Les principales curiosités de Marrakech ?
photo 1 la Koutoubia dans le soleil couchant
Dans la plaine d'arrivée à Marrakech, la première chose aperçue de très loin est la Koutoubia, monument dressé fièrement à l'emplacement de l'ancienne mosquée des libraires, le phare de tout marrakchi où qu'il loge. xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
photo 2 les souks animés
La place Jemaa el fna et les souks attirent la foule en soirée comme en journée, et concentrent les activités principales de la cité, … au pied de la Koutoubia ; appel à la prière par le muezzin, rappel de la spiritualité face au tumulte quotidien des marchands. Sac et ressac, tempête et calme s'opposent plusieurs fois par jour. xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
photo 3 les harmonies de couleurs Majorelle
Marrakech toute entière se pare d'un rose universel, et pourtant elle joue en permanence le contraste par ses jardins peuplés de bougainvilliers multicolores, par ses artères arborées généreusement, et tranche avec les teintes franches et fraîches du Jardin Majorelle. xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx.
photo 4 la calèche dans la circulation
Marrakech, la ville parfaitement plate, où il est aisé de déambuler, de flâner, de visiter sans fatigue, sauf sous la chaleur. Le touriste non averti découvre les larges avenues ombragées, les jardins magnifiques, les remparts, et se trouve surpris par des bruits de sabots claquant au milieu des pétarades de cyclomoteurs, des rugissements des voitures, et des klaxons hargneux. Tout d'un coup surgit, au milieu du flot de véhicules, un équipage chevalin, sans doute une charrette de livraison ?
Mais, à sa stupeur deux chevaux apparaissent, tirant une calèche de couleur verte, dont le cocher encourage ses montures d'un coup de fouet caressant et de claquements de langue sonores. Dans la circulation désordonnée, bruyante, la calèche suit son chemin sans crainte, avec autorité pour canaliser les trajectoires des vélos et autres cycles indisciplinés. Les chevaux sont imperturbables, obéissant au doigt et à l'oeil à leur maître, … très attentif.
Que serait Marrakech sans ce moyen de déplacement spécifique à la capitale du sud, attrait majeur pour les touristes ? Moins fatigant que la marche à pied sous le soleil, plus sympathique que les étroits petits taxis, plus agréable que le bus bondé, chaud, puant le gasoil et la sueur.
Pour visiter la ville, chaque touriste mettant les pieds à Marrakech a envie d'emprunter ce moyen de locomotion aéré, offrant une meilleure visibilité à une vitesse raisonnable. Le tarif, comme pour les taxis, doit être déterminé fermement avant la course, pour éviter de subir un affront verbal par le cocher à la fin du parcours. A un ou deux chevaux, les calèches parcourent les rues à la recherche de clients, ou les attendent aux stations à proximité des hôtels luxueux.
photo 5 le cocher interpelle les piétons
Les cochers ne sont pas les propriétaires de leur véhicule, ils le louent quotidiennement à un propriétaire ou une société qui en possèdent plusieurs. Ils doivent chaque jour rembourser la location de l'équipage, assurer la nourriture de la monture, payer l'écurie, et certainement quelques taxes qui traînent par ci par là. De fait, ils ne comptent pas leurs heures de travail, et pour gagner un peu plus, après avoir conduit des clients jusqu'à destination, ils préfèrent héler les piétons lors du retour à leur station. Ca ne marche pas souvent mais ça vaut le coup d'essayer, surtout avec les américains, qui ne s'interrogent pas trop, montent et paient à la fin le prix qu'on leur demande. Dans le cas de concurrence entre touristes de nationalité différente, le cocher n'hésite pas, il choisit l'américain, il sait le reconnaître sans en parler la langue. L'attitude prétentieuse lui suffit pour l'éclairer et parler à son portemonnaie.
photo 6 la file d'attente square de Foucauld
Près de la place Jemaa el fna, face à l'ancien Club Med Medina, la station la plus importante de la ville est évidemment le long du square de Foucauld (Arset el bilk, maintenant) : un alignement d'une quarantaine de calèches dont les chevaux piaffent d'impatience, secouent la tête et fouettent l'air de leur queue pour chasser les mouches piqueuses. Nul n'est besoin de voir les calèches, … on les sent de loin avec les odeurs d'urine putride des canassons coulant dans le caniveau, encore que maintenant le crottin tombe directement dans un sac en caoutchouc placé derrière le cheval. Un dahir royal a promulgué l'interdiction de salir les rues arpentées par les touristes, dont l'objectif est fixé à 12 millions par an. Mais la volonté royale ne saurait supprimer tous les inconvénients, … et les besoins naturels des animaux !
photo 7 le sac à crottin
Surplace prolongé pour les équipages.
Patience pour les cochers ! Qui haranguent les grappes de familles, en tentant de les accrocher par les enfants.
Patience pour les chevaux ! Habitués à se reposer debout, mais efflanqués, souffrant de la chaleur comme les touristes.
Il y a de la tchatche, des allées et venues, du bruit, des chocs de sabot tapant le sol, des hennissements d'ennui. De temps à autre une calèche quitte la file après avoir trouvé les clients.
La journée est longue pour les cochers, qui déblatèrent sur leur vie, les actualités, le sport, la famille, ...
La journée est longue pour les chevaux, qui alternent les courses et les attentes aux stations. Ils bénéficient de leur picotin dans un sac de toile : les cochers prennent grand soin de leur gagne-pain, et les installent à l'abreuvoir qui leur est réservé en tête de ligne.
photo 8 la citerne municipale pour chevaux
photo 9 l'abreuvoir pour chevaux « sachant lire »
Une citerne « municipale » transporte l'eau aux différents points de la ville, et l'abreuvoir semble être réservé aux chevaux « sachant lire » les indications écrites sur le côté. Une barre en ciment bloque les roues pour empêcher les chevaux de monter se rafraîchir les antérieurs dans le bassin.
Une fois conclu le marché entre les parties, chaque trajet est une aventure partagée entre passagers et cocher, qui joue aussi le rôle de guide et renseigne sur les particularités de la ville, essaie de les conduire dans des sites dignes d'intérêt.
photo 10 Oussama et son attelage « hippomobile »
Oussama, calèche 125, conduit un attelage de deux chevaux qu'il nomme Renault et Peugeot quand les clients sont français. Ce sont peut-être Ferrari et Maserati pour les italiens, BMW et Mercedes pour les allemands, Skoda et Tatra pour les tchèques, etc ... Peu importe, c'est un cocher sympathique, d'un certain âge, blagueur, qui a du bagout, de la considération pour sa clientèle et l'aide à monter, à descendre, et pilote à la marocaine quoique la police veille au grain et au pourboire. Il mérite d'être connu, et on y revient d'année en année pour le plaisir, entendre ses anecdotes, recommencer l'aventure et lui offrir quelques objets suceptibles d'aider sa famille. Il ne réclame rien, mais il est extrêmement reconnaissnat de tout geste en sa faveur.
photo 11 la calèche immobile pour jus d'oranges
A Marrakech, il existe des calèches immobiles, qui occupent la place Jemaa el fna dès le matin. Grands chariots aux formes de calèches, on y sert des jus d'oranges fraîches et autres boissons destinées à désaltérer le passant qui parcoure la médina. C'est particulièrement bon, et chaque traversée de la place est une tentation.
photo 12 la prudence du touriste
Les chevaux sont beaux et attirants, le touriste est tenté de s'en approcher, de les caresser. Mais l'approche est précautionneuse : méfiance, les naseaux fument !
Parce qu'il faut se méfier du caractère des canassons. Ils ne sont pas toujours de bonne humeur. Mais quelle mouche les pique ! De temps à autre il leur arrive même de se fâcher entre eux et de ne plus s'adresser la parole pendant le parcours. Ils tournent la tête, s'ignorent, mais le cocher les maintient dans le droit chemin et les oblige à obéir par quelques coups de fouet bien placés et quelques quolibets bien sentis.
photo 13 les chevaux sont fâchés
photos 14 et 15 le grand tour devant la Mamounia et la place Jemaa el fna
Le grand tour de Marrakech longe l'ensemble des remparts, il commence sur la place Jemaa el fna, passe devant le célèbre hôtel-casino de La Mamounia et enchaîne à l'extérieur des remparts, en fin de journée, sous un soleil encore chaud qui oblige à conserver le parasol, mais dont la lumière plus douce favorise les meilleures photos. Des arrêts permettent d'emprunter les escaliers montant sur les remparts, d'où se développe un panorama unique sur la médina. Quatre heures après la magie persiste, même après le retour à Jemaa el fna, dans l'enfer de la populace.
photo 16, arrêt au pied des remparts
Merci à Jean-Yves TRAMOY pour cet article et ces photos qui nous permettent d'évoquer des souvenirs, même si les temps ont changé..
Ces images ne ressemblent que faiblement à la richesse de notre mémoire et pourtant elles ont le pouvoir de la raviver.. Il est d'autant plus important de consigner par écrit et de partager ce qui ne doit pas tomber dans l'oubli..