NOTRE AMIE HUGUETTE SE SOUVIENT..
Après Sylvaine, Blandine, Francine, Ninette et Roger, ou de manière différente après Lalla Claudine et d'autres, notre sympathique Huguette MORSA-ORIA nous parle de sa vie de Marrakchia autrefois ...
© Ce récit fait partie des éditions Chkoun Ana au titre réservé. Il ne peut être reproduit pour publication sans l'autorisation écrite de l'auteure et sans la mention de l'édition. Mangin@Marrakech, 22 novembre 2011.
"Tu n'es pas ma ville natale ,tu es l'étoile de mon enfance et de ma jeunesse, tu nous a donné la joie de vivre dans des paysages merveilleux ....
Quand nous allions à l'école , mon Frère et moi, il y avait les filles d'un côté et les garçons de l'autre, mais je pense que vous avez connus cela à l'école primaire.. la directrice Madame Martin, une dame charmante, mais sévère, nous faisait rentrer dans la grande cour et fermait le portail, dès que la cloche sonnait, un silence complet, les élèves étaient en rang, dans la cour, lever du drapeau Français , et oui et pendant la guerre on chantait Maréchal nous voilà...
Ensuite nous allions devant nos classes, l' institutrice nous disait de rentrer en silence, nous devions nous asseoir que quand elle nous le disait, car avant elle inspectait si nous êtions propres, nous trouvions cela normal, comme c'était au moment ou il y avait eu des épidémies..et la classe était studieuse, pas de bruit, on écoutait nôtre maîtresse, la classe terminée on sortait toujours en silence , mais on se défoulait dans la cour , les maîtresses nous surveillaient.. La récréation terminée , nous revoilà en rang et en silence..
La photo de la photo a été prise avec les moyens du bord. Dès que les moyens seront améliorés les photos noir et blanc seront remplacées. Chacun aura reconnu Huguette dans le rang du haut, la sixième en partant de la gauche.
L'école primaire pour moi , était une joie de revoir les amies et amis car étant toujours avec mon Frère j'avais plus de copains.. Quelquefois nos maîtresses nous sortaient de l'école pour faire non-pas une promenade , mais une leçon de choses, nous montrer la nature, nous expliquer les insectes. j'adorais ces moments , nous êtions très attentives, nous allions souvent derrière les villas des chemins de fer, il y avait un bois d'eucalyptus à cette époque..
Pendant la guerre, nos institutrices nous faisaient faire des exercices , c'est à dire sortir de classe sans bousculades, et on allait dans les tranchées comme l'on disait, Nous nous mettions autour de la maîtresse qui nous faisait un cour d'histoire de France, ce qu'il s'y passait,.. cette institutrice que je n'oublierais jamais, Madame VIVIER, nous lisait des poèmes d'une façon que l'on buvait ses paroles , je suis sure que c'est cette dame qui m'a fait aimer la littérature, ainsi que Mesdames PRABIS et CHALUMEAU. Elles aimaient leur métier , elles étaient sévères , car les punitions pleuvaient et il fallait faire signer nos parents. Nous râlions bien sur , mais nous savions que c'était pour nous , elles nous apprenaient la moralité, de respecter les personnes, étrangères ou pas ; il fallait avoir du respect , dire bonjour , au revoir , se lever quand une maîtresse ou un inspecteur rentraient dans une classe... Nous ne pouvons oublier ce que ces Gentes Dames nous enseignaient....Merci Mesdames....
Les années passèrent et l'examen pour la sixième était obligatoire, et me voilà au Lycée...
Comme je n'ai pas de photos de mes vacances au bled je vous envoies cette image de OUARZAZATE ,ou on allait souvent avec nôtre Père, il nous a fait visiter Tinerhir , les gorges du Todgha , c'était beau mais quand nous êtions gamins ,la beauté du paysage était normale pour nous. Ce qui nous plaisait, c'était de jouer avec les enfants des villages que nous traversions, ou de manger avec eux , que de bons plats nous avons dégustés: couscous ,tagine, le thé à la nana.. Le soir nous dormions soit chez eux ou dans le camion de Papa, ou à l'auberge quand il y en avait une ; j'ai des souvenirs merveilleux de ces moments; quelquefois on en parlait avec mon Frère.
Quand je feuillette les livres du Maroc et que je regarde les photos, je me dis, ce n'est pas possible d'avoir vu toute cette beauté, et pourtant !!! on s'amusait à se cacher près des Casbahs. Je vais clore ce passage car j'ai des pensées pour mes Parents et pour mon Frère , je ne parle pas de ma soeur qui n'était pas encore née, elle a 10 ans de moins que moi , donc elle n'a pu voir cette beauté de la nature.
Bien plus tard mes Parents ont achetés une petite maison à l'Ourika, alors là c'est vraiment le regret de ma vie , d'avoir vendu cette petite maison qui pour nous était nôtre refuge de l'été, l'oued juste devant la maison..
J'ai toujours en mémoire que l'on faisait de la luge avec des boites en carton sur les dunes du sahara, on roulait plutôt.. Papa rouspétait , car il fallait qu'il nous lave, nous êtions pleins de sable partout, mais nous on riait comme des petits fous, on s'amusait avec les enfants du village. C'était vraiment la belle vie pour nous enfants.. mon étoile est lointaine mais vit toujours en moi..à bientôt pour un autre récit.

Et un jour Papa nous a amené voir une Fantasia , ces cavaliers avec des fusils , ces chevaux magnifiques , un spectacle qui me reste en mémoire et ensuite, il y avait des musiciens d'une nouba et certains tapaient des mains en dansant, puis les femmes avec des costumes magnifiques, tout cela me revient en mémoire, car j'ai regardé un document à la télé l'autre soir qui représentait le spectacle que nous avions vu.. j'ai tellement de beaux souvenirs du Sahara, de ces vallées magnifiques, surtout la Vallée des roses ...Mon étoile de souvenirs sur le désert prend fin ici ...

Nous allions Maman et moi souvent au Mellah car les tissus étaient moins chers et on marchandait. Pendant que Maman achetait , moi je faisais un tour dans les petites ruelles propres, les maisons aux volets bleus, ensuite je rejoignais Maman, et on repartait au Guéliz à pied. Je ne peux vous raconter toute ma vie , car ce serait trop long ..mais comme je vous dis mon seul regret c'est L'OURIKA notre petite maison près de l'oued , tous nos amis venaient , on se baignait car avec mon Père et mon Frère nous avions enlevés certains rochers et nous avions fait une petite piscine bien sur avec l'accord du Caid chez qui nous avions dîné, un régal de repas.
La maison à l'Ourika et Bal de la Police en 1957
"C'était un bal costumé mon Frère avait envoyé à ma soeur un costume Japonais puisqu'à cette époque il était en Indochine et il a fait le Japon, il a beaucoup voyagé étant marin.."
"ma soeur et moi qui suis derrière elle avec un chapeau marin, à l'envers puisque l'ancre est sur le côté.."
Amis et amies à l'Ourika
"Une bande de copines et copains venus chez nous dans notre petite maison de l'OURIKA. Nous montions les collines en chantant mais arrivé en haut épuisement total; et nous redescendions soit en courant soit en blaguant, sans se presser, sachant qu'en bas Maman nous attendait avec un bon repas, (un buffet ou un repas tout dépendait ) ,et ensuite baignade dans l'oued.... Que les souvenirs sont bons quelquefois à revivre......."
Une photo de groupe au mariage d'une amie d'Huguette et de ...
"Qui se reconnaitra sur cette photo ??? toi Sissi oui .....Pêle mêle..
En haut à gauche Marcel Huillet, te rappelles-tu Sissi des autres noms; je sais que tu as plus de mémoires que moi..je suis la troisième en bas à gauche, je suis belle n'est ce pas !!!hihi!! il y à les Frères Mercier, le deuxième à gauche près de Gilbert c'est mon frère..."
Huguette et Sauveur se sont trouvés et mariés.
Sauveur est un artiste méconnu, voir ci-dessous: "Cette gitane est le premier portrait que Sauveur a fait ..."
"Le portrait de femme (à droite) est celui qu'avait dessiné ou décalqué une amie, MADELEINE THOMAS (Mado pour nous). Elle voulait que son Sosso, comme elle disait, lui fasse ce tableau et malheureusement elle est partie très tôt. Nous êtions dans la peine Sauveur et moi, car c'est une amie de Marrakech, et j'ai dit à Sauveur de faire le tableau et il est dans le salon, comme cela notre Mado est avec nous.....nous avions retrouvé Mado au Moussem après trente ans. et ¨coincidence de la vie Jean-Claude et Mado habitaient la même ville que notre fils aîné, donc bien sûr repas de fêtes etc.. pendant plusieurs années,.. puis le choc pour nous. Voilà, je voulais que notre Mado soit avec nous sur le blog, c'était une fille THOMAS du quartier industriel......."
Une photo du père d'Huguette avec des amis au café de l'Atlas
"le monsieur avec le chapeau à l'envers c'est Félix GRAVIER on le surnomait Félix le fou, un personnage formidable qui avait tout le temps des histoires à raconter, nous avons passés des moments merveilleux avec lui et sa famille qui sont au Canada....Monsieur SOLER est l'homme au cigare et mon Papa juste à côté qui lui fume une cigarette;.. les deux autres messieurs je ne me souviens plus des noms ..."
J'aimerais que nos Amis Serge , Guy Levrat , Louis et Raymond Gravier ( eux sont au Canada) ainsi que tous nos copains que nous avions, lisent ces lignes je leur dis que notre enfance était belle et que je pense souvent à eux .. Notre vie avec toi mon étoile a été heureuse , tu seras toujours avec nous malgré notre séparation
Comment veux-tu que l'on t'oublie? Tu es de plus en plus belle, nous avions cette beauté devant nous, combien de fois avons nous sillonné cette belle avenue au senteur d'oranger, cette odeur de fleurs enivrante, mais que l'on adorait ; et cette merveille de jardin , le Hartsi, le kiosque à musique ou nous allions écouter jouer la Légion, et oui c'était les Légionnaires qui à cette époque étaient les musiciens, un silence, pas de murmures quand la musique arrivait à nos oreilles car quelquefois il y avait tellement de monde que l'on s'asseyez sur ta terre, les applaudissements sans fin nous redemandions de la musique, classique, jazz ou même militaire, ces après-midi passaient trop vite, ensuite si on avait envie on allait au zoo et bien sûr on mangeait de la glace, et après plus tard!!!!! les rendez-vous, et oui, comme toutes jeunes filles, n'est ce pas? les bals..... souvenirs de mon enfance et de ma jeunesse, avec toi mon étoile chérie que je ne pourrais jamais oublier, tu seras toujours en moi, tu es notre soleil ,.. au revoir ma petite étoile, je sais que je ne te reverrais plus jamais, mais tu seras toujours dans mon coeur...
Merci Huguette pour ces souvenirs de jeunesse partagés si généreusement avec les Marrakch'amis. Ils t'aiment tous beaucoup et ne manqueront pas de te le dire et de te le redire.
© Rappelons que ce récit fait partie des éditions Chkoun Ana au titre réservé. Il ne peut être reproduit pour publication sans l'autorisation écrite de l'auteure et sans la mention de l'édition. Mangin@Marrakech, 22 novembre 2011.
Quel plaisir de bon matin,ce Todhra,votre petite maison à l'Ourika...On s'y croirait!!
Du coup, quelle envie d'y revenir.. MERCI.
PS= Vous parlez d'un livre, les Citadelles du Désert. J'aimerais en connaitre l'auteur.
A bientôt(il vous faut poursuivre maintenant!!)
JJ