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MANGIN@MARRAKECH
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15 mai 2019

L'IMMEUBLE POIDOMANI AU GUÉLIZ - "LE PALACE" RÉDUIT À SON ENTRÉE FERMÉE D'UNE GRILLE

UNE COLLECTION DE SOUVENIRS EST LIÉE À L'IMMEUBLE POIDOMANI

Grâce à l'idée de Monique qui cherchait une photo récente de l'immeuble pour célébrer le 80e anniversaire de son mari et grâce aussi à Babeth qui s'est rendue sur place avec son appareil photographique nous cherchons à reconstituer le livre d'histoire de cet immeuble. Qui l'a construit ? Qui l'a habité ? Quels commerces y ont été ouverts? Quels événements l'ont concerné ? 

POIDOMANI-imm-Babath-mars-2019 Immeuble Poidomani mars 2019 - Photo Babeth

L'immeuble POIDOMANI doit son nom à un entrepreneur marrakchi, originaire de Ragusa en Italie, qui l'a construit en 1934. Certaines personnes du même nom avaient obtenu la nationalité française en Tunisie vers 1914. 

Lahoussine-Damnati-18_o

Cet entrepreneur s'était déja fait connaître en 1933 à Marrakech par la construction de la Villa Lahoussine DAMNATI qui eut pour architecte "le bureau technique" avec les associés BEERLI, FEHST et REISSER.

 De même, la même année avec le même bureau d'architectes il construisit la villa du CONSULAT D'ITALIE, avenue Landais.

L'immeuble POIDOMANI fut édifié à l'angle de l'avenue du Haouz-Louis Barthou (renommée Boulevard Moulay Rechid ) et de la rue Verlet Hanus (renommée Mohamed El Beqaal).

Avant 1933 le nom de POIDOMANI n'est pas connu à Marrakech parmi les entrepreneurs, mais beaucoup à l'époque savaient qu'il était le gendre et successeur de François SALVO, l'entrepreneur qui le 13 juin 1916 avait remporté l'adjudication du MARCHÉ COUVERT DU GUÉLIZ (aujourd'hui remplacé par le CARRÉ EDEN). Pourtant dès cette époque, en pleine période de guerre avec l'Allemagne, les entrepreneurs étaient nombreux: ZECCHETI, MERME frères, MORELLI, F. PISTRO, AMPHOUX, GIOVANNI,... 

POIDOMANI_4875

 Aile gauche de l'immeuble Poidomani, côté rue-Verlet-Hanus. Photo Babeth-mars 2019- On remarquera la forme originale de la fenêtre supérieure à droite. Les ferroneries des balcons ne sont pas les seules à témoigner du style Art-Déco.

L'immeuble de Joseph POIDOMANI fut très vite habité par des locataires et loué par des commerçants qui y établirent leurs activités. C'était un immeuble d'un rapport important pour son propriétaire. L'entrepreneur devint plus gourmand dans ses soumissions pour l'attribution de chantiers par adjudication. D'autres que lui les remportaient. En avril 1935 il concourru associé à l'architecte FEHST pour la construction d'une Salle de réunion, mais leur proposition n'aboutit pas. En mai 1935 pour la construction du CASINO de MARRAKECH, Joseph POIDOMANI est trop cher et c'est l'entrepreneur SALORT qui emporte le marché.

Parmi les premiers commerçants qui s'installent dans l'immeuble en 1935 certains font de la publicité dans la presse: une boucherie-charcuterie, un professeur de violon et de solfège. 

Poidomani-commerces-1935 La Boucherie Charcuterie Nouvelle fait de la "réclame" dans "Le Petit Marocain" ainsi que le professeur de violon PAGAN - Il dirigeait aussi un orchestre qui se produisait dans les bals de mariages.

Survient le décès en 1936 de Lucie SALVO née POIDOMANI, les obsèques se tinrent exceptionnellement un dimanche. 

IMG_4882 Aile droite de l'immeuble Poidomani - Photo Babeth - mars 2019

L'immeuble POIDOMANI disposait d'une salle de réunions. A l'époque du Front Populaire l'Union locale des syndicats de Marrakech organise des conférences, par exemple: "Ce que les ouvriers doivent savoir sur les accidents du travail » se tient le 20 décembre 1936. 

Poidomani-maison-syndicats-18-dec-1936 C'est dans l'immeuble POIDOMANI qu'on pouvait trouver L'Agent général WATEL de l'assurance LA FONCIÈRE, puis à partir de 1939 le "COMPTOIR DU BITHUME" côté rue Verlet Hanus. Par la suite il y eut, côté Verlet Hanus, le bureau de tabac tenu par madame WATEL. 

Poidomani-italien-francophile-juillet-1939

Avec la guerre de 1939-45 qui se préparait, Joseph POIDOMANI prend en juillet 1939  l'initiative de créer à Marrakech "Le cercle des Italiens amis de la France" domicilié à l'adresse de l'immeuble: c'est que les italiens de Marrakech étaient nombreux: Zecchetti, Salvo, d'Anna, Giovanni, Morelli, Botta, Accardi,... 

Poidomani-Bedel-fevrier-1940

 

 Côté avenue Barthou, monsieur Amédée LIMOUSE crée le GARDE MEUBLE DU SUD MAROCAIN, correspondant de l'entreprise de déménagement BEDEL. Beaucoup d'anciens marrakchis se souviennent de cette entreprise. Que sont devenus les POIDOMANI après 1945 ? Il semble qu'ils se soient établis à Marseille, rue du Pavillon. Un fils de l'entrepreneur, Georges POIDOMANI est né à Marrakech le 13 aout 1944 avant la proclamation de l'Armistice. 

Un incendie au début de 1947: Roger BEAU qui habitait la Médina avant son départ pour la France à Villard de Lans en mai 1947 raconte: " En ces temps anciens la caserne des pompiers était située en médina sur la place Djemaa El Fna, juste en face de la boucherie Faure de mes grands-parents. Et c’était dans cette caserne que je passais mes loisirs à jouer avec un frère aîné de Chama Benzriouil et Lucien Martinez. Les pères respectifs de ces deux enfants possédaient chacun un garage jouxtant cette caserne.

Début 1947, un grand incendie s’est déclenché dans l’immeuble POIDOMAN, et les pompiers ont immédiatement réagi, et non sans mal, pour arrêter cet incendie. Durant cette opération le capitaine des pompiers de  cette époque, avait été gravement atteint par les fumées et avait dû être soigné pour un sérieux problème de gorge."

La Revue SALAM MARRAKECH n°92 a publié en 2006 une photo de l'immeuble POIDOMANI à l'initiative de Marcel BOURBON, l'un de ses anciens habitants. 

poidomani-SM-n°92-oct-2006  L'intérêt de cette photographie est qu'elle indique les noms d'anciens habitants. Au premier étage FARROUCH, GIOGOSO, CLÉMENT et au deuxième étage : CAMBOS, GRAS, CHAVE, DEGOIT, FARROUCH, BOURBON. Qui nous dira les prénoms des enfants de ces familles ? Ils pourraient partager leurs souvenirs dans les commentaires.

D'autres noms sont cités: LERIDON, GERBAULT, SYLVESTRE, PASQUALI, FONTAINE, MESTRE, DAYAN. Qui nous les confirmera ?

BABETH a pu voir l'intérieur de l'immeuble grâce à la gentillesse du réparateur en electro-ménager qui lui a ouvert pour qu'elle puisse prendre des photos. Cela permettra à certains des anciens habitants d'écrire dans les commentaires sur quelles photos ils reconnaissent l'accès à leur logement. 

POIDOMANI_2019-01  Photo 1 : Le coin du palmier 

POIDOMANI_2019-02  Photo 2 : Le côté Verlet Hanus  

OIDOMANI_2019-03  Photo 3 : Le coin sans palmier  

POIDOMANI_2019-04  Photo 4: l'angle principal de l'immeuble, avec à gauche le côté rue Louis Barthou et à droite le côté Verlet Hanus.    

Merci à Babeth pour cette présentation photographique de l'immeuble POIDOMANI, mais pas seulement....

LE_Palace_2019-mars-26

LE CINÉMA-THÉATRE "LE PALACE" RÉDUIT À LA FAÇADE DE SON ENTRÉE

Babeth complète son reportage photographique en nous montrant l'état des travaux du côté du Cinéma Théatre Le PALACE.

 Le mur soutenant le portique de l'entrée reste seul debout. 

Le_Palace_Fronton

 Le Fronton résiste encore  au 46 rue de Yougoslavie (Alexandre de...). 

Palace_4884

 Derrière le fronton, le fer à béton gagne de plus en plus de terrain.  

Palace_4885

 

 Des panneaux et des affiches à l'enseigne de marrakech.boutique-h représentent un rez de chaussée surmonté de cinq étages, derrière des tas de gravier à béton...

Nous sommes reconnaissants à Babeth pour ses reportages qui nous montrent ce qui reste encore et ce qui disparait de la ville aux rues tracées par le Capitaine Albert LANDAIS en 1913 et construite pour une grande part par des architectes Art nouveau et Art Déco au premier tiers du XXe siècle.

BIENTÔT LE MOUSSEM DES ANCIENS DE MARRAKECH À AVIGNON - 23 JUIN

S'INSCRIRE AUPRÈS DE ROBERT Tel. 06 83 93 08 63

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Commentaires
D
Je suis un neveu des Giogoso. Ma tante était Marie. Les enfants étaient Gilberte, Charlot, Jacqueline (Épouse Pierre Cartier), et Marcel. Le père était chauffeur de car transfrontalier et a été tué en Algérie par des fellagas.
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S
Voilà Monique c'était Cazenove ! je n'arrivais pas à me souvenir de son nom.
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D
Oh oui pauvre Palace. Les amis du cinéma Palace n'ont pas réussi à le sauver. Interessant le récit de Maurice Calas. Le surveillant général n'était il pas Cazenove ?<br /> <br /> Quant au dancing je pense que c'était là où il y avait un jardin. Il était tenu par Mr et Mme LION qui ont terminé leurs vies en Bourgogne.<br /> <br /> Je me souviens bien de l'immeuble Poidomani car mon père y louait un garage pour mettre sa voiture.<br /> <br /> Amitiés à tous. Monica
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C
OUI pauvre PALACE. Si mon souvenir est bon, il appartenait a à la famille Frigerri. Dans les années 1943/46 mon voisin Raymond Carnuccini était opérateur projectionniste ou aide opérateur du ciné. C'était l'époque des westerns dont Zorro et le Dernier des Fédérés en NB et des premiers westerns Couleur. Les jeudis la salle était bondée et dix minutes avant la projection il n'y avait plus de place, seuls les resquilleurs pouvaient se faufiler après l'entr'acte en passant par la porte d'évacuation et d'aération sur le côté droit de la salle quand le gardien étais occupé, il fallait alors trouver un copain compatissant pour partager son siège au milieu de la rangée mais gare à l'ouvreuse qui avait l'œil. Dans mon souvenir la place coûtait 30 ou 40 centimes, une fortune que les parents lâcher avec réticence après avoir vérifié sur que les devoirs étaient faits et à condition que tous les deux approuvent cette faveur, le pire était d'avoir écopé huit heures de colle, par le surveillant général du lycée Mangin Mr... qu' on appelait entre nous Pata coja parcequ' il boitait. Pendant le déroulement du film il arrivait souvent que le héro ce fasse surprendre par derrière alors s'élevait un cri unique et général "Attention" dans toutes les langues, suivi d'un O étouffé de déception ou d'un A de soulagement quand il éventait le piège et terrassait l'agraisseur.<br /> <br /> Il y avait à gauche du Palace un dancing en plein air ou j'ai quelques fois accompagné ma cousine danseuse enragée, pour lui servir de chaperon quand son frère était absent. Passer une heure et demi assis devant un "Cruch" orange à regarder les adultes évoluer, avec les flons flons assourdissant de l'orchestre au-dessus de la tête, m'a vacciné de la danse et des airs de ce temps là, même si certains résonnent encore à mon oreille. çà n'a pas était du temps perdu çà a aiguisé mon sens de l'observation du comportement humain.<br /> <br /> 22 05 2019 Maurice Calas
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J
Pauvre Palace ! que de bons moments passés avec Anne Marie Frigerri et Nicole Delpech qui nous facilitaient l'entrée, à nous pauvres collégiens souvent démunis…<br /> <br /> Mes parents préféraient que nous allions au cinéma du patronage des Saints Martyrs !
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