FEMME ET ARTISTE PEINTRE À MARRAKECH EN 1929-1933 - MATHILDE ARBEY
MATHILDE ARBEY, UNE DES PREMIÈRES FEMMES A PLANTER SON CHEVALET DANS LA VILLE ROUGE
Exposition ouverte le 9 octobre 2020 au Musée des Beaux-Arts de la Ville de Libourne
Beaucoup d'artistes peintres de sexe masculin ont exercé leur art à Marrakech dès le début du XXe siècle. Le Maréchal Lyautey a encouragé les artistes en créant des concours et des prix. Son but était de faire connaître le Maroc, son charme, ses atouts et "l'art de vivre des marocains". Le blog a présenté plusieurs de ces artistes, ainsi qu'une femme Jeanine Guillou aussi artiste peintre, d'abord épouse du peintre d'origine polonaise Olek Teslar, puis d'un autre peintre Nicolas de Staël d'origine russe rencontré à Marrakech. Mathilde et Jeanine ont pu se connaître, mais Mathilde est arrivée la première à Marrakech en 1929.
Mathilde Arbey aime les couleurs moirées, elle privilégie l'impression générale sur le détail. C'est particulièrement visible sur la silhouette de l'Atlas, qui n'est pas exactement celle que connaissent les marrakchis.
Peu d'artistes hommes se sont intéressés aux POUPÉES qui font partie de la tradition d'accueil des marrakchis à de hautes personnalités.
Les femmes restent assises pendant de longues heures en attendant la personnalité et son cortège, elles ont habillé les poupées de vêtements de fête, mais ce sont les hommes du premier rang qui font danser les caftans et leurs couleurs. Les femmes, elles, papotent et se préparent à lancer leurs youyous lorsque le récipiendaire apparaîtra.
La place Djemaa el Fna en fin d'après midi. Quand les ombres s'allongent, les chalands se lèvent de leurs siestes.
Mathilde ARBEY, née en 1890 est au début de sa quarantaine quand elle s'installe à Marrakech. Ses oeuvres y sont datées de 1929 à 1933.
Promenade à Marrakech. Femme, elle met en valeur la femme marocaine, sans oublier totalement l'homme marocain. Elle utilise volontiers le pastel pour mettre en valeur les couleurs de Marrakech.
Elle s'est formée à l'École des Beaux Arts de Paris avec les Maîtres Jean-Paul Laurens, Fernand Humbert et Fernand Sabatté. Elle s'est distinguée dès le début de ses études et obtient des bourses pour les poursuivre. Elle expose à Paris dès 1919, et peu après sa venue au Maroc, elle obtient la médaille d'or des artistes français en 1930, pour un portrait qu'elle avait réalisé avant sa venue au Maroc.
Reproduction en noir et blanc sur carte postale du portrait primé
Après Marrakech elle ira à Rabat et Salé, Tunis et Kerouan, puis Bruges. Longtemps célibataire, elle se mariera tardivement à Maurice Miniot (juillet 1941), peintre comme elle, mais moins célèbre.
Son atelier est à Paris-Auteuil, qu'elle a installé au 57 rue Chardon Lagache.
Femme marchant aux abords des cyprès de Dar Moulay Ali (résidence du chef de Région, à l'époque, le général Catroux).
Notre peintre laisse les charmeurs de serpents, conteurs et acrobates à ses collègues masculins.
Jeunes chanteuses sur La place
Mathilde Arbey expose à différents Salons annuels de Paris :
-Le Salon d'Automne entre 1919 et 1924,
- Prix de la Cie Paquet en juin 1929, Prix de la Cie de Navigation mixte en 1931
-Le Salon des Tuileries en 1931,
-Le Salon des Artistes Français où elle obtient dès 1913 la mention honorable, et la médaille d'or en 1930,
- Médaille d'argent pour l'Exposition Universelle de 1937
Le marché des tapis du côté de Bab El Khemis
Mathilde ARBEY est connue pour sa maîtrise des différents tons de mauve;
Notre peintre s'intéresse à la silhouette féminine des marocaines et à leurs vêtements.
Femme de Marrakech
Mathilde illustre de ses oeuvres plusieurs ouvrages de Camille Mauclair sur Marrakech (1933), Rabat-Salé (1934), Tunis et Kairouan (1936), Bruges (1938) tous édités par Henri Laurens.
Elle est sensible à la situation des handicapés de la vie.
Autoportrait: Mathilde Arbey devant un chevalet- Prix Claudio Castelucho-Diana
A l'abreuvoir près des remparts
En 1930, la porte de Bab Djedid, celle qui s'ouvrait vers le sud-ouest et la Ménara existait encore. Mais, trop étroite pour laisser passer un trafic de plus en plus intense, il fut décidé d'élargir le passage et de la démolir.
Bab Djedid
Grâce à Mathilde Arbey, nous en avons le souvenir.
Fontaine Sidi-El-Hassane et marchand d'eau au Mouassine
Femmes se rendant au cimetière.
La Koutoubia, effet du matin
Les Remparts et l'Atlas enneigé.
Femmes aux tombeaux Saadiens
Petits métiers
Une rue de la médina
Dans les souks
Après ce voyage à Marrakech autour de 1930, nous remercions Mathilde Arbey pour son art évocateur de souvenirs.
Si vous avez aimé (ou détesté) certaines de ces oeuvres, vous pouvez enrichir ce blog de vos commentaires.
Si certains anciens marrakchis trouvaient dans leur héritage d'autres oeuvres de Mathilde Arbey, le blog les publiera volontiers.