PLACE DU 7 SEPTEMBRE / 16 NOVEMBRE
PLACE DU 7 SEPTEMBRE AVANT LE 16 NOVEMBRE 1956
Histoire de la construction du quartier du Guéliz
Il était une fois un chemin dans la palmeraie au bout duquel se dressait la Koutoubia. Ce chemin deviendra l'avenue Koutoubia et bien d'autres choses encore... Grâce à une série de photos de Jean-Marc Berger l'histoire est illustrée.
On pouvait remarquer sur la gauche dès le début, un muret perpendiculaire au chemin.
Plus tard le chemin devint une piste empierrée, quelques arbres furent plantés, les palmiers menaçant de tomber furent coupés et une voie de 60, pour la circulation de wagonnets transportant des pierres de construction longeait cette piste.
La piste prit l'allure d'une route, la voie de 60 courrait toujours d'un seul côté à gauche en montant vers la Koutoubia, quelques palmiers gênants furent encore supprimés, mais de nombreux jeunes arbres furent plantés.
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La route commence à devenir une rue, avec une voie perpendiculaire, un panneau de signalisation apparaît. C'est qu'elle prendrait presque l'allure d'une place! La voie de 60 court toujours sur le côté. Les mêmes bouquets de palmiers restent en bord de rue, quatre à droite et deux à gauche. Une construction se dresse là où se trouvait le muret du début.
La rue deviendrait-elle une avenue? Un éclairage suspendu surplombe le carrefour, des espaces restent disponibles à droite, les palmiers sont entretenus. La voie de 60 a disparu. Les transports de matériaux pour les constructions par wagonnets sont terminés, même si d'autres moyens comme les charettes restent nécessaires.
Plus tard encore, l'avenue s'est élargie, des bordures de trottoirs délimitent le macadam.
Un nouvel éclairage latéral permet une circulation nocturne. Le photographe semble s'etre rapproché de la Koutoubia.
L'avenue traverse une immense place assez déserte, seuls les palmiers sont restés.
Pour situer la photo ci-dessous: le Hartsi est vers la gauche et Bab Doukkala vers la droite.
L'histoire de ce chemin appelé au début avenue de La Koutoubia et traversant une grande place est l'histoire de l'avenue du Guéliz du temps de Lyautey, devenue avenue du Général Mangin et avenue Mohammed V par la suite. La place du 7 septembre aura porté ce nom pendant une quarantaine d'années, elle deviendra place du 16 novembre en 1956.
Cette place au cours du temps perdra ses palmiers. Au loin le minaret de la Koutoubia se dresse et plus proches apparaissent le clocher de la 'nouvelle' église des Saints-Martyrs et le commissariat. La photo est des années 40.
Une autre vue de l'avenue vers la Koutoubia montre que les palmiers ont laissé la place à la ville. La photo est des années 50
Ainsi nous avons le témoignage photographique de cette voie de 60 qui a servi à transporter les matériaux pour la construction des rues et des quartiers de Marrakech. Une voie reliait la carrière de la montagne du Guéliz à la Médina et une autre rejoignait la précédente venant du pont sur le Tensift ( route de Casa) pour transporter sable ou glaise.
Que s'est-il passé le 7 septembre 1912 et le 16 novembre 1956 ?
Le Maréchal Lyautey grâce aux troupes du Colonel Mangin et avec l'aide de Madani El Glaoui et son frère voulaient rendre à l'autorité du sultan Moulay Youssef la ville de Marrakech occupée depuis un mois par El Hiba et ses dissidents. Ceux-ci ne reconnaissaient pas l'autorité du Sultan à Fes et voulaient créer un nouveau sultanat à Marrakech pour le sud du Maroc. Une bataille eut lieu à Sidi Bou Othmane au Nord de Marrakech le 6 septembre, les dissidents furent mis en débandade. Le 7 septembre, l'armée du colonel Mangin entre dans Marrakech et en occupe une grande partie. Le 9 septembre toute la ville est libérée, Mangin et le Pacha entrent par la porte de Bab Doukkala. Le Sultan Moulay Youssef pouvait venir à Marrakech et y occuper son palais.
Le 16 novembre 1956 cette place change de nom. Elle devient la place du 16 novembre 1955, date symbole de l'Indépendance du Maroc et souvenir du jour où à la suite de l'abdication du sultan Ben Arafa le 1er octobre, le sultan Mohammed V revient à Rabat avec son fils le futur Hassan II.
ÉTONNANTE, N'EST CE PAS, CETTE PRÉSENTATION VISUELLE DE LA NAISSANCE D'UNE VILLE DANS UNE PALMERAIE ?