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MANGIN@MARRAKECH
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23 septembre 2014

NOUVEAUX RÉCITS SUR LES SAINTS-MARTYRS DE MARRAKECH

UN REPORTER NOUS RACONTE LES DÉBUTS

L'Inauguration de l'Église des Saints-Martyrs de Marrakech

31-St-Martyrs-31-6 Photo de l'Église des Saints-Martyrs à l'époque de son inauguration. Pour l'histoire des cinq martyrs, voir la page du 16 janvier.

shana_tova

SOUHAITONS UNE BONNE ANNÉE À NOS AMIS JUIFS DE MARRAKECH À L'OCCASION DES FÊTES DE ROCH HACHANA QUI COMMENCENT MERCREDI 24 À LA TOMBÉE DE LA NUIT ET SE DÉROULENT LES 25 & 26 SEPTEMBRE: SHANA TOVA . Que cette année 5775 soit douce comme le miel, qu'elle apporte à tous le bonheur, la paix, la santé et la prospérité.

On remarquera dans le cours du récit sur l'inauguration de l'église des Saints-Martyrs de Marrakech les préoccupations du reporter et de ses lecteurs catholiques en 1931, alors que la pacification du Maroc n'est pas encore totalement terminée dans la région proche de Ouarzazate.

Le 13 décembre 1931 fut inaugurée à Marrakech la nouvelle église du Guéliz, dédiée aux cinq Saints-Martyrs franciscains de Marrakech.
À la cérémoniee assistaient les notabilités ecclésiastiques, civiles et militaires: Mgr Dané, supérieur régulier des Pères franciscains du Maroc; le R.P. Henry Koëhler, vicaire général; les R.R.P.P. Apollinaire Colombié et Antoine Combes, anciens curés de Marrakech; le R.P. Jean-Joseph Rageys, curé actuel du Guéliz; le P. Achille Léon, directeur de la Revue Le Maroc Catholique et secrétaire particulier de Mgr Vielle; la Révérende Mère provinciale de Rabat; le Général Catroux, commandant la Région; son adjoint civil M. Holmagrand; M. Getten, chef des Services municipaux.
Après la bénédiction de l'Église à 9 heures, par Sa Grandeur Mgr Vielle, évêque de Rabat, la messe fut célébrée par Mgr Bétansos, évêque de Tanger. Ensuite, une kermesse qui eut un plein succès, se déroula jusqu'au soir sous l'oliveraie avoisinante; elle fut inaugurée par Mgr Vielle; la Musique du 4e Étranger, sous le commandement de M. le Capitaine Lucien Adolphe Perdereau, s'y dépensa inlassablement.
À 37 mètres au-dessus du sol s'élève la Croix; ainsi se réalise le rêve des premiers missionnaires qui, au 13e siècle, vinrent au Maroc prêcher l'Évangile. 
Car la première mission à Marrakech fut fondée en 1220, par Saint François d'Assise lui-même; il envoya cinq franciscains auxquels l'Église est consacrée qui, après être venus de Ceuta à la suite d'une colonne militaire, furent martyrisés à Marrakech-la-Rouge.
Ensuite la mission fut confiée aux franciscains espagnols: période de stagnation, en raison des difficultés créées par les Sultans et les indigènes.
Au XVIIIe siècle, la mission refleurit avec Jean de Prado qui subit le martyr devant Bab Agnaou, la porte portugaise. Après avoir, par miracle, échappé au bûcher, Jean de Prado fut lapidé, frappé à coups de cimeterre et jeté dans un oued dont le cours depuis est devenu souterrain... Son corps fut porté par les eaux de l'oued jusquà un moulin où des Chrétiens le recueillirent.
Depuis - exactement en 1908 - les Franciscains français reprirent la mission en mains, et ce sont eux qui la détiennent, mais dimanche les pères français ont été heureux de saluer leurs confrères espagnols, Mgr Bétansos évêque de Tanger, les Pères de Safi et de Mogador, successeurs du Pionnier valeureux qui paya de son sang la présence ici de la Sainte Croix.
La nouvelle église, d'architecture lombardo-vénitienne, mélangée de style zaouïa, que rappelle sa coupole, fait grand honneur à l'architecte qui l'a conçue et à l'entrepreneur qui l'a exécutée ( qui nous dira leurs noms ?). Sa robe extérieure, parmi les palmes, veut être digne du Maître qui l'habite: l'intérieur, par contre, est nu, non seulement du fait qu'elle sort seulement de terre, mais aussi du fait des efforts pécuniers considérables qu'il a fallu déjà consentir. Aussi les Pères franciscains, dont l'énergie pieuse a déjà mené à bien une tâche surhumaine, me prient-ils de faire appel à la générosité des croyants, afin de pouvoir, sur les murs de l'égllise de Marrakech, inscrire leur dévotion artistique et pieuse: entre autres, une fresque, représentaant les Saints Martyrs, est ardemment souhaitée, je le sais.... (la fresque fut réalisée par les frères André (OP) et Jacques Bouton, vingt ans plus tard, en 1951)
Nombreux sont ceux qui, de leur obole, voudront aider à parachever le bouquet composé pour le Divin Maître en ciel d'Islam.
Ainsi parmi les minarets de ce pays, épousant leur style, se dressera, plus fière encore, la mosquée des roumis, qui n'entend pas combattre les croyances indigènes, mais afin que, pour nous autres, venus de loin de chez nous; il y ait l'accueil de l'église, comme en ce village au delà des mers... De l'Église, où en cérémonie joyeuse, jadis nous aurons été portés, où naguère en tremblant fut béni notre amoureux couple, où demain, dans l'apparente mort, sera bénie notre dépouille pour que notre âme s'en aille rejoindre les cinq Bienheureux Martyrs de Maroc-la-Rouge. 
Paul Henry.
Cet article du journaliste Paul Henry est intéressant à plus d'un titre car il nous donne des précisions qui n'étaient pas encore  réunies jusque là sur ce blog.
L'article ne l'indique pas, mais c'est contre leur gré que les franciscains espagnols ont laissé leur place aux franciscains français. C'était une décision du Général d'Amade en 1908, commandant des forces françaises au Maroc qui entra en conflit avec le légat du Pape à ce sujet. Finalement Lyautey fut préféré à d'Amade comme Résident général, mais les aumôniers franciscains furent quand même français, sauf à Tanger et dans la zone espagnole. Lyautey fit rémunérer par l'armée un aumônier catholique par région et deux aumôniers protestants pour tout le Maroc. Il y avait aussi une aumônerie musulmane et une aumônerie israélite.
Les prêtres de Marrakech sont mieux identifiés à partir de 1912, même si nos informations sont incomplètes à leur sujet.

Pere-Fabre-MRK-1912

Le prêtre qui a suivi la colonne Mangin en septembre 1912 était aumônier militaire, il s'appelait Austinde Castaing mais n'est pas resté  à Marrakech. Le Père Michel Fabre fut assassiné lors du soulèvement de Fez, le 17 avril 1912. Le photographe Maillet a pris des clichés de l'aumonier Castaing à l'occasion de la première messe à Marrakech probablement le dimanche 15 septembre 1912. Des cartes postales furent éditées.
Par la suite le Père Apollinaire Colombié deuxieme curé de Marrakech prit en location la maison de la rue Derb Nakous pour loger en Médina y aménager une petite chapelle et organiser des réunions. Lyautey allait à cette chapelle quand il logeait à la Bahia. Les messes du dimanche se faisaient à Dar Beida car le camp Mangin était en construction et la plupart des européens vivaient en Médina. Au début de l'été 1913 le Père Apollinaire obtient de l'armée une baraque en planches au Guéliz qu'il transforme en chapelle provisoire. Il y célèbre la messe un dimanche sur deux. Il lance un appel pour obtenir des fonds qui vont lui permettre de construire une chapelle en dur. La chapelle sera construite rue de La Mehala près de la future Gare des CFM à partir du 11 janvier 1919 et dédiée au Bienheureux Jean de Prado; certains se souviennent de cette chapelle affectée aux  aumoneries dès 1932. L'aumônier Moreau de Bellaing y officiait. La baraque en planches qui avait servi 6 ans fut désaffectée et rendue à l'armée. Le blog a présenté des cartes postales de --> la collection Bazooka Joe sur les églises de Marrakech. Une parenthèse sur le prêtre franciscain espagnol: Jean de Prado naquit vers 1565 dans le Royaume de Léon et fit ses études à l'université de Salamanque. Juan de Prado était en 1620 en résidence au couvent de Cadix quant il conçut le projet de recommencer l'évangélisation du Maroc à l'instar des cinq Saints Martyrs de 1220. Passant par Ceuta et après de multiples contre temps, il arriva à Marrakech. Mais fut arrêté et mis en prison quelques mois après son arrivée à destination.  il comparut devant le nouveau sultan Moulay-al-Walid (1631-1636) de la dynastie Saadienne qu'entouraient des rénégats. Il déclara sa foi en Jésus-Christ. Le sultan lui demanda :" Quelle loi est la meilleur, celle  des musulmans ou celle des chrétiens ?" Le franciscain répondit:  "Moulay, il n'y a pas de loi dans le monde qui puisse s'appeler telle et par laquelle quelqu'un puisse se sauver,  Celle-là seule est la véritable loi sinon la loi de mon Seigneur Jésus-Christ, laquelle nous chrétiens professons et observons. Couvert de bless Celle-là seule est la véritable Loi donnée par le Fils de Dieu qui est descendu du ciel enterre  se faisant homme et mourant sur une croix pour sauver tous les hommes. La votre n'est pas  une loi, mais un sssemblage de faussetés d'embrouillements et de mensonges avec lesquels le maudit Mahomet pervertit vos esprits, c'est pourquoi, lui et tous ceux  qui meurent dans l'observance de sa maudite loi  brûlent dans les enfers et y seront durant toute l'éternité. Le roi entendant cela, emporté de colère tira son sabre et en déchargea un si grand coup sur la tête qu'aussitôt il en sortit du sang en très grande abondance, il fut mené au bucher,c'était le Samedi 24 mai 1631, mais son corps entourré de flammes disparut dans le sous sol.
La cérémonie de béatification de Giovanni de Prado célébrée par Benoit XIII eut lieu à Saint-Pierre de Rome le 24 mai 1728 avec une très forte médiatisation symbolique et politique: musiques, machine avec la statue du missionnaire au milieu des flammes du martyre et avec une épée sanglante au-dessus de la tête, plusieurs ottaviari dans les églises franciscaines au cours des semaines suivantes avec apparats du peintre Antonio Bicchierai et commande de portraits. La scène du martyre fit l'objet d'une peinture d'Agostino Manucci exposée au Paiais Barberini à Rome.
Cependant la chapelle Jean de Prado de la rue de la Mehalla s'avéra vite trop excentrée et trop petite. Le Père Antoine Combes vint à Marrakech, mais son ministère principal se tenait à Mazagan, puis le Père Jean Joseph Rageys, dont nous savons qu'il était aumônier des Scouts en 1929. A la même époque le Père Junien Laroche était pretre à la Médina. Déchargé de paroisse il fut aumonier d'hopital à Casablanca et revint à Marrakech comme aumonier en 1948.

29-Jean-Joseph-Rageys

C'est le Père Rageys qui était curé de Marrakech à l'époque de la construction et de l'inauguration de l'église des Saints-Martyrs. En 1930 il avait déja créé un ouvroir.
Le Père Rageys fut ensuite nommé à Fez fin 1934 et remplacé à la paroisse des Saints Martyrs par le Père Henry Koehler. À ne pas confondre avec le Père Ange Koller qui était curé à Marrakech-Médina.

ange-koller-medina-1935

Le Père Ange Koller donna le nom de Notre Dame des Anges à l'église de la Médina ainsi qu'à une école primaire ; il y organisa des catéchismes. Les groupes de catéchismes se poursuivirent jusqu'en 1952, puis tout fut regroupé au Guéliz. 
En 1934 le Père Théophile Lamperti est nommé aumônier à Marrakech; mais malade, il ne restera que quelques mois et donnera sa démission de l'armée. La salle paroissiale bien connue des Coeurs vaillants et des Ames vaillantes a été inaugurée en 1935. Ce nouvel outil paroissial en faveur de la jeunesse va dynamiser la paroisse. Le Père Henry Koehler va célébrer la première messe au sommet du Toubkal le 5 mai 1935 avec l'assistance technique de la Harka (Club Alpin de Marrakech)

Koehler-Henry-toubkal-35 Le Père Henry Koehler, avec Charlet Marral et Jean-Marie Lanouzière. Deux membres de la Harka servirent la messe du Toubkal : Henri Petit de Mirbeck et M. Thibault.

En 1937 la communauté européenne prit de l'importance et par conséquent la paroisse des Saints Martyrs développa ses activités autour de son curé doyen. Le Père Emmanuel Prévot était son vicaire. Le père Koehler se fait photographier avec les Scouts, avec le Comité féminin et organise une fête à la mémoire des Saints Martyrs.

Henri-Koehler-Scouts-de-France-1936 Les principes chers à Baden Powel sont appliqués strictement. A l'époque la troupe est composée de deux patrouilles.

comité-directeur-ligue-feminine-action-catho-mrk-1937 Le père Koehler avec les Dames du Comité directeur de la Ligue féminine de l'Action catholique à Marrakech.

Saints-Martyrs-2mai1937

Le 2 mai 1937 c'était la fête à l'église des Saints Martyrs

La procession du 2 mai 1937

Le 2 mai devait être un jour de fête et son programme comportait les cérémonies les plus variées et les plus émouvantes. Tout d'abord, ce jour là, la Paroisse recevait la Visite officielle du Pasteur diocésain, puis elle célébrait les Noces d'Argent marocaines de son propre pasteur et enfin tout le monde se préparait à fêter dignement et bruyamment la kermesse printanière qui devait commencer à 3 heures après midi avec le Défilé des Cinq Parties du Monde.
A vrai dire, la Providence qui avait été invitée à la Fête, trouva bon de...modifier quelque peu le programme laborieusement mis sur pied, comme nous le verrons tout à l'heure.
Le matin, les cérémonies prévues se déroulèrent avec une rare beauté. Dès 7 heures Son Excellence Monseigneur Vielle célébrait la messe de Communion et distribuait près de 150 communions aux divers membres des oeuvres Paroissiales. À 9 heures le TRP Clément, vicaire général officiait pour les enfants. Entre temps l'église et ses abords connaissaient l"effervescence des grands préparatifs. Un nouvel Univers - à en juger par les affiches - se donnait rendez-vous dans la cour des jeux, dans la salle paroissiale et dans le calme et conventuel enclos du presbytère. 
À 10h30 la modeste cloche de notre glorieuse église (c'est d'ailleurs une petite voix tout à fait disproportionnée avec la grandeur et la beauté de l'édifice) tintait, puisqu'elle ne peut pas sonner, la sonnerie des grandes fêtes. À 10h45 précises, un magnifique cortège quittait le presbytère; Croisés eucharistiques et Coeurs Vaillants précédait la belle ligue des Tharcisius aux tuniques blanches sur lesquelles se détachent les clavi de pourpre sombre. Deux d'entr'eux portent le très beau calice et la patène offerts par la paroisse au R.P. Curé en souvenir de ses 25 années marocaines.
Derrière eux le jubilaire précède Son Excellence qu'assistent le R.P. Clément Etienne et le R.P. Ange  Koller, curé de la Médina.
À la porte de l'église le cortège s'arrête;. Monseigneur reçoit l'eau lustrale et l'encens puis aux accords d'un orchestre distingué, la procession gagne le sanctuaire.
La messe de Perosi interprétée par la Chorale soutenue par l'orchestre à cordes est vraiment belle et noble. À l'autel où le R.P. Henry Koehler célèbre entouré des grands acolythes vétus de blanc, la messe se déroula grave et vraiment pieuse. Tout à l'heure nous aurons le plaisir d'entendre le TRP Vicaire général décerner à nos Tharrisius le premier prix de cérémonies liturgiques au Maroc !
Après l'Évangile le R.P. Curé doyen donne lecture à Monseigneur de l'état paroissial et de celui des quatorze oeuvres existantes qui sollicitent ses énergies pastorales avec des résultats évidemment inégaux. Avec une très paternelle bonté Son Excellence Monseigneur Vielle, veut bien trouver des excuses aux défaillances et des motifs de louanges et d'encouragement dans le reste. Puis passant à la seconde partie de la fête, Monseigneur rappelle avec une complaisance où son coeur fait certainement entrer une grande part d'affectueuse exagération, la carrière du jubilaire (ou ses tribulations au Maroc): Meknes et sa fondation en 1912, le culte et l'image de Notre dame relevés en 1913 ( aumônier avec la Division marocaine en France de septembre 1914 à décembre 1915); puis Tanger avec la création de l'Église française dédiée à Ste Jeanne d'Arc; Rabat et l'Institut d'Études des Religions; Marrakech enfin avec le culte des Saints-Martyrs amplifié et rayonnant à travers tout le Maroc. Une humilité moins embarassée que celle de celui à qui s'adressait toutes ces bonnes choses en eut perdu le souffle. Heureusement le P. Curé ne défaillit pas et put chanter de bonne gorge la messe, jusqu'au bout...
A midi un déjeuner intime réunissait des hôtes de choix autour de Son Excellence: le menu fut bon, la cordialité entière, et l'éloquence des toasts courte mais chaleureuse.
Tout le monde cependant attendait que l'heure de la kermesse sonna...
Hélas, la divine Providence qui a ses secrets - pour nous bien impénétrables ! - marqua cette heure d'un signe fatal !
Déjà tout remuait dans la cour, le jardin, le presbytère, Monseigneur avait eu son repas troublé par une bande de dix noirs vétus de jupes de rafia, armés de lances horrifiques, mais paisiblement guidés par l'éminent vicaire du lieu; le RP Emmanuel Prévot. Ailleurs c'étaient des Laponnes préparant les harpons pour la pêche ou faisant rafraichir l'huile de foie de morue dans des seaux de glace. Puis, il y avait aussi les bruyantes fathmas, les coquettes normandes, les redoutables antillaises, les niçoises avec leurs fleurs, les Egyptiens près des pyramides... de boîtes à abattre, les Sioux et leurs fléchettes: au buffet qui s'installait sous les ombrages d'admirables "misses Chrysanthèmes" préparait le thé de Chine...
Mais voilà que
Du fond de l'horizon accourt avec furie Le plus terrible des Enfants
Que le Nord eut porté jusque-là dans ses flancs !... (La Fontaine, Le chêne et le roseau)
Un nuage rouge monte, s'élève, s'avance, les palmiers s'inclinent, se relèvent puis définitivement ploient toutes leurs branches, le vent entre en lice, rageur, méchant, violent, arrachant les guirlandes, démolissant les éventaires, soulevant des tourbillons acres de poussière... C'est la débâcle !.. pas tout à fait cependant. Les étalages trop fragiles sont portés en hâte dans la salle paroissiale qui cette fois encore est le Salut. Oh! bénie salle qui, si elle nous fut une source de misères, se révèle aujourd'hui comme un coup de maître et un havre de sécurité !
Depuis octobre la pluie n'a point paru à Marrakech depuis huit mois le ciel n'a pas daigné accorder une goutte d'eau à nos prières anxieuses et cette fois, c'est l'ouverture des vannes célestes !!! Tandis que le bled exulte, nos dames courageusement font face à la triste réalité d'une situation compromise! Songez, tous les soupers en plein air retenus et préparés ! ... On s'entasse dans le patio du presbytère, la bonne humeur, la gaité demeurent et font oublier le vélum déchiré et claquant sous l'averse, les guirlandes lamentablement trempées, tout ce qui d'une jolie chose a fait une froide et laide réalité.
Heureusement la dernière partie de la fête devait se passer à la salle paroissiale où tout un groupe d'artistes interprétaient un progtamme artistique et fort bien rendu. Si l'assista,nce fut réduite par la force des événements, la chaleur communicative des spectateurs - comme celle des rescapés d'un même naufrage - fait faire au bar quelques affaires. L'eau ne devait pas avoir le dernier mot devant de tels courages.
Et quand le lendemain un merveilleux et frais soleil se leva sur Marrakech tout le monde songeait à la tempête de la veille. Mais personne, j'en suis sûr, ne murmura contre le Seigneur ! Les gens du bled le bénissaient; Son Excellence se réjouissait de retrouver un pays plus "convenable" envers ses hôtes dans le Nord; le P. Curé se félicitait du cran de ses admirables ouvriers et ouvrières de la veille, les paroissiens étaient contents de voir leur Pasteur si sagement et surnaturellement satisfait...
Il avait raison tout de même celui qui, trempé, transi, bousculé par le vent s'en allait en disant "Ah ! ça, oui, c'est la kermesse héroïque ! ! ! "  (Article paru dans le Journal de l'Église catholique à Marrakech)
A noter que c'était à 3 jours près, le deuxieme anniversaire de la premiere messe au sommet du Toubkal: 5 mai 1935.

Saints-martyrs-ebn-attendant-la-rentrée-du-catéchisme-1937 Le titre de la photo ou apparaissent au premier prang des louveteaux parmi les autres enfants est: En attendant la rentrée du catéchisme.

P1070449

Le bâtiment est toujours debout aujourd'hui et va sur ses 80 ans. Une partie du préau a été fermée, l'entrée se fait par la bibliothèque. À l'horizon les immeubles se sont rapprochés et ont remplacé les palmiers. Beaucoup d'anciens marrakchis se souviennent des séances de cinéma les dimanches après midi.

En espérant que ces récits et ces images des années trente éveilleront des souvenirs plus récents (années 40, 50, 60, etc...)  que nos lecteurs catholiques ou autres voudront partager. En espérant aussi que certains reconnaitront les personnes photographiées (parents, grands-parents, amis) et rappeleront leur mémoire.
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Commentaires
P
claudine je crois que tu te trompes de personne sur la messe de l'époque car en vérifiant les photos des églises ce n'est pas moi dont tu parles mais bien de mon amie Patricia du 69 et je me rend compte que ce n'est pas l'église ou j'allais : ce nétait peut etre qu'un chapelle , elle se trouvait pres de l'ecole du camp mangin voir photos de classe: mon souvenir est bien précis!..... alors il y a bien quelqu'un qui se souviendra mes copines et copains des petites classes sont Line cluzeau et Guy Bardiaux etc....amities Pat 33
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L
Pat il n'y a pas de photo , c'est juste une anecdote qui m'avait marqué <br /> <br /> Le prêtre faisait encore la messe dos à la foule et comme il se retournait pour dire "Dominum vobiscum" il s'est arrêté en pleine phrase en voyant son chien arrivant dans l'allée centrale vers l'autel avec son énorme fémur de boeuf déterré on ne sait où, tout frétillant de la queue heureux d'amener sa trouvaille à son maître un peu stupéfait. <br /> <br /> Toute l'assistance avait été dissipée ce jour là. <br /> <br /> Mais de quelle église parles tu?.Au camp Mangin il n'y en avait qu'une.<br /> <br /> Et je pense que Marcel a raison , mais le souvenir s'estompe et l'image est floue dans ma mémoire si bien que j'ai du mal à retrouver...
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P
ce n'est pas cette eglise ni celle de la médina (photo de bazouca jo- ) celle dont je parle se trouvait au camp Mangin pas loin de la caserne et du terrain de foot au pied du djebel et de notre maison 11 rue du sergent levet on passait devant pour aller à l'école primaire du camp Mangin :qui trouvera!......Claudine réponds moi pour la messe avec le chien du curé j'aimerai voir la photo?.....amitiés a tous pat 33
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J
Claudine, je ne pense pas qu'il l s'agisse du Père de Belingue, franciscain et aumônier de la Légion.....Car mon père (qui a 93ans) a fait sa communion solennelle en 1933 et le père de Belingue était déjà agé. Nous avons tous conservé d'excellents souvenirs de nos aumoniers.
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M
Ami-e-s Marrakchi-e-s bonjour<br /> <br /> <br /> <br /> Je vous donne en suivant les sédiments qu'il me reste de la petite "LA CHAPELLE " . Elle se situait rue Reignault .Pour vous la localiser ; au croisement de l'avenue de CASABLANCA et de l'avenue BARTHOU; en prenant cette dernière avenue , quasiment immédiatement sur votre droite il y avait la rue Reignault et à 50 & 100 m sur votre droite la CHAPELLE se dressait , en continuant ; elle débouchait sur l'avenue POICARé !<br /> <br /> Pour avoir pendant quelques années participé aux activités des "AMES VAILLANTES" & "COEURS VAILLANTS" Coeur Ardent(camp HILLARY) dans la hiérachie d'alors , Je peux vous dire que toutes les installations qu'il y avaient autours en étaient le quartier général. Le Père CHRISTOPHE et pas mal de militaires du contingent nous encadraient dans nos activités.<br /> <br /> L'espace dont nous disposions allait de derrière la CHAPELLE jusqu'à l'avenue de CASABLANCA et adajacent il y avait le terrain de foot.<br /> <br /> J' ai suivi , avec beaucoup d'autres copines et copains mon catéchisme sous la direction de madame D'ADHEMARD (+) , dans les locaux de la petite CHAPELLE . <br /> <br /> Madame D'ADHEMARD avait constitué un chorale dont je faisait partie et nous répétions parfois ,à la fin des cours de cathechisme, dans la CHAPELLE .Il vous faut savoir qu'à l'époque les filles et les garçons étaient séparés!!!!<br /> <br /> En outre beaucoup de celles et ceux qui ont fait leur communion solennelle en 1959 se rapelerons que nous avions fait retraite pendant les trois jours précédents la communion. <br /> <br /> Comment oubliér les bons moments qui me rattachent à la petite "CHAPELLE"!<br /> <br /> Marrakchamitiés<br /> <br /> <br /> <br /> Marcel Martin
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