-attaquants avec soudaineté dès que les circonstances le leur permettaient. D’ailleurs, ils réussirent ainsi un but d’un pur classicisme, qui souleva des applaudisselments prolongés tant l’action qui l’amena fut conduite avec rapidité, souplesse et précision. Ce fut certainement le plus joli but de la partie.

La division d’attaque semble supérieure à la défense. Cette dernière fut hésitante et maladroite, notamment Dinjean, qui eut des loupés bien dangereux. Le goal Kasmach donna l’impression, au début, de manquer d’assurance, mais il se racheta par la suite et réussit même, en deuxième mi-temps, des arrêts, fort difficiles. Salas fut le plus régulier. La ligne intermédiaire est d’une valeur moyenne. Taïbi en est l’élément le plus marquant. Parmi les attaquants Feneyrol et N’Jar ont produit la meilleure impression. En résumé, une bonne équipe au moral relevé, à l’esprit sportif, pratiquant un jeu agreéable, mais un peu lent.

La classe du Gallia était certainement supérieure à celle des Marocains. Cependant sa partie d’hier est la plus décevante qu’il ait faite au cours de la saison. L’on doit dire que le vent violent qui soufflait en rafales nuisit à la beauté du jeu et rendit extrémement pénibles le contrôle de la balle et les divers mouvements.

L’absence de Lazaro I, blessé, se fit sentir, surtout en seconde mi-temps, alors que la ligne d’attaque était complètement désaxée et où la presence de Maléo eut été si précieuse. Barbier fit bien le peu qu’il eut à faire. Alcaraz et Malvy furent eux-mêmes. Ils jouèrent mieux en première mi-temps aidés par le vent. Confiants dans l’issue du match, ils se trouvaient constamment éloignés de leur but et excellents. Maléo notamment, qui eut le mérite de marquer le but de la victoire après un effort personnel. Chez les avants, Lazaro II et Beltramo firent de la bonne besogne. Boillat, après un début promotteur, où il réussit un but de très belle facture, faiblit considérablement. Scotto et Ouada furent brouillons. Ils imprimèrent toutefois à la partie une cadence rapide qui en fut, hélas! Le seul attrait.

À l’appel de M. Winchel, arbitre interregional de la Ligue d’Alger, les équipes se présentent dans la formation suivante:

S.A.M.: Kasmach, Dinjean, Salas, D'Anna, Taïbi, Ben Hocine, Feneyrol, N’Jar, Roggero, Clairouin, Arbacette.

G.C.O.: Barbier, Akaraz, Malvy, Lahouari, Matéo, Soler, Beltramo, Scotto, Ouada, Lazaro II, Boillat.

Après échange de fanions, le toss est gagné par Matéo et Roggero engage.

La première attaque est menée par Beltramo et Scotto, à laquelle réplique une descente rapide de Feneyrol et ClérouinLe jeu est serré, aussi le vent conduit-il souvent la balle en touche. Deux coups francs contre Marrakech et un autre contre le Gallia ne donnent aucun résultat. Matéo se distinguee par une poussée très vive, mais son shoot passe au-dessus de la barre transversale. Les Marocains avantagés par le vent ont le tort de ne pas porter leurs attaques vers la droite et se laissent guider par lui. Ils perdent ainsi le contrôle de la balle trop légère qui semble constamment attirée vers la touche. Un centre précis de Beltramo met les buts de Kasmach en grand danger. La défense marocaine flotte, quelques loupés ne sont pas mis à profit par l’attaque galliste et Taïbi parvient à dégager.

Sur une nouvelle attaque des verts Dinjean loupe encore, mais cette fois c’est Salas qui rétablit l’ordre. Une descente rapide des marocains met Barbier en difficultés. Celui-ci ne parvient pas à bloquer et Ruggièro met de peu à côté. Un joli shoot de Beltramo qui bénéficie de la maladresse d’un arrière passé à côté. Le Gallia produit un meilleur jeu que son adversaire qui ne semble pas goûter la cadence rapide qui lui est imposée. Un corner contre Marrakech ne donne pas de résultat, Salas dégageant de la tête.

Une belle course de Feneyrol le long de la touche laisse Lahouari sur place. L’ailier gauche marocain centre impeccablement. Arbacette reprend de vollée, mais la balle passé à côté. Barbier intercepte ensuite avec à-propos un centre-shoot de D’Anna.

Puis, c’est une très belle descente de toute la ligne du Gallia qui, parties de la droite, trouve Boillat en bonne position. Le shoot de l’ailier gauche, bien ajusté ne laisse aucune chance à Kasmach et c’est le premier but pour le Gallia

GCO: 1  - SAM : 0

Les mouvements se poursuivent avec autant de rapidité, mais les belles phases sont plutôt rares. Les Marocains se font plus menaçants et  dominent un court instant. Un beau centre de Arbacette est bien repris par N’Jar, mais la balle lancée avec force passe à quelques centimetres du montant, alors que Barbier était battu. Ouada, seul à six metres devant Kasmarch est toujours assez maladroit pour louper lamentablement son shoot, laissant ainsi passer une occasion inespérée d’augmenter le score. Boillat drible Dinjean et centre devant les buts marocains, Scotto reprend, mais son tir mal ajusté se perd en touche. Kasmach manque de sûreté dans ses blocages, mais il parvient chaque fois à s’en tirer avec bonheur. Pendant un bon moment les touches se succèdent sans interruption et le public manifeste.

Un beau tir à ras-de-terre de Clairouin est magistralement stoppé par BarbierPuis, une belle descente du Gallia est difficilement remballée par Salas et Dinjean, et voici la mi-temps. La victoire du Gallia ne fait aucun doute, puisque le vent qui décidément joue un grand role dans cette partie devrait favoriser l’équipe locale.

La reprise voit cependant les Marocains manifester une plus grande activité et,  quoique dominés, ils ne cherchent pas à fermer le jeu. Bien au contraire, ils profitent de la position de leurs adversaries qui jouent tous l’attaque pour mieux déveloper leurs mouvements offensifs. Cependant ils doivent surtout songer à se defendre, car le jeu se maintient le plus souvent dans leur camp. Un shoot d’Ouada est bien stoppé par Kasmach qui prend confiance et se montre meme parfois téméraire. D’ailleurs une de ses interceptions empêche la réalisation d’un but qui paraissait acquis quand Lazaro, à trois metres de lui, s’apprêtait à loger la balle dans les filets.

Puis les touches recommencent et le jeu devient  quelconque. Le Gallia domine le plus souvent, mais les avants sont mal placés et rendent ainsi l’interception facile. À la suite d’une descente à toute allure de la ligne d’avants marocaine, Feneyrol drible Lahouari, poursuit sa course et centre impeccablement devant les buts de Barbier. N’Jar surgit et, dans la foulée, reprend et marque un but magnifique. Cet exploit est longuement applaudi par un public très impartial.

GCO: 1 – SAM: 1 .

Mais le Gallia qui semblait un peu vivre sur son avance, se reprend et harcèle la défense marocaine. Il domine largement mais le jeu demeure sans attrait. Boillat réussit, sur passé de Lazaro, un shoot superbe de puissance et de precision que le goal marocain pare avec décision. Kasnach se distingue encore en stoppant un tir très dur de Lazaro II et bientôt le vent étant moins violent, le jeu devient plus agréable. Les Marocains luttent toujours avec autant d’énergie et témoignent d’un bel esprit sportif. Ce n’est que cinq minutes avant la fin que Matéo, qui depuis un moment ne jouait plus que l’attaque, fonce dans son style particulier et, dans la foulée, place un shoot hors de portée de Kasmach et donne ainsi la victoire à son club.

GCO: 2 – SAM : 1 .

Les derniers échanges sont plutôt favorables aux Marocains, mais les Gallistes sont maintenant plus confiants et c’est avec la plus grande joie qu’ils entendent le coup de sifflet final qui consacre leur victoire indiscutable et méritée. M. Winchel arbitra avec autorité, clairvoyance et impartialité. Sous sa direction, la partie n’eut à souffrir d’aucune irrégularité.  F.M.

Victoire-Maroc2-FranceB1 

Lundi 13 avril 1937 – Le petit marocain - Les grands matches de football

La victoire de l’Équipe marocaine sur les équipiers B de France.

Une fois de plus le Maroc a battu l’équipe B de France. Ni meilleur, ni plus mauvais que ses devanciers, le ONZE marocain a battu, Presque avec facilité, les représentants du foot-ball français. Nous savons bien que l’équipe B de France n’est que la réserve de l’équipe nationale. On pourra nous dire qu’on a voulu, à Paris, essayer de nouveaux joueurs et que l’occasion était belle de donner leurs chances à ceux qui seront; peut-être, les internationaux de demain. Pour nous, marocains, le match France-Maroc est toujours attendu avec beaucoup d’intérêt. Trois fois sur quatre, nous avons eu la même déception et celle-ci est si vive qu’on en oublie presque de se réjouir d’une victoire qui n’est flatteuse qu’en superficie. Vraiment, les sélectionneurs français ont trop beau jeu: vainqueur, leur formation mérite des louanges et  démontre amplement que point n’est besoin de se forcer beaucoup pour battre les petits marocains. Vaincue, elle a mille excuses, après celle, capitale, de n’être qu’un pale reflet du football français. Le déplacement est lointain, difficile. On ne pouvait faire mieux disent les dirigeants. Nous l’admettions bien volontiers. Mais que deviennent, dans cette affaire les sportifs marocains ? On se fait une trop grande idée d’un match France-Maroc; nous attachons trop d’importance à la visite des footbaleurs de France pour nous contenter d’un vague à peu près. Loin de nous la pensée de juger le football français sur ce que nous vîmes hier. Nous le savons bien supérieur à cela. Nous avons l’impression d’êtrre traités un peu cavalièrement et la deception est grande et pourrait avoir des suites graves.

L’Equipe de France,  propagandiste du sport national doit venir ici nous rappeler que la fédération française s’intéresse à nous, elle doit jouer un rôle de professeur et laisser dans l’esprit de tous la certitude que ce match France-Maroc est réellement un événement sportif ne pouvant avoir que d’heureuses consequences.

Nous n’avons pas la pretention d’avoir progressé au point de battre les meilleurs footbaleurs de France, ni même leurs éventuels remplaçants. Il faut donc admettre et c’est une triste constatation, que les précédentes leçons n’ont pa porté leurs fruits et qu’on continue à considérer le match France-Maroc comme une petite formalité dont le résultat n’est d’aucune importance. C’est cela que nous ne voulons pas. Nous voulons bien être battus, mais nous voulons être pris au sérieux et aimerions beaucoup mieux une sévère défaite qu’une victoire qui ne prouve rien. Après les magnifiques exhibitions des footbaleurs étrangers pour les fêtes de fin d’année que peut-on penser du jeu de l’équipe B de France alors qu’on affirme partout les progres du football français?

Certes, il ne faut demander à un match international que ce qu’il peut donner et nous savons bien que la forme et la valeur ne s’affirment pas toujours. Nous craignons fort cependant que des matches France-Maroc du genre de celui d’hier ne causent une telle deception qu’ils soient plus nuisibles qu’utiles au développement du football, sport roi en ce pays cependant. Les efforts des dirigeants du football marocains, le dévouement de M. Bonnen et de ses collaborateurs, le travail des joueurs et des clubs, l’esprit sportif de notre public, son enthousiasme pour tout ce qui touche au sport ne méritent pas cela.

Comme il s’annonçait bien ce match cependant, et à quelle belle fête du sport il a donné lieu.. Sur un stade en bon état, réaménagé spécialement pour la circonstance. Un public nombreux et vibrant fit aux joueurs le meilleur accueil.  M. le Résident general (Général Noguès) lui-même avait bien voulu présider cette grande manifestation. Le temps était magnifique, malgré le vent. De partout, de Meknes, Fes, Marrakech, Rabat, Mazagan, trains et cars avaient amené à Casablanca un grand nombre de sportifs et de nombreuses personnalités étaient présentes. La musique des  zouaves ajoutait encore au charme de la journée. Quand retentit la Marseillaise, quand on présenta les équipes, on sentit que tout  le monde était conquis et se préparait à participer intensément aux exploits des joueurs.

Le grand enseignement à tirer de la partie. Le ONZE marocain a joué un très beau match nullemrnt découragé par un premier but français poussé des offensives et se défendit vaillamment. Sa ténacité a été remarquable et on n’eut jamais l’impression qu’il était en difficulté. Dominé en technique  le ONZE marocain s’est beaucoup dépensé et son ardeur et son cran lui ont permis de tenir tête à ses adversaries. Hier les marocains ont joué avec ardeur et cran; mais ne furent pas inférieurs  en techniques. Le Maroc a gagné. C’est toute justice. Citerons-nous des noms ? Tous ont bien joué et méritent des félicitations et nous ne voyons pas  de mention spéciale à décerner à tel ou tel.

Du côté des Français ? trois hommes , en premier lieu Beck, DaRui  et …Singer, Meuriss, Unser, Martin, Illiet, Ozenne, Bordier, Presch.

Maroc. – Albacette, Clairouin, Kupper, P.Pédémonte, Fagnoni, Trimbo, Ben Barek, Hernandez, Détrée, F.Pédémonte, Mekki. (Dans cette équipe marocaine Arbacette, Clairouin, Kupper du SAM forment l'ossature de la ligne d'avants)

Face au vent et au soleil, le Maroc engage.. Aussitôt les bleus interceptent et sont arrêtés par l’intervention de Ben Barek. Le Maroc réplique.  Un essai de Trimbo est stoppé par Da Rui. Une série de passes ramènent les bleus sur les buts marocains. Détrée n’est pas à son affaire et ses interventions manquent de sureté. Les buts sont cependant dégagés et le Maroc remonte le terrain. Un coup franc pour les visiteurs est tire sur Beck qui sert aussitôt Martin; Trimbo l’arrête.  Une vive riposte marocaine est poursuivie par Clairouin qui déplace à droite où P.Pédémonte reprend mais tire au-dessus. L’attaque revient par l’aile gauche, mais le centre d’Albacette est renvoyé. Le jeu est rapide et les attaques se succèdent à vive allure. Détrée, qui a surmonté sa défaillance du début surveille étroitement Martin qui a fort à faire pour lui fausser compagnie. Un servive de Kupper à Albacette n’est pas repris et sur réplique française Martin, hors jeu, fait échouer l’attaque. Le coup franc est contrôlé par Meuriss qui sert à droite où Détrée remballe. Clairouin ébauche une percée qui sera arrêtée par Bordier. Un nouveau coup franc pour les bleus échoit à Illet qui ouvre sur Martin. Le petit ailier se rabat et place un shoot sec que Mekki ne peut maîtriser. Il lache sa balle et Illet qui a suivi n’a plus qu'à la pousser dans les buts.

France 1.

Remise en jeu. Coup franc au Maroc, Ben Barek sert l'aile Pédémonte-Fagnoni. Mais le centre est perdu. Une intervention décidée de Jameron brise une tentative locale.  Puis coup sur coup deux attaques marocaines sont infructueuses, la défense adverse faisant bonne garde et Da Rui effectuent un plongeon audacieux dans les jambs de Kupper. Mais les rouges activent l’allure et sur une série de passes en hauteur menée par la triplette centrale. Bordier se fait prendre de vitesse. La sortie de Da Rui laisse les buts vides et Clairouin et Albacette se précipitent, marquent en force le premier but marocain.

France 1 – Maroc 1.

Dès la remise en jeu les bleus envahissant le camp marocain. Tour à tour F.Pédamonte et Détrée  doivent intervenir, bien  soutenus par la ligne intermédiaire. Un essai au but de Beck est bloqué au départ par Détrée qui passé ensuite à Ben Barek. L'attaque rouge est servie et Kupper lance Albacette qui en combinaison avec Clairouin mène une dangereuse attaque.

Ben Barek se met encore en vedette en brisant une percée d’Illiet. Les bleus reviennent par la droite où François Pédémonte stoppe le mouvement. Une remise en jeu de la touche amorce une attaque des rouges, Kupper fonce et shoote à côté. La rapidité d’action des marocains surprend les visiteurs qui se laissent parfois déborder. Fagnoni bien que très surveillé s’échappe et son déplacement de jeu porte l’attaque sur l’aile gauche marocaine. Clairouin tente l’essai mais Da Rui stoppe. Aussitôt à l’attaque les rouges débordent la défense française. La balle revient au centre. Kupper la glisse vers Clairouin qui la cède à Albacette. Un shoot placé de près et le deuxième but est acquis.

Maroc 2 – France 1 .

Surpris les bleus descendent en vitesse mais les marocains repliés ne leur laissent aucun répit. Réplique locale. La balle file sur Bordier qui la passé à Da Rui. Puis les visiteurs repartent mais Hernandez arrête Presch pour servir Ben Barek. La réplique rouge s’annonce extrémement rapide, Kupper sert Clairouin qui file entre les deux arrières. Mais au moment où il va placer un tir de très près, un défenseur bleu n'hésite pas à l’étendre à terre. La faute n’est pas sifflée et cela n’a pass l’heur de plaire au public qui manifeste bruyamment.

Le jeu ne se poursuit pas moins et Mekki doit intervenir sur coup franc à la France. Un nouvel arrêt de Mekki précède une attaque rapide des rouges que Jasseron remballe. Mais les locaux redoublent de vitesse et Kupper lance Clairouin qui après avoir évité deux adversaries  place de 15 metres un superbe tir à raz de terre. Da Rui laisse filer entre ses doigts la balle  qui roule doucement dans ses buts.

Maroc 3 – France 1 .

Remise en jeu. Descente française terminée par un tir d’Ozenne que Mekki dévie en corner.

Par une série de passes les Français reviennent mais se heurtent au  tandem Détrée-F. Pédémonte. Interventipn de Trimbo qui passe à Kupper en hauteur. La reprise de tête du marrakchi est stoppée par Da Rui. Le temps s’écoule et les violentes réactions françaises restent infructueuses. Le repos est atteint  sans autre modification au score.

 Deuxième mi-temps - Le superbe début des marocains n’a pas été sans provoquer les commentaries de la galerie. Le public marocain il faut bien le dire est un peu déçu par le jeu de la formation française et ses appréciations ne laissent percer aucune indulgence. Que va-t-il se produire maintenant que le Maroc va bénéficier de l’aide du vent et jouer avec le soleil dans le dos?

La reprise s’engage, rapide, nette, ardente. Les bleus se sont bien repris et ne laissent rien au hazard, sachant avec quelle rapidité leur moindre faute sera exploitée. Mais peu de temps s’est écoulé lorque la triplette centrale marocaine reprend un centre d’Albacète. La défense française désorganisée est prise en défaut. Da Rui tente vainement de sauver la situation. Géné, il manqué la reception. Clairoin est prompt à controler et donne le quatrième but à l’équipe marocaine.

Maroc: 4 ; France : 1 .

Clairouin

Assurés d’un succés qui ne paraît guère pouvoir leur échapper, les rouges multiplient leurs attaques. Une ligne intermédiaire qui fait preuve d’une maîtrise presqu’absolue donne à l’équipe marocaine un allant et un …..(ici la coupure de journal est altérée et par conséquent plusieurs phrases sont illisibles) ...d’un shoot. Détrée laisse filer la balle entre ses jambes.  Mekki surpris, en fait autant et c’est le deuxième but pour la France.

Maroc : 4 ; France : 2 .

Ce succès incite les joueurs français à redoubler d’ardeur. Mais les réactions marocaines rétablissent l’équilibre. Les rouges repassent à l’attaque, et Da Rui, en plusieurs occasions, doit intervenir pour protéger ses buts contre les attaques incisives des  avants marocains déchaînés. Jameron renvoie loin sur attaque menée par Paul Pédémonte.  Meuriss ouvre sur Martin qui passé au centre où Beck est bouclé. Ben Barek sert Kupper qui lance Clairouin. Près des buts, Kupper contrôle. Le but paraît immanquable, mais l’avant centre marocain envoie la balle dans les bras de Da Rui. Une réplique des bleus traverse le terrain. Ozenne et Presch descendent rapidement et François Pédémonte concède un corner à la dernière seconde. C’est la fin, car monsieur Conrie aussitôt arrête les hostailités.

Ces deux articles nous transportent dans l'athmosphère de l'époque. Nous remercions Daniel Arbacette de nous permettre de retrouver l'ambiance des matches d'autrefois et de nous offrir la mémoire de nos stars marrakchis.

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Le Docteur Michel SIMON (ancien du Lycée Mangin) nous parle d'autres stars du SAM et du plus titré des footbaleurs de Marrakech, Just FONTAINE, meilleur buteur jamais égalé en Champion-nat du monde. Justou joua aussi à l'ASM à ses débuts. Michel SIMON nous rappelle que Marcel CERDAN, avant de devenir Champion du monde de boxe joua dans l'équipe d'avants de l'Idéal-Casa et aussi dans l'équipe du Maroc. Michel SIMON nous envoie des photos de ses grands amis sportifs après avoir découvert le blog: "J'ai découvert hier , fortuitement , le blog "Mangin @ Marrakech". Une petite merveille , et je n'ai pas la louange facile . Il a éclairé mon existence : mes très sincères compliments et mes remerciements . Je ne décolle plus de ce site." Michel SIMON et Roger BEAU sont très liés d'amitié depuis leur enfance. Ils se voient souvent. 

Michel SIMON nous montre des photos de ses amis sportifs marrakchis devenus stars internationales et dont il a conservé l'amitié. La presse n'a pas manqué de signaler le passage de Justou chez lui à Aubagne.

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Justou , son épouse Arlette ; Michel et Enrico Macias dans sa villa de Saint-Tropez .

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Michel sur son bateau ,en Espagne , avec Joseph Thomas , successeur de Robert Bottini dans la cage du SAM ; et Marcel Cerdan .

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Dans le restaurant de Paul Cerdan à Playa de Aro en Espagne à l'occasion d'une rencontre de SALAM SPORTS: Michel avec Joseph Thomas et les 3 frères Cerdan.

Ces photos d'amis nous permettent d'évoquer aussi d'autres joueurs du SAM et notamment les gardiens de buts Robert Bottini et Joseph Thomas. Nous les trouvons tous les deux à l'occasion d'un match en 1947 ou 1948 où le SAM battit l'IDÉAL-CASA au Stade PHILIP par 2 à 0

Sam-Ideal-Casa-1947-48 Il s'agit d'une photo parue sur la Revue Salam Marrakech n°46. Cette revue rassemble de nombreux souvenirs sur tous les sujets qui concernent Marrakech autrefois et organise le Moussem d'Avignon. Debouts de gauche à droite: Joseph THOMAS à côté de Robert BOTTINI, puis BOUCETA et derrière lui Mr BRUS, SAROUILLE, puis SALEM, MORETTI et Ahmed NACIRI dit Chinois. Accroupis: Pierre JUNCAS, DJILALI, Pierre FOUCHÉ, N"JAR et David COHEN

SCALICI AUGUSTE

Marcel Martin nous fait l'amitié de partager avec nous une photo à propos de Marcel CERDAN et du club IDÉAL-CASA: "Pour préciser ce que dit Michel SIMON je joins une photographie que l'épouse de mon Oncle Auguste SCALICI (+) m'a fait passer. Il fut Goal du club ICM  IDEAL CLUB MAROCAIN dont le terrain était situé au quartier Bourgogne de Casablanca. L'équipe disputait alors le championnat du Maroc. Mon oncle joua ensuite une année au SAM en 1954/1955. La photographie confirme le fait que Marcel CERDAN était fou de foot et qu'il jouait au grand dam de son père dans l'équipe de l'IDEAL dans les années 1947/49. Il fut donc le coéquipier de mon oncle. Sur la photographie où ils sont trois mon oncle SCALICI est celui qui se tient à la gauche de CERDAN. " Bravo Marcel et bravo aussi à ta tante pour cette tranche de souvenirs. Jean NAVARRO précise: "La personne que Marcel CERDAN tient par le cou est mon père Joseph NAVARRO." Bienvenue à Jean parmi les marrakchis !

PMD 23 février 1941 s

Ce cliché pris le 23 fevrier 1941 stade du Hartsi à Marrakech, a été transmis par madame Dumonteil et sa fille France à Roger Beau. L'équipe est composée de gauche à droite de HISTER, LOCHOT, LACAZE, ISSAD, SALIN, MAMMERI, BEN ABBES, YOUSSEF, Abderrhaman KHÂTIB, Moulay Ahmed ALAOUI, Marcel ZANZOURI. Qui nous parlera de cette équipe et de ces joueurs qui évoluaient à l'époque ? Moulay Ahmed ALAOUI est-il le futur ministre de l'Industrie et des Mines ? Abderrahmane El Khatib est-il le futur ministre de la Jeunesse et des Sports, puis ministre de l'Intérieur ? Marcel André Zanzouri est évidemment le médecin bien connu de Marrakech. De quel LACAZE s'agit-il... Robert ou son frère ? Bravo à Roger Beau pour cette énigme politico-sportive ! A noter que Driss MAMMERI, Robert LACAZE et Abderrhaman KhÂTIB étaient dans la même classe de Philo au Lycée Mangin.

MERCI À TOUS LES TROIS: ÉVELYNE DUCOURNEAU, DANIEL ARBACETTE ET MICHEL SIMON POUR CE RETOUR DANS LA MÉMOIRE MARRAKCHIE MAINTENUE PAR L'AMITIÉ. 

En espérant que ces souvenirs du Guéliz et du SAM en feront surgir d'autres dans les mémoires et que nous pourrons les partager sur le blog ainsi qu'au Moussem des 14-15 juin prochain.