2018 ANNÉE FUNESTE : APRÈS LE CINÉMA-THÉÂTRE LE PALACE C'EST LA VILLA BEL AIR QUI DISPARAIT
À MARRAKECH L'ANNÉE 1440 DE L'ÉGIRE COMMENCE DANS LES GRAVATS...
Le Maréchal Lyautey découvrant en 1912 plusieurs palais inoccupés de Marrakech avait donné des instructions pour qu'ils soient affectés à l'administration ou à l'état chérifien. Il voulait conserver le patrimoine des marocains afin qu'il ne disparaisse pas comme cela aurait été le cas si ces palais dépendaient d'intérêts privés.
C'est ainsi que le palais de la Bahia est devenu direction régionale, le palais Dar el Beida abandonné par le Sultan Moulay Abd el Aziz servit d'hôpital militaire, Dar Moulay Ali a accueilli la résidence du chef de région, Dar Si saïd fut transformé en musée. Aujourd'hui ces édifices participent de la beauté de Marrakech et enchantent les touristes qui cherchent à les visiter.
Cependant les autorités responsables aujourd'hui du patrimoine des marrakchis le laissent s'évanouir.
La VILLA BEL AIR était d'une architecture tout à fait originale, avec sa toiture à quatre pentes et ses quatre chiens assis, elle ne ressemblait à aucune autre à Marrakech et elle existait déjà en 1917. Des cartes postales éditées par le photographe Félix en témoignent. Elle venait de dépasser les cent ans. C'était l'une des premières maisons du quartier du Guéliz. Elle aurait pu servir à contenir un musée de la Création de ce quartier et de sa vie à partir de juillet 1913.
Photo Félix 1917- Sitiuation 31 avenue du Président Poincaré (ex avenue du Haouz), devenue avenue Hassan II.
La Villa Bel Air a été livrée aux démolisseurs ce mois ci.
On remarquera la charpente impeccable après cent ans d'existence.
Pauvres marrakchis d'aujourd'hui qui voient leur patrimoine immobilier disparaitre par lambeaux.
Le cinéma théâtre Le Palace a disparu récemment. L'ancien Marché central n'est plus. Le Régent fut parmi les premiers abattus. Qui se soucie du patrimoine immobilier du Guéliz ?
C'était une villa qui tenait bon et dont la toiture était couverte de tuiles vernissées dans la tradition du pays. Ses boiseries originales permettaient de garder la fraîcheur même les jours les plus chauds.
Ce fut un temps la maison du Docteur Accart qui y avait son cabinet de consultation. Danèle sa fille (en rouge) y était venue il y a quelques mois avec son amie Danièle Berthelemy (en blanc), fille du Dr Berthelemy. Deux docteurs qui étaient particulièrement appréciés par les marrakchis.
Sur la photo on voit l'entrée du cabinet médical par la rue adjaccente. Cette entrée fut murée en incluant dans le mur les deux marches par lesquelles on y accédait.

Combien de patients ont passé ces deux marches pour se faire soigner? Quel immeuble va faire disparaître à jamais la fraîcheur de ce jardin ?

Lesxmarrakch'amis sont profondément attristés de cette disparition, non seulement pour la conservation d'un patrimoine irremplaçable, mais aussi pour ce que cette maison représentait.
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Chacun pourra ajouter un mot parmi les commentaires au bas de cette page à la mémoire de cette maison bordant l'avenue Raymond Poincaré ou en souvenir du docteur et de sa famille.