Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
MANGIN@MARRAKECH
MANGIN@MARRAKECH
Archives
Derniers commentaires
28 juillet 2020

LES PREMIERS HOTELS DE MARRAKECH

Cet article est dédié à Robert Lucké. Il est destiné à faire partie du futur N°171 de la revue dématérialisée Salam Marrakech.
MARRAKECH, VILLE TOURISTIQUE, SON PASSÉ HÔTELIER
L'ouverture des premiers hôtels dès 1910 et avant LA MAMOUNIA (1925)
La ville de Marrakech disposait de 0 chambre d'hôtel en 1910, 12 chambres en 1911, 24 en 1912, 50 environ en 1913-14. De 1915 à 1919 le nombre de chambres reste stable: la création de 2 hôtels neufs au Guéliz compense à peine l'arrêt ou la suspension d'activité de plusieurs hôtels en Médina. Mais de 1920 à 1924 le rythme des créations reprend et en 1924 Marrakech dispose d'environ 300 chambres.
LE PREMIER HÔTEL OUVERT À MARRAKECH: LE MARRAKECH-HÔTEL
Dans ses récits de voyage au Maroc "Le long des pistes Moghrebines" la voyageuse Reynolde Ladreit de Lacharrière décrit les deux voyages où elle découvre et visite Marrakech. Une première fois en mars 1910 pour un court séjour et l'année suivante à la même époque pour une plus longue période.

LadreitPl28-Bou-BKre

Lors du premier voyage elle sait qu'il n'y a pas d'hôtel à Marrakech. Elle avait pris contact à l'avance pour qu'elle puisse utiliser une maison maghzen rendue disponible par l'installation du Sultan et de sa cour à Fez. Quand elle arrive, elle apprend que la maison où elle devait loger est occupée par un fils du Sultan Moulay Hafid. Elle va voir le Pacha qui lui offre de loger dans une autre maison inoccupée: le Dar Bou-Beker dont elle a beaucoup apprécié le jardin intérieur (voir photo J.Ladreit). L'année suivante, sachant qu'un hôtel a ouvert à Marrakech, elle s'y présente, mais le confort très rudimentaire fit qu'elle n'y passa que trois nuits tout en cherchant une autre résidence pour poursuivre sa  connaissance de la ville. Elle la trouva grâce au capitaine Landais et au Dr Weisgerber qui lui proposèrent de camper dans le jardin du Riad où ils logeaient. 
Avant cette époque le nombre restreint de voyageurs européens ne justifiait pas la création d'un hôtel à Marrakech au contraire des autres villes de la côte atlantique. Marrakech était la ville du Maroc où résidaient le moins d'européens et où seuls les anglais étaient à peu près tolérés car ils avaient un dispensaire de soins gratuits. Les ouvertures du jeune Sultan Moulay Abdelaziz au modernisme technologique des Européens n'avaient fait qu'augmenter l'hostilité des marrakchis à leur égard.
La famille Imberdis qui possédait aussi l'Hôtel de France à Fez, choisit le nom plus consensuel de "Marrakech-Hôtel" car depuis quelques mois les clients venaient de toute l'Europe: allemands surtout, mais aussi anglais, italiens, espagnols, belges, hollandais, qui officiellement s'employaient à créer des liens commerciaux, mais qui pratiquaient l'espionnage pour leurs pays respectifs.
Monsieur Imberdis avait préféré convertir une grande maison de Marrakech en hôtel plutôt que de faire construire.
LES QUATRE HÔTELS DE LA PREMIÈRE ÉPOQUE, MENTIONNÉS SUR LE GUIDE DE JUIN 1913 (Le Protectorat fut signé le 30 mars 1912 à Fez).
Les 4 hôtels figurent dans les premières publicités : Ils ont pour nom: Hôtel de France (ancien Marrakech-Hôtel), Hôtel Steyer, Hôtel de Paris et Hôtel d'Angleterre. Les quatre sont situés en Médina. Seulement les deux premiers sont repérés sur le plan de ville publié par les services du Général Brûlard.
1 - HÔTEL DE FRANCE: il s'agit du nouveau nom depuis novembre 1912 du "MARRAKECH-HÔTEL" appartenant à la famille Imberdis. Ce fut le premier hôtel pour voyageurs à Marrakech et s'il prend le nom d'Hôtel de France, c'est que c'est le Protectorat de la France qui a été signé.
La famille Imberdis avait ouvert cet hôtel vers octobre 1910 ou début 1911.
La voyageuse madame Reynolde Ladreit de La Charrière le décrit comme une maison marocaine qui nécessitait de nombreuses réparations avant de pouvoir mériter de s'appeler hôtel. Quand elle s'y présente, elle y rencontre un groupe de 6 ou 7 Allemands atablés pour dîner qu'elle a trouvé plutôt bruyants. Nous avons deux photos du photographe Jacquemin montrant les voyageurs du moment. Ces photos furent éditées par le propriétaire de l'hôtel en cartes postales: l'une dans la cour intérieure, l'autre à l'extérieur devant la porte de l'hôtel. Ces photos montrent un groupe de Français avec le personnel marocain de l'hôtel.

MRK-Hotel-de-France-431_o Cour intérieure: Parmi  les personnes assises, avec une veste blanche et un képi, le capitaine Albert LANDAIS. Le plus grand debout est M. LASSALAS représentant à Marrakech de la Compagnie marocaine dont le siège est à Casablanca.

L'entrée extérieure du "Marrakech Hôtel" avec les mêmes personnes. 

85544357_o

Le premier hôtel de Marrakech était situé au début de la rue Douar Graoua à proximité de la rue Riad Zitoun Djdid. La publicité indiquait: Hotel de France, le plus central, Garage-Essence, Maison de 1er ordre, Imberdis propriétaire.

ladreit_dela_charriere1910

La première voiture automobile tous terrains était parvenue à Marrakech seulement en octobre 1912. Madame de La Charrière voyageait à cheval avec une petite escorte, car il n'y avait pas de route, seulement des pistes muletières souvent étroites.

Ernest-michel-essence-shell

L'hôtelier voulait rassurer les automobilistes en indiquant sur sa publicité "Garage essence". Ils pourraient trouver du carburant et des mécanos par l'intermédiaire de l'hôtel. Le garage était en fait à 100 mètres.

 

Le gérant de l’Hôtel de France fut après la Grande guerre  le photographe Ernest MICHEL qui s’était reconverti dans la profession d’hôtelier après avoir réalisé une remarquable collection de photographies sur Marrakech avant la guerre de 1914. Il avait créé aussi un commerce de distribution de carburants et produits SHELL.

2 - HÔTEL  STEYER (ancien dispensaire du Dr Mauchamp) qui rapidement prendra le nom plus pétillant d' HÔTEL CHAMPAGNE. Il en existe deux photos sur cartes postales par le photographe MAILLET qui était déja venu à Marrakech en 1902 mais qui a pris ces photos en 1912 ou 1913. L'hôtel fut ouvert au printemps 1912. Sur l’une des photos au-dessus de la porte est écrit "Hôtel Champagne », sur l’autre un arbre cache l’inscription. 

LE-MAROC-MARRAKECH-(Maillet)-Partie-interieure-de-la-derniere-demeure-du-Dr-Mauchamps-1913-07-10-Rt

La publicité de juillet 1913 annonce: HÔTEL STEYER, Au centre de la ville, Garage, Cuisine de 1er ordre. Près de l'Etat-Major 

LE-MAROC-MARRAKECH-(Maillet)-Harsa-Arabe-R Cette maison a une histoire, elle fut donnée par le Sultan Moulay Hassan au Docteur Linares en reconnaissance pour l'avoir soigné pendant plusieurs années, lui, son harem, ses proches et aussi par amitié. Quittant le Maroc au bout de 26 ans, en 1901, Linares fit don de ce riad à la France pour y maintenir un docteur avec l'assentiment du Sultan Moulay Abdelaziz. Cette maison fut à partir de 1904 le dispensaire du Dr Mauchamp qui après sa mort tragique en mars 1907 fut remplacé par le Dr Guichard venant du dispensaire de Mazagan. Le Sultan Moulay Al Hafid prit l'engagement en 1908 de construire un hôpital dans le jardin de Sidi Mimoun. Mais il tarda à réaliser sa promesse et la construction de cet hôpital prit du retard (hôpital Ibn Zhor aujourd'hui). Ce n'est qu'en 1913 que le Dr Guichard put transférer son activité dans les deux premiers pavillons de l'hôpital.

Il y avait aussi sur le guide de Marrakech paru en juillet 1913 
3 - HÔTEL DE PARIS (propriétaire Herupé) près de Bab Doukkala; cependant il est probable que la Grande guerre, lui a été fatal car il n'apparait plus en 1920. Peutêtre a-t-il changé de nom car  le "Café de Paris" avait aussi quelques chambres et cela pouvait donner lieu à confusion. Nous n'avons pas trouvé de photographie de cet hôtel. Il n'est pas impossible qu'il soit devenu l'Hôtel VICTORIA situé aussi à Bab Doukkala (voir photo plus loin). Sa publicité en juillet 1913 exposait: Hôtel de Paris, près de Bab Doukkala, service de 1er ordre, prix modérés, Herupé propriétaire. Coïncidence ou pas: l'hôtel Victoria, quai des Chartrons à Bordeaux fut créé plus tard par un M. Herupé.
4 - HÔTEL D'ANGLETERRE à Ars si Moussa. Cet hôtel a probablement disparu lors de la Grande guerre. Il n'en est plus fait mention par la suite. Il est possible que son propriétaire a été mobilisé pour aller se battre sur le front contre l'Allemagne. En est-il revenu ? La publicité indiquait: Hôtel d'Angleterre, Ars Si Moussa, Café concert.

Hotels-disparus-1914

DEUXIÈME ÉPOQUE: À LA SORTIE DE LA GRANDE GUERRE, SUR UN PLAN DE MARRAKECH EN 1920, FIGURENT QUATRE HÔTELS: DONT DEUX HÔTELS NEUFS CONSTRUITS AU GUÉLIZ.

Mme-Muller-H-de-France-RZ-KEDIM-1932L'HÔTEL DE FRANCE créé par la famille IMBERDIS dirigé par l'ex photographe Ernest MICHEL, est-il toujours en activité?  il ne figure pas sur le plan. C'était l'époque où il change d'adresse et migre de Riad Zitoun Djdid à Riad Zitoun Kedim. Il annonçait autrefois 12 chambres, il passe à 18 chambres en se déplaçant. La photo montre Mme Muller la nouvelle propriétaire vêtue d' une robe grise en compagnie de voisines en blanc. La médina compte toujours L'HÔTEL STEYER devenu HÔTEL CHAMPAGNE et aussi la nouvelle enseigne l'HÔTEL VICTORIA. Deux nouveaux hôtels sont ouverts au Guéliz, construits en 1918 et ouverts en 1919 selon un article de Georges Aimel, directeur adjoint des services municipaux. Nous avons quelques documents:

1 - Hôtel Champagne (ex hôtel Steyer). Il continue son activité...
2 - Hôtel Victoria (près de Bab Doukkala) « le plus frais et le plus confortable »  selon la revue France-Maroc. Il n’existait plus en 1924 ou a changé de nom. Il serait possiblement devenu le premier hôtel de la Compagnie Transatlantique à Marrakech en attente de l'ouverture de La Mamounia.

fellx-Hotel-Victoria-183

Grâce au photographe Félix nous avons une photo de la façade donnant sur le jardin. L'hôtel Victoria se trouvait en Médina entre Bab Doukkala et la fontaine éponyme. Dans le même périmètre que les riads Moucharabieh et Kniza aujourd'hui.

Sultan-Hotel-1934

3 - Sultan-Hôtel, tél. 20-16, 12 chambres. situé au début de l'avenue du Guéliz, côté des numéros impairs, trottoir de droite en remontant vers la Place de l'Horloge et la Koutoubia; à l’angle de l’avenue du Guéliz (Mangin/Mohammed V) et de l’avenue de Casablanca/Bd Med Abdelkrim Al Khattabi. Il fut créé par les familles Maillard et Goubet originaires de Casablanca. Ces familles étaient convaincues du futur essor de Marrakech.
4 - le Grand Hotel . Il figure sur une carte postale éditée par Robert Sancan. Il est situé place du 7 septembre/16 Novembre. En aout 1920 il a changé de nom « Hotel du Pacha » et on trouve aussi  «  Grand Hôtel du Pacha » jusqu’en décembre 1934.

64654020

Le gros oeuvre était terminé en 1915 pendant la guerre. Puis en 1918 les travaux reprirent sur la partie droite seulement pour une ouverture de l'hôtel en 1919. On constate que la partie occupée aujourd'hui par le Café de la Poste était inachevée; les portes n'étaient pas encore posées. Plus tard, en 1928, la publicité montre un hôtel terminé.

Grand-hotel-du-pacha-Pub-1928 Le guide Michelin de 1919 signale aussi l'hôtel Le Guéliz (qui a disparu ou changé de nom) et le Guide Bleu ajoute "Le café glacier" qui avait aussi 6 chambres

Café-Glacier-LL Photo LL (Boumendil)

 

TROISIÈME ÉPOQUE, DE LA FIN DE LA GUERRE À L'ARRIVÉE DU TRAIN À MARRAKECH: La capitale du Sud était la seule ville importante du Maroc à être mal desservie par les transports ferroviaires. Depuis 1920 Marrakech était relié à Casablanca par un petit train sur voie étroite de 60 cm d'écartement. Il ne pouvait atteindre que 30km à l'heure. En novembre 1928 fut inaugurée une nouvelle voie de largeur normale en même temps que la gare du Guéliz (devenue aujourd'hui gare routière). Mais dès 1920 certains avaient anticipé l'ouverture d'une ligne de chemin de fer digne de ce nom à Marrakech. La perspective de pouvoir venir de Casablanca en 3 fois moins de temps, donna un élan à la construction de villas, de commerces, de locaux industriels et d'immeubles et en particulier à la création d'hôtels de voyageurs et aussi d'hôtels de tourisme.

Flandrin-CFM-Tensift-2 Merci  au photographe FLANDRIN d'avoir immortalisé en novembre 1928 cet événement décisif pour la Ville de Marrakech et son développement futur en photographiant le nouveau pont de chemin de fer sur le Tensift avec ses wagons de 1ere, 2e, 3e et 4e classes.

Marrakech compte désormais 12 hôtels référencés. Nous en connaissons déjà cinq ouverts dans les époques précédentes: l'Hôtel de France, l'Hôtel Champagne, le Sultan-Hôtel, le Grand Hôtel du Pacha et l'Hôtel Victoria
8 nouveaux hôtels s'ajoutent aux 4 existants:
1 - Cécil Hôtel: tél. 02-03- 19 chambres, situé au Riad Zitoun, 7-9 derb Sidi Bouloukat créé par Nicolas Carbonnel, propriétaire. Il fut tenu plus tard par Mme Brand.
2 - Hôtel Continental, Tél. 3-22; 30 chambres, avec restaurant, rue des Banques. Propriété de Si Morsi Barakat, riche egyptien. Il fut d'abord dirigé par M. Gonzales; Monsieur Plat en gerait le restaurant (c'est un nom adapté à la fonction). Il eut plus tard une annexe qui fut construite en 1929 dans la même rue. Architecte: M. Poisson. Ses gérants font de la publicité dans l'Annuaire de l'Automobile et du Tourisme.

Hotel-Continental-auto-1934

Un client à l'époque du début de l'activité de l'hôtel: "A l'hôtel Continental on trouve une excellente cuisine et des chambres d'une propreté indiscutable. Mais ces chambres ! Quel fours ! Celle mise à ma disposition donnait sur un patio, transformé en un charmant salon arabe, une porte et une fenêtre sur la galerie, mais la fenêtre sans volets. Afin d'éviter les regards indiscrets une grande tenture en velours cache la croisée."
3 - Hôtel Transatlantique à Bab Doukkala téléphone 0066. Il a probablement  succédé à l'Hôtel Victoria en changeant de nom.

Hotels-Transatlantique-Maroc-MRK1924

Il est signalé dès 1923 à Marrakech, mais la Compagnie Transatlantique investissant dans La Mamounia, palace d'exception, et ne voulant pas qu'il y ait deux hôtels de la même chaîne lui a retiré son parrainage juste avant l'ouverture de La Mamounia

Parc-Hotel-MRK-94

4 - Parc-Hôtel, Tél. 01-80, place Jemaa Elfna. 18 chambres.

Sa porte d'entrée apparaît sur la photo à droite de l'immeuble Israël. On aperçoit la végétation du parc de l'hôtel qui dépasse du mur d'enceinte.

Tourist-Hotel-1928

5 - Tourist-Hôtel - Mr Laloux propriétaire, tél.0180 -
C'est un hôtel de 30 chambres. Situé "au centre de la ville" selon la publicité, son adresse précise est 12 rue Kenaria. Il a probablement un autre nom aujourd'hui. Lequel ?
6 - Hôtel de l'Atlas - 13 derb Sidi Bouloukat. Son propriétaire Manuel Yvorra achètera en 1943 à Casablanca l'hôtel de Charles Paoli, 53 rue Prom, sous le nom de sa femme Ramona Belen-Yvorra tout en gardant l'Hôtel Atlas.
7 - Hôtel de l'Univers. 24 chambres, tél. 02 90. Il s'agit du premier nom de l'Hôtel Mangin. Il se trouve à gauche au début de l'Avenue du Guéliz-Mangin/Mohammed V.

Hotel-Mangin-MRK

L'entrée du Café de l'Univers est à l'angle sur l'avenue de Casablanca.

Café-de-l-univers-

Quand l'Avenue du Guéliz est devenue Avenue Mangin, le Café de l'Univers a gardé son nom, et son hôtel a pris le nouveau nom de Mangin. Il se trouvait face au Sultan-Hôtel, de l'autre côté de l'Avenue. 
8 - Mamounia Palace Hôtel - ouvert en 1925 - tél 0.99 Quartier de Bab Djdid. L'idée de cet hôtel de grand luxe est venue de M. DAL PIAZ qui dirigeait la Cie Transatlantique et qui a créé une société commune avec les chemins de fer marocains pour le construire et l'exploiter. Il a aussi exigé qu'il y ait une seule société de l'Hivernage de qui dépendent tous les terrains qu'ils soient du Maghzen, municipaux, ou privés. 

La-Mamounia-Palace-Hotel-1928 Le salon de l'hôtel au début; confort à la marocaine.

Mamounia_Prost-et-marchisio-architectes-Les_Chantiers_nord-africains-1929 Architectes Prost et Marchisio.

D'autres hôtels ouvrent aussi dans la seconde partie de cette période: Le Provence en 1925, puis le Terminus CTM, Le Central, l'hôtel de la Bahia en Médina; tandis qu'au Guéliz apparaissent le Majestic, La Palmeraie, l'Hôtel du Palais, l'Hôtel du Centre, Le Haouz, Le Pacha, L'Hôtel d'Alger et le Franco-Belge.

Nous pouvons remercier ces pionniers de l'hôtellerie à Marrakech. Ils ont pris des risques. On a pu voir que la Grande guerre avait provoqué des fermetures. Il ne faut pas s'imaginer que tous leurs clients s'adonnaient au tourisme. Il s'agissait surtout d'ingénieurs, de techniciens, de géomètres, de bâtisseurs, de transporteurs, de mécaniciens, de médecins, de sages-femmes, de géologues, d'agronomes, de financiers-investisseurs, de télégraphistes, d'installateurs d'usines et de lignes électriques, de constructeurs de routes, de ponts, de tunnels, de barrages hydroélectriques, de lignes de chemins de fer, d'aérodromes, de biologistes, d'enseignants, d'interpretes, de photographes, d'artistes, d'urbanistes, (et bien d'autres métiers) venus de France métropolitaine, d'Algérie et d'Europe pour une mission courte sans leur famille ou pour des séjours plus longs. Merci à eux.

Si vous avez des informations pour compléter cet article de Michel de Mondenard ou si simplement vous avez appris des détails que vous ignoriez n'hésitez pas à les partager avec les Marrakchis en écrivant un commentaire ci-dessous. 

Publicité
Commentaires
B
Article très intéressant, bien renseigné. Il me semble qu'il y avait aussi Madame Villa hôtel et l'hôtel Marhaba qui existe encore et géré par le petit fils Morsi Barakat.
Répondre
B
L'hôtel des Ambassadeurs, sis à l'angle de l'avenue Mohamed V et de la route de Casablanca (Semlalia) a beaucoup changé puisqu'il ne doit plus rien rester de l'ancien. Moderne, il s'impose dans le décor => voir le site.
Répondre
B
Marrakech vit en ce moment une grave crise due à la Covid-19, crise qui met en péril la santé des habitants, provoquant une famine chez les pauvres, et qui aura un impact financier pendant longtemps, par le seul biais du tourisme. <br /> <br /> Un article sur les chevaux de Marrakech en particulier, sur les animaux en général (paru sur les sites marocains, et repris dans Le Monde) témoigne de la détresse des propriétaires de calèches et de toute la masse des travailleurs contribuant à cette activité, sans oublier les montures indispensables.<br /> <br /> <br /> <br /> "À Marrakech, chevaux, ânes de trait et familles en souffrance (10 août 2020)<br /> <br /> La crise sanitaire liée au coronavirus a produit un impact négatif sur des centaines de chevaux et d’ânes de trait marocains de Marrakech tributaire de l’industrie touristique.<br /> <br /> Ces chevaux de trait ont pour activité principale de conduire les calèches de touristes. Depuis l’apparition du Covid-19 et l’entrée en vigueur de l’état d’urgence sanitaire voire son énième prolongation (jusqu’au 10 septembre), l’interdiction de déplacements de et vers huit villes du royaume dont Marrakech, il n’y a plus d’activité pour ces animaux. Or, de milliers de personnes vivent du travail des chevaux.<br /> <br /> À Marrakech, un seul attelage fait vivre quatre à cinq familles, dont les propriétaires, les chauffeurs et les garçons d’écurie, déclare au journal Le Monde le cocher Abdeljalil Belghaoute. « Si vous avez un magasin, vous pouvez le fermer. Si vous vendez des marchandises, vous les stockez. Mais imaginez avoir… des chevaux qui ont besoin de manger, de boire et de recevoir des soins médicaux », se lamente Abdeljalil Nouidi. La situation devient difficile à gérer pour lui et ses trois autres frères qui s’investissent dans cette activité depuis deux décennies.<br /> <br /> Les frères Nouidi ont l’habitude d’emmener les touristes en excursions en calèche. Cette année, ils traversent une période de vaches maigres. En juillet, ils ont dû vendre sept de leurs animaux. Y compris Cocotte, la favorite d’Abdenabi Nouidi, son propriétaire. « Ce n’est pas quelque chose que je peux facilement me pardonner », confie-t-il. Il avait promis à ce cheval de trait de le garder pour toujours.<br /> <br /> Afin d’aider les propriétaires, la Société pour la protection des animaux à l’étranger, SPANA a fourni les soins de base aux chevaux dès le déclenchement de la crise sanitaire au Maroc. De même, il a fourni trois mois de nourriture à près de 600 chevaux de la ville ocre et de la ville voisine d’Aït Ourir pendant la fermeture du pays. « Il est rapidement devenu clair pour nous, lorsque le confinement a été imposé, que de nombreux animaux de Marrakech auraient besoin de notre aide ou seraient confrontés à une issue désastreuse », déclare Hassan Lamrini, vétérinaire en chef du centre SPANA de Marrakech.<br /> <br /> Toujours est-il que la situation épidémiologique du pays ne rassure guère. Au Maroc, le bilan officiel Covid-19 (9 août) fait état de 33.237 cas de contamination, 23.347 guérisons et 498 décès. « Plus longtemps cela durera, plus les chevaux et les familles auront du mal à survivre, fait remarquer Abdeljalil Belghaoute. Nous sommes vraiment effrayés par la gravité de la situation »."
Répondre
M
Ne soyez pas étonné du formidable BLOG DE M2M devant l'éternel ! Marrakchami BOU TAZOULT ton blog est aussi un momument de mémoire d'IMINI! Pour compléter l'information , l’hôtel MANGIN devint dans les années 59/60 si je ne me trompe pas l’Hôtel DES AMBASSADEURS tenu d'une main ferme, sympathique et très humaine par la regrettée Madame LAMOND qui construisit par la suite l’Hôtel LE TAFILALET . Je vous rappelle qu'au café de l’Univers tenu par un des freres BOREL se déguster les meilleurs escargots légèrement relevés de MARRAKECH et nombreux était ceux qui l'envahissait à l'heure de l'apéro. Le café devint la propriété de Mr MAHMOUD. IL a été détruit en 2008 si ma mémoire est bonne pour agrandir l'Hotel des ambassadeurs. .MArrakchamitiés .m.martin
Répondre
B
Ouaaahhh, Michel ! Quel article, je suis toujours épaté par les recherches effectuées (par quelle méthode?) et par les résultats. Comment trouves-tu des photos d'époque, des renseignements aussi précis ? On te sait passionné par Marrakech principalement, mais aussi par toute la région. Mais la passion ne suffit pas à rendre de tels articles. Il faut des connaissances, des documents, comme seul un rat de bibliothèque peut en fournir, … à moins de posséder une collection de cartes postales fantastique, une mémoire dantesque, et un amour immodéré pour cette ville.<br /> <br /> Merci pour ces articles qui nous tiennent en haleine. Dommage que tes lecteurs n'apportent pas suffisamment de renseignements, d'anecdotes sur ce qu'ils ont vécu dans le cadre de tes récits. Mais persévère : c'est trop intéressant.
Répondre
Publicité
MANGIN@MARRAKECH
  • BLOG DES MARRAKCHIS DU XXe SIÈCLE: AUX TEMPS DE L'AVENUE MANGIN DEVENUE BOULEVARD MOHAMED V, DU CAMP MANGIN DEVENU CAMP DE L'ARMÉE ROYALE ET DU LYCEE MANGIN TOUJOURS PROLONGÉ PAR LE LYCÉE VICTOR HUGO,... SALAM MRK ! SOUVENIRS, CONTACTS, RETROUVAILLES
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité